lundi 5 octobre 2015

Migrants : Réunion publique du NPA jeudi 8 octobre à 19h30 - Comités Saint-Ouen et Educ Nat 93

Contre l’Europe forteresse, contre la guerre des capitalistes
Salle de l’Alliance - 2 rue de l’Alliance - Métro 13 : Mairie de Saint Ouen

L’évènement sur Facebook :

L’émotion des gouvernements européens concernant la situation des réfugiés n’aura pas fait long feu. De l’ouverture et de l’accueil, ils sont passés en quelques jours à la fermeture des frontières, aux politiques de quotas, et à l’installation de barbelés, allant même jusqu’à ouvrir le feu sur les réfugiés en Hongrie.

L’Europe forteresse s’intensifie !
A l’issue du dernier sommet exceptionnel européen, les dirigeants des grandes puissances se sont accordés sur le fait d’allouer plusieurs milliards d’euros au renforcement des frontières extérieures de l’Europe ainsi qu’à la construction de camps dans les différents pays afin de pouvoir y parquer les réfugiés! Les dirigeants français et allemands n’ont rien à envier à la Hongrie : leur politique d’accueil est la même : plus de barbelés, plus de policiers, plus de répression et d’inhumanité à infliger à ces hommes et ces femmes fuyant la misère du monde.

Non à la guerre en Syrie !
Le gouvernement français, lui, s’est empressé de déclencher une nouvelle intervention militaire en Syrie aux côtés de l’armée américaine. Dans le même temps, Poutine a envoyé l’armée russe bombarder des positions rebelles. Tout cela ne manquera pas de provoquer des milliers de morts civils et de renforcer les groupes terroristes que prétendent combattre les gouvernements français et américains. Ce n’est pas une guerre contre la barbarie qui est aujourd’hui engagée en Syrie, mais bien une guerre impérialiste visant à renforcer les positions des multinationales capitalistes dans une région riche en ressources, en bref un véritable pillage organisé sous couverture humanitaire.

Travailleurs français, immigrés, réfugiés : unissons nous !
En France, tous les partis politiques, de Mélenchon à Marine Le Pen, expliquent «qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde». Pourtant, quelques mesures simples permettraient d’assurer un accueil digne pour les migrants : la réquisition des logements vides, la baisse du temps de travail et sa répartition entre toutes et tous, la fin des licenciements. Car le chômage n’est pas le fait des réfugiés ! C’est celui des grands patrons qui licencient, augmentent les cadences, suppriment les postes ! Voilà pourquoi nous ne pourrons compter que sur la force des travailleurs et de la jeunesse pour imposer l’ouverture des frontières, la réquisition des logements vides et la liberté de circulation et d’installation. Opposons à la politique de la division semée au quotidien par les capitalistes, l’union et la solidarité de tous les travailleurs, français, immigrés ou réfugiés!

Saint-Ouen en lutte

A Saint-Ouen la lutte pour le logement ne faiblit pas. L’occupation du foyer Cara, dont les résidents se battent contre l’expulsion depuis 2014, est emblématique. Depuis 2 semaines, cette tour de 200 chambres laissée scandaleusement à l’abandon par la mairie de Saint-Ouen est occupée par des mal-logés, expulsés dont les familles rroms du village d’insertion de Saint-Ouen, cohabitant avec les résidents. Tous exigent le relogement dans des conditions dignes.
Le foyer Cara est un exemple parmi tant d’autres qui montre que les mètres carrés sont disponibles pour loger dignement les plus précaires et tous les migrants. Cette tour située au beau milieu d’un quartier en pleine reconversion et en proie à la spéculation immobilière, doit être réhabilitée au profit de ses résidents et occupants. Car nous refusons que les classes populaires soient rejetées toujours plus loin et condamnées à la précarité.
La solidarité extérieure avec la lutte du Cara est essentielle pour construire le rapport de force nécessaire sur la ville, pour lutter contre la gentrification de Saint-Ouen et le mal-logement. Nous nous battons également pour la régularisation et  l’accès à l’emploi de tous les sans-papiers et réfugiés, pour la scolarisation des enfants rroms et contre toutes les discriminations.


