dimanche 13 septembre 2015

Entretien avec un ouvrier de PSA Saint-Ouen - Fermer le ferrage, pour fermer l’usine ?

Tract PSA Saint-Ouen du 10/09/2015

Lire l’interview complète sur www.revolutionpermanente.fr

La direction organise la fermeture du ferrage. Vos emplois sont donc menacés ?
Bien sûr qu’ils sont menacés. Le directeur du site a organisé un briefing avec toutes les équipes, pour expliquer que le ferrage allait fermer, mais qu’il y aurait un poste pour tout le monde. Alors on lui a demandé de s’engager par écrit, mais il a refusé. Autant dire que tout ça c’est de la foutaise. Ils ne vont rien nous donner du tout. D’ailleurs, tout ce qu’ils cherchent c’est à réduire les effectifs, que les gens partent. C’est pour ça aussi qu’ils ont fait rentrer plein d’intérimaires dans l’usine, eux ils n’ont même pas besoin de les virer. Leur plan c’est d’externaliser le ferrage, pour faire des économies sur le transport et limiter les stocks.

La fermeture du ferrage, c’est la fermeture annoncée de l’usine ?
Je ne vois pas comment ils pourraient faire autrement puisque tous les secteurs sont liés. Au ferrage, que va-t-on faire sans les machines ? Donc c’est clair que ce qu’ils prévoient c’est la fermeture de l’usine. De toute façon, c’est toujours comme ça qu’ils procèdent, ceux qui viennent de PSA Melun ou Asnières le savent : ils commencent par supprimer l’équipe VSD (vendredi/samedi/ dimanche), puis ils réduisent l’équipe de nuit au minimum, puis ils s’en prennent aux équipes de jour et finissent par fermer l’usine. C’est exactement ce qu’il est en train de se passer à Saint-Ouen.

Et pourtant, il y a de l’argent dans les caisses de PSA. Il y avait eu un scandale de détournement de fonds d’ailleurs à Saint-Ouen…
Oui, avec le syndicat pro-patronal, le SIA, qui a détourné l’argent du CE en complicité avec la direction. Notre argent, en somme, et 104 000 € quand même, ce n’est pas rien ! Ils s’en sont bien tirés dans cette affaire ! Mais à côté de ça, pour ce qui est de la production ils cherchent à faire des économies sur tout. Par exemple, ils nous demandent d’éteindre la lumière en journée, ils disent qu’il y en a assez dans l’usine !

Et du côté des collègues, il y a des réactions ?

Il y en a qui se posent des questions, qui se demandent ce qu’on va devenir. Mais beaucoup croient aux mensonges de la direction quand elle nous dit qu’on va tous avoir un poste. Pourtant, on a bien vu ce qu’il s’est passé à Aulnay, où la direction a juré la main sur le cœur que l’usine allait être maintenue, et après l’usine a fermé et les ouvriers ont perdu leur emploi. Ce qu’il faudrait, c’est qu’on se mobilise tous ensemble, qu’on arrête la production. En ce moment, ils ont besoin de pièces, pour produire du stock. Donc ce qu’on devrait faire, c’est arrêter la production, jusqu’à ce qu’ils s’engagent sur nos emplois et le maintien du site. Il ne faut pas qu’on laisse les machines partir… !

 

PSA Mulhouse. 
Une équipe de week-end sous le signe de la précarité

Depuis mi-juin, le site de PSA à Mulhouse est passé en mono-flux avec 3 modèles : C4, DS4 et 2008. La direction annonçait, pour justifier cette mesure, une baisse de production de 1180 à 1034 véhicules par jour, en se basant sur une C4 en fin de vie.

La destruction de capacité de production intensifie l’exploitation en précarisant l’emploi
La conséquence immédiate a été le licenciement des 450 intérimaires qui travaillaient sur la ligne de montage démantelée et le recours systématique à des H+ obligatoires pour l’ensemble des ouvriers, histoire de « combler les pertes ». Sans compter que chaque salarié du site était « redevable » de 5 jours de travail dans le cadre de l’accord de flexibilité. C’est comme ça que la direction a commencé à faire travailler les ouvriers 6 jours par semaine en équipe de jour et tous les dimanches en équipe de nuit, presque gratuitement.
 
3000 voitures perdues par mois depuis la mise en place du mono-flux
Même en baissant les effectifs, la direction pensait pouvoir assurer sur une seule ligne la même production qui avant était faite sur deux. Mais elle s’est vu obligée de recourir très rapidement à des recrutements supplémentaires de précaires pour pallier aux arrêts maladies, en nette augmentation en juillet, qui ont entrainé une perte de production d’environ 3000 voitures.
 
Une équipe de week-end pour tenter de désamorcer la colère des travailleurs
L’ambiance dans les ateliers avant les congés d’été était au ras-le-bol généralisé. La direction a donc annoncé la création d’une équipe de week end pour janvier 2016, avec 950 postes, dont 750 intérimaires. Mais même pas sûr que cela suffise à calmer les salariés. Le fait de devoir travailler jusqu’en décembre 6 jours par semaine pour les équipes de jour et presque tous les dimanches pour l’équipe de nuit pourrait bien faire émerger des luttes collectives dans les