Retrouvez-nous sur Facebook :

dimanche 13 septembre 2015

Entretien avec un ouvrier de PSA Saint-Ouen - Fermer le ferrage, pour fermer l’usine ?

Tract PSA Saint-Ouen du 10/09/2015

Lire l’interview complète sur www.revolutionpermanente.fr

La direction organise la fermeture du ferrage. Vos emplois sont donc menacés ?
Bien sûr qu’ils sont menacés. Le directeur du site a organisé un briefing avec toutes les équipes, pour expliquer que le ferrage allait fermer, mais qu’il y aurait un poste pour tout le monde. Alors on lui a demandé de s’engager par écrit, mais il a refusé. Autant dire que tout ça c’est de la foutaise. Ils ne vont rien nous donner du tout. D’ailleurs, tout ce qu’ils cherchent c’est à réduire les effectifs, que les gens partent. C’est pour ça aussi qu’ils ont fait rentrer plein d’intérimaires dans l’usine, eux ils n’ont même pas besoin de les virer. Leur plan c’est d’externaliser le ferrage, pour faire des économies sur le transport et limiter les stocks.

La fermeture du ferrage, c’est la fermeture annoncée de l’usine ?
Je ne vois pas comment ils pourraient faire autrement puisque tous les secteurs sont liés. Au ferrage, que va-t-on faire sans les machines ? Donc c’est clair que ce qu’ils prévoient c’est la fermeture de l’usine. De toute façon, c’est toujours comme ça qu’ils procèdent, ceux qui viennent de PSA Melun ou Asnières le savent : ils commencent par supprimer l’équipe VSD (vendredi/samedi/ dimanche), puis ils réduisent l’équipe de nuit au minimum, puis ils s’en prennent aux équipes de jour et finissent par fermer l’usine. C’est exactement ce qu’il est en train de se passer à Saint-Ouen.

Et pourtant, il y a de l’argent dans les caisses de PSA. Il y avait eu un scandale de détournement de fonds d’ailleurs à Saint-Ouen…
Oui, avec le syndicat pro-patronal, le SIA, qui a détourné l’argent du CE en complicité avec la direction. Notre argent, en somme, et 104 000 € quand même, ce n’est pas rien ! Ils s’en sont bien tirés dans cette affaire ! Mais à côté de ça, pour ce qui est de la production ils cherchent à faire des économies sur tout. Par exemple, ils nous demandent d’éteindre la lumière en journée, ils disent qu’il y en a assez dans l’usine !

Et du côté des collègues, il y a des réactions ?

Il y en a qui se posent des questions, qui se demandent ce qu’on va devenir. Mais beaucoup croient aux mensonges de la direction quand elle nous dit qu’on va tous avoir un poste. Pourtant, on a bien vu ce qu’il s’est passé à Aulnay, où la direction a juré la main sur le cœur que l’usine allait être maintenue, et après l’usine a fermé et les ouvriers ont perdu leur emploi. Ce qu’il faudrait, c’est qu’on se mobilise tous ensemble, qu’on arrête la production. En ce moment, ils ont besoin de pièces, pour produire du stock. Donc ce qu’on devrait faire, c’est arrêter la production, jusqu’à ce qu’ils s’engagent sur nos emplois et le maintien du site. Il ne faut pas qu’on laisse les machines partir… !

 

PSA Mulhouse. 
Une équipe de week-end sous le signe de la précarité

Depuis mi-juin, le site de PSA à Mulhouse est passé en mono-flux avec 3 modèles : C4, DS4 et 2008. La direction annonçait, pour justifier cette mesure, une baisse de production de 1180 à 1034 véhicules par jour, en se basant sur une C4 en fin de vie.

La destruction de capacité de production intensifie l’exploitation en précarisant l’emploi
La conséquence immédiate a été le licenciement des 450 intérimaires qui travaillaient sur la ligne de montage démantelée et le recours systématique à des H+ obligatoires pour l’ensemble des ouvriers, histoire de « combler les pertes ». Sans compter que chaque salarié du site était « redevable » de 5 jours de travail dans le cadre de l’accord de flexibilité. C’est comme ça que la direction a commencé à faire travailler les ouvriers 6 jours par semaine en équipe de jour et tous les dimanches en équipe de nuit, presque gratuitement.
 
3000 voitures perdues par mois depuis la mise en place du mono-flux
Même en baissant les effectifs, la direction pensait pouvoir assurer sur une seule ligne la même production qui avant était faite sur deux. Mais elle s’est vu obligée de recourir très rapidement à des recrutements supplémentaires de précaires pour pallier aux arrêts maladies, en nette augmentation en juillet, qui ont entrainé une perte de production d’environ 3000 voitures.
 
Une équipe de week-end pour tenter de désamorcer la colère des travailleurs
L’ambiance dans les ateliers avant les congés d’été était au ras-le-bol généralisé. La direction a donc annoncé la création d’une équipe de week end pour janvier 2016, avec 950 postes, dont 750 intérimaires. Mais même pas sûr que cela suffise à calmer les salariés. Le fait de devoir travailler jusqu’en décembre 6 jours par semaine pour les équipes de jour et presque tous les dimanches pour l’équipe de nuit pourrait bien faire émerger des luttes collectives dans les semaines qui viennent.
 
Non à la précarité, il faut embaucher tous les intérimaires
Contre l’exploitation des intérimaires, pour l’embauche de tous, pour la fin des samedis gratuits obligatoires, il n’y a que l’organisation et la lutte des ouvriers, embauchés ou précaires, qui peuvent donner gain de cause. 

 

Crise migratoire en Union Européenne : Solidaires des réfugiés

Ces derniers jours, la réalité sanglante des réfugiés et des migrants morts dans des tentatives de rejoindre le continent européen a percé l’écran. Pourtant, ce n’est pas une crise humanitaire à laquelle on assiste aujourd’hui. Si les images du petit Aylan nous révoltent, ne nous y trompons pas, la « crise migratoire » dont il est l’illustration la plus cruelle n’a rien d’une catastrophe humanitaire. Ce n’est pas une fatalité si des dizaines de milliers de migrants meurent dans les conditions les plus abjectes. Il s’agit du résultat direct des politiques impérialistes menées par les pays européens, qui obligent des milliers de familles à fuir leurs pays en guerre, dans les conditions les plus précaires, en toute illégalité. Et ce au même moment où l’Europe durcit sa politique migratoire et renforce ses frontières. Rien à voir donc avec une crise humanitaire.

Des exemples à suivre
Nous avons pu voir comment en Autriche, ce sont 20.000 personnes qui sont descendues dans la rue pour témoigner de leur solidarité avec les réfugiés et qu’en Allemagne les supporters de certaines équipes de foot ont suivi la campagne « Refugees welcome ».

Et en France ?
Il est encore temps de rattraper le retard, via une grande campagne de solidarité et une bataille d’opinion pour dire haut et fort que dans ce pays ce n’est pas qu’il y a trop de migrants, c’est qu’il y a trop de fachos !
 


dimanche 6 septembre 2015

Crise migratoire en Union européenne. Soyons solidaires des réfugiés !

Tract NPA Saint-Ouen du 06/09/2015, distribué sur le marché Garibaldi


Ces derniers jours la réalité sanglante des réfugiés et migrants morts dans des tentatives de rejoindre le continent européen a percé l’écran. L’image du petit Aylan, mort sur le sable d’une plage turque a frappé fort et ne permet plus de cacher la catastrophe humanitaire en cours. Face à cela, pas mal de discours hypocrites, mais aussi des expressions d’une grande solidarité populaire.


Des exemples à suivre
En Autriche, un des pays touchés le plus directement par l’arrivée massive de réfugiés et qui avait été le scénario de la terrible découverte de 71 corps de réfugiés dans un camion il y a quelques jours, ce sont 20.000 personnes qui sont descendues dans la rue pour témoigner de leur solidarité avec les réfugiés. En Allemagne aussi, la campagne « Refugees welcome » a touché même les supporters de certaines équipes de foot.

Et la France dans tout ça ? Voilà que dans le pays des Droits de l’Homme les sondages d’opinion donnent une majorité de la population opposée à l’accueil d’une partie des réfugiés… Quelle honte !

La France ce pays d’immigrés…
C’est frappant de voir à quel point le poison xénophobe du Front National et la démagogie mensongère sur les migrants qui voleraient le travail des français et profiteraient des allocations sociales a fait son chemin dans les cœurs et les esprits ! Cette même démagogie qui essaie d’opposer les migrants, qui seraient « trop bien traités », aux paysans, comme le faisait le député du FN Gilbert Collard. Le tout bien évidemment avec la complicité non seulement des Républicains, mais aussi du PS, dont le gouvernement est définitivement passé à une politique de racisme d’Etat ouverte.
Et ce dans un pays où l’immense majorité de la population est issue de l’immigration à un moment ou un autre de l’histoire.

Et il est où le mouvement ouvrier ?
Difficile qu’il en soit autrement alors même que les organisations politiques et syndicales dont l’obligation devrait être de manifester leur solidarité de classe manquent totalement de réactivité et laissent à des proches de Bernard-Henri Lévi le terrain libre pour chevaucher la légitime émotion populaire et appeler à la seule initiative fixée à Paris jusque-là…

C’est la suite tragique des difficultés qui ont été celles de ces mêmes organisations pour faire que le scandale de la répression contre les réfugiés du quartier de La Chapelle à Paris et de leurs soutiens devienne un nouveau Saint-Bernard.


Il est encore temps de rattraper le tir, et même si on a pris beaucoup de retard, la réunion unitaire qui aura lieu mardi prochain à l’appel du NPA est une bonne nouvelle. Surtout si elle peut être à l’origine d’une grande campagne de solidarité et d’une bataille d’opinion pour dire haut et fort que dans ce pays ce n’est pas qu’il y a trop de migrants, c’est qu’il y a trop de fachos ! 

* * * * * * * * * * * * * * 

Saint-Ouen, les familles rroms du village d’insertion traquées par la police ! Solidarité  !





Ce dimanche matin, le NPA était au marché Garibaldi pour interpeler la population concernant la situation des familles rroms expulsées du village d'insertion et qui campent devant la mairie depuis le 24 juillet.
En plus des photos de solidarité (voir l'album complet ici), 70 personnes ont signé la pétition pour exiger du maire un relogement immédiat et pérenne des familles!


Depuis qu’elles ont été expulsées, le 24 juillet, du « village d’insertion » où elles habitaient depuis 7 ans, 14 familles rroms résistent courageusement au harcèlement de la police et aux tentatives d’intimidations orchestrés par les pouvoirs publics. Après plus de cinq semaines à la rue, elles restent déterminées à se faire entendre, et campent tous les soirs devant la mairie  de Saint-Ouen, exigeant une solution d’hébergement durable.
Si ces années ont été marquées par un changement de mairie , passée du Front de gauche de Jacqueline Rouillon à la droite de William Delannoy en mars 2014, les familles rroms de Saint-Ouen sont toujours confrontées aux mêmes méthodes répressives : coupures d’eau et d’électricité en plein été, déploiements policiers et expulsions dans l’heure… Une chose est sûre, les familles rroms ne sont pas les bienvenues sur ce territoire en prise à
la gentrification. Et malgré tout, ces familles à qui l’on a promis « l’intégration », n’ont pas l’intention de disparaître du paysage urbain, ni politique d’ailleurs.

Samedi dernier, à l’initiative de l’association Droit au Logement et du réseau « Solidarité Rom Saint-Ouen », un rassemblement a réuni environ 70 personnes devant l’hôtel de Ville. Une pétition circule sur les réseaux sociaux et dans les milieux militants, exigeant du maire un relogement immédiat. Des initiatives sont en train de se mettre en place pour étendre la solidarité, notamment auprès des parents d’élèves et des enseignants dans les écoles et collèges de la ville où sont scolarisés les enfants. A Saint-Ouen et ailleurs, ce type de mobilisation est plus que jamais nécessaire, pour contrer la montée des nationalismes et de la xénophobie en France et en Europe.


>>>> Signez la pétition <<<<

Télécharger la pétition imprimable pour la faire signer autour de vous


* * * * * * * * * * * * * * 
Peugeot PSA Saint-Ouen.
La fermeture d’un atelier réveille les inquiétudes sur l’avenir de l’usine

Juste avant l’été, la direction de PSA Saint-Ouen a annoncé la fermeture de l’atelier de ferrage, affirmant aux ouvriers qu’il y aurait un poste pour tout le monde. Un vrai mensonge !

Il faut savoir que l’usine de Saint-Ouen PSA ne produit que des pièces détachées qui ensuite sont acheminées vers différentes usines en France et à l’étranger. Le plan de la direction est donc d’externaliser le ferrage, pour faire des économies sur le transport et limiter les stocks.

Mais comment va faire la direction pour fermer un secteur entier de l’usine ? Très simple : elle a prévu de commencer par démonter trois machines, dès la semaine prochaine. Mais à PSA Saint-Ouen, tous les secteurs de l’usine sont liés, donc la fermeture du ferrage, c’est la fermeture amorcée de l’usine. C’est toujours comme ça qu’ils procèdent, les ouvriers qui viennent de PSA Melun ou Asnières le savent : ils commencent par supprimer l’équipe VSD (vendredi/samedi/dimanche), puis ils réduisent l’équipe de nuit au minimum, puis ils s’en prennent

aux équipes de jour et finissent par fermer l’usine. C’est exactement ce qu’il est en train de se passer à Saint-Ouen.
Face à cette situation, que peuvent faire les ouvriers ? Se mobiliser tous ensemble et arrêter la production jusqu’à ce que la direction  s’engage sur l’ensemble des emplois et le maintien du site. Si les machines partent, c’est un premier pas vers la fermeture du site.

Le problème est que la direction ne cesse de mentir en laissant sous-entendre (mais jamais de manière écrite bien sûr) que tous les ouvriers vont avoir un poste. Pourtant, on a bien vu ce qu’il s’est passé à Aulnay en 2013, où la direction avait juré la main sur le cœur que l’usine allait être maintenue, mais au final l’usine a fermé et les ouvriers ont perdu leur emploi. Alors comme l’ont fait les ouvriers d’Aulnay, il va falloir « Se battre comme des lions ! ». Et parce qu’une usine qui licencie ou qui ferme, ce sont autant de familles condamnées à la précarité, à nous, habitants de Saint-Ouen, de nous montrer solidaires!


mardi 1 septembre 2015

Solidarité avec les familles rroms expulsées du village d’insertion et traquées par la police

Communiqué du NPA Saint-Ouen

Télécharger en PDF


Expulsées le 24 juillet, les quatorze familles rroms du « village d’insertion » de Saint-Ouen, où elles habitaient depuis sept ans, résistent courageusement au harcèlement de la police et aux tentatives d’intimidation orchestrés par les pouvoirs publics. Après plus de cinq semaines à la rue, déterminées à se faire entendre, elles campent tous les soirs devant la mairie, exigeant une solution d’hébergement durable.

Une (sur)vie de résistance aux expulsions

Il faut dire que depuis l’abandon, en juillet 2013, du projet d’ « insertion » qui leur avait été proposé après la violente destruction de leur bidonville en 2008, elles ont accumulé une certaine expérience de résistance. Depuis deux ans, soutenues par plusieurs associations de quartier, elles ont continué à occuper leur parcelle rachetée par la société d’aménagement Séquano, et ont tant bien que mal poursuivi leur lutte quotidienne pour travailler et scolariser leurs enfants malgré des conditions de vie des plus précaires. Et si ces années ont été marquées par un changement de mairie, passée du Front de gauche de Jacqueline Rouillon à la droite de William Delannoy en mars 2014, les familles rroms de Saint-Ouen sont toujours confrontées aux mêmes méthodes répressives : après les coupures d’eau et d’électricité en plein été, les déploiements policiers et les expulsions dans l’heure. Pendant que les habitants rroms du bidonville des Docks étaient mis à la rue en plein hiver, en novembre 2013, ceux du village d'insertion servaient de couverture à la mairie de l’époque, pour dire « vous voyez, on a essayé », avec le sempiternel refrain visant à se dégager de toute responsabilité : « les budgets nous sont refusés, la mairie ne peut pas soutenir seule ce projet ». Pendant ce temps, sur d’autres fronts, l’équipe municipale Front de Gauche en perte de vitesse cherchait à rassurer les nouveaux habitants fraîchement arrivés de Paris ou d’ailleurs, sur les fameuses questions « sécuritaires » qui riment peu avec « le problème rrom ». Une chose est sûre, les familles rroms ne sont pas les bienvenues sur ce territoire en prise à la gentrification. Et malgré tout, elles n’ont pas l’intention de disparaître du paysage urbain, ni politique d’ailleurs.

A Saint-Ouen, la solidarité s’organise

A longueur de journée, les familles subissent le harcèlement policier. Parce qu’elles comptent bien rester visibles, elles campent tous les jours devant la mairie ou au pied de l’Eglise du Rosaire au carrefour de Garibaldi, soutenues par un réseau de solidarité. Mais tous les jours, c’est la même rengaine : dès sept heures du matin, les forces de répression en uniforme viennent les déloger. En journée, alors que leur noyau est plus restreint, les uns travaillant, les enfants allant à l’école, elles subissent les menaces et les intimidations, et même d’agents en civil qui viennent leur interdire de rester sur la voie publique. Le soir encore, jusqu’à minuit, la police rôde pour éviter toute installation. Ces familles que l’on a mises à la rue, vont jusqu’à se voir refuser la rue ! Comme les réfugiés que l’on traque dans tout Paris ou aux frontières de l’Europe, comme les rroms expulsés du bidonville Le Samaritain à la Courneuve et tous ceux que l’on expulse ou assassine ici et là, elles sont condamnées à une course-poursuite permanente, et ce alors même qu’elles fuient des situations encore plus misérables dans leurs pays d’origine, générées par les politiques impérialistes.

A Saint-Ouen, ces familles à qui l’on a promis « l’intégration » ne comptent pas en rester là. Samedi dernier, à l’initiative de l’association Droit au Logement et du réseau « Solidarité Rom Saint-Ouen », un rassemblement a réuni environ soixante-dix personnes devant l’hôtel de Ville. Une pétition circule sur les réseaux sociaux et dans les milieux militants, exigeant du maire un relogement immédiat. Des initiatives sont en train de se mettre en place pour étendre la solidarité, notamment auprès des parents d’élèves et des enseignants dans les écoles et collèges de la ville où sont scolarisés les enfants. A Saint-Ouen et ailleurs, ce type de mobilisation est plus que jamais nécessaire, pour contrer la montée des nationalismes et de la xénophobie en France et en Europe.


Le NPA Saint-Ouen exprime toute sa solidarité avec les familles expulsées du village d’insertion et exige de la mairie une solution d’hébergement durable pour tous les mal-logés, ainsi que la fin de toutes les procédures d’expulsion en cours sur la ville.

dimanche 26 juillet 2015

Les familles rroms du village d'insertion expulsées en plein été

NPA Saint-Ouen

Un beau symbole, en Seine-Saint-Denis : des familles expulsées d’un village d’insertion à Saint-Ouen, pour être mises à la rue… Une décision « humanitaire », comme dans le cas de la chasse aux réfugiés dans le Nord de Paris ? Ou bien pour mieux seconder les intérêts des bétonneurs ?
Un rassemblement a eu lieu samedi 25 juillet devant la mairie de Saint-Ouen, à l’initiative, notamment, de l’association Droit au logement (DAL) et du collectif Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen, pour soutenir les familles qui s’apprêtaient à passer une deuxième nuit sous des tentes, face à l’hôtel de ville.
Il s’agit de quatorze familles, soit une cinquantaine de personnes, dont vingt-et-un enfants, qui ont été expulsées, vendredi 24, de l’ancien village d’insertion de la rue de Clichy, où elles résidaient encore, malgré sa fermeture en 2013.
Ces familles avaient en fait intégré le « projet d’insertion » créé en 2008. Elles avaient été triées sur le volet parmi plus de cinq cent personnes, préalablement expulsées d’un bidonville. Le « projet d’insertion » initial n’a jamais été porté à terme et les familles qui n’avaient eu d’autre choix que de rester sur place se sont retrouvées livrées à elles-mêmes, complètement abandonnées par les pouvoirs publics.
En début de semaine, dans la plus grande brutalité (habituelle), elles ont été « prévenues » de l’expulsion, et n’ont pu s’y préparer. Le lendemain, samedi, en fin de matinée, les policiers sont intervenus à nouveau devant la mairie pour faire « ranger » les tentes. Peu de familles avaient pourtant trouvé samedi soir des places d’hébergement d’urgence au 115.
Pour ce qui est des mineurs, la plupart des enfants sont nés en France. Que pense le préfet à l’égalité des chances, Didier Leschi ? « Il y a 90 000 demandes de logement actuellement en Seine-Saint-Denis. Il n’y a pas de raison pour qu’ils soient prioritaires ».
Côté spéculateurs, les choses sont encore plus claires. Le terrain du village d’insertion sur lequel habitaient les familles rroms, rue de Clichy, a été racheté en juillet 2013 par la Société d’économie mixte Séquano. En prévision d’un nouveau projet pour mieux faire de l’argent en logeant des populations aisés, dans cette banlieue en cours de gentrification accélérée ? La préfecture se félicite d’une expulsion qu’elle trouve exemplaire : « toutes les règles de droit ont été respectées »… car l’expulsion n’a pas été effectuée en période scolaire.
On l’aura compris. Dans cette société, que les majorités municipales soient de droite ou de « gauche », car la mairie de Saint-Ouen est une habituée des expulsions de Rroms, il suffit de « respecter les règles » et faire passer les victimes pour des privilégiés pour justifier la barbarie au quotidien.

jeudi 9 juillet 2015

Le 13 juillet : Dansons contre la répression des mouvements sociaux !


3 cas emblématiques d’une logique de répression des mouvements sociaux qui constitue une menace pour la liberté d’expression :
·      Yann : postier syndicaliste révoqué par la Poste pour avoir simplement pris la parole lors d’une grève.
·      Gaëtan : étudiant condamné à deux mois de prison ferme et 4 mois avec sursis pour avoir manifesté suite à l’assassinat de Rémi Fraisse.
·      Les 7 militants de la Confédération Paysanne : condamnés pour une action pacifique contre la Ferme des 1000 Vaches.
Dans les entreprises, on a affaire aujourd’hui à une vague de répression contre les travailleurs qui tentent d’organiser la riposte face aux politiques désastreuses de leurs directions. Il s’agit de décourager les éventuels candidats à la lutte, de montrer une ligne dure à même de rassurer les investisseurs.

La vidéo de l'évènement :

Tous les secteurs sont touchés
· Autorisation de licenciement d’un délégué CGT chez Colas Gennevilliers par le Ministère du Travail alors que l’Inspection du travail l’avait refusée
· Licenciement à Castmetal dans le Doubs de 5 salariés qui voulaient présenter une liste CGT aux prochaines élections
· Mutation d’office de JF Chazerans, enseignant de philosophie, mis à pied après les attentats en janvier pour avoir osé critiquer le discours du gouvernement suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher
· Suspension d’une enseignante à Toulouse et mutation d’office de 5 autres suite à des grèves pour la défense de l’éducation prioritaire en décembre dernier.
· Poursuite pénale par Téfal d’une inspectrice du travail et d’un salarié à Annecy
Les licenciements et les sanctions pénales ou disciplinaires sont les formes plus visibles de répression. Le patronat développe par ailleurs un véritable arsenal pour exercer une pression au quotidien sur les travailleurs qui osent protester : placardisation, mutations, sanctions, freins à l’avancement...
Le gouvernement, quant à lui, n’hésite plus à utiliser la force en réponse aux revendications du mouvement social : manifestations contre l’invasion israélienne en Palestine, Sivens, Notre Dame des Landes, ferme des 1000 vaches, actions Logement, évacuation violente des migrants à la porte de la Chapelle, etc.
Nous rappelons notre attachement aux formes collectives de lutte et d’expression. C’est ce travail que le collectif unitaire contre la répression souhaite mettre en place. Nous invitons l’ensemble des syndicats, associations et organisations politiques à créer des collectifs locaux et à se coordonner pour la défense de nos droits fondamentaux : liberté d’expression, droit de grève, droit de manifester.

Pour soutenir les militant(e)s touché(e)s par la répression :
Bal des réprimés le 13 juillet à Paris à partir de 19h
Rotonde du Parc de Belleville, 1 rue des Envierges dans le 20e (à l’angle avec la rue Piat)

Rejoignez l'évènement sur Facebook : https://www.facebook.com/events/1150384191655026/ 

Le peuple grec dit non à l’austérité. L’heure est à l’offensive contre la Troïka et le grand patronat

Tract PSA du 09/07/2015



Une première. Le chantage et les menaces de Merkel et de l’Union Européenne n’ont pas fonctionné. Lors du référendum de dimanche dernier, le « non » s’est imposé en Grèce avec 61% contre 39% pour le « oui ». Le « non » a été largement majoritaire dans les principales villes du pays, notamment dans les arrondissements les plus ouvriers et populaires, de même qu’au sein de la jeunesse.

A travers ce vote, les couches populaires ont clairement exprimé leur rejet des attaques du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Centrale Européenne (BCE) et de l’Union Européenne (UE). En six ans, la Troïka a littéralement fait sombrer le peuple grec dans la misère. Le taux de chômage, dans le pays, dépasse les 27%, avec des pics de 60% chez les 18-25 ans, et les conditions de vie de la population ont reculé comme jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre civile. Il s’agit d’un « non » à Merkel et à l’Europe du capital qui tente de se sauver aux dépends du peuple grec.

Aucune confiance en Tsipras. Il est l’heure de passer à l’offensive

Malgré les difficultés extrêmes des situations auxquelles elles sont confrontées, malgré les pressions et le chantage, les masses grecques ont démontré qu’elles étaient disposées à aller jusqu’au bout. Ce n’est pas pour obtenir des modifications à la marge des plans austéritaires qu’elles ont dit « non ».

Il est fondamental que les aspirations et les espoirs des masses grecques ne soient pas instrumentalisés par Tsipras pour une simple négociation dans de meilleurs termes avec la Troïka, afin d’arracher un programme d’austérité atténuée. Les volontés des masses grecques doivent se cristalliser autour d’un programme de lutte à la hauteur de ce qu’a exprimé le « non ». Ce programme ne viendra pas du gouvernement Syriza. Tsipras est arrivé au pouvoir avec la promesse de suspendre l’application des coupes budgétaires. Mais il a trahi ce mandat populaire en l’espace de cinq mois. Depuis février, il a accepté la quasi-totalité des exigences des créanciers, en élevant le niveau de TVA, en baissant les pensions et en approfondissant le programme de privatisations. Plus que jamais, il faut l’organisation et la mobilisation du monde du travail, pour imposer un véritable « non » au chantage impérialiste et à l’austérité.

Ce serait un premier pas pour organiser la lutte et la mobilisation ouvrière et populaire afin d’imposer un programme d’urgence qui inclut le non-paiement de la dette extérieure, la nationalisation du secteur bancaire et du commerce extérieur, le rétablissement des salaires et des pensions aux niveaux d’avant la crise, la nationalisation sous contrôle des travailleurs des principales entreprises, autant de mesures fondamentales pour mettre fin aux attaques et à l’austérité et de façon à ce que ce soit aux capitalistes de payer la facture de la crise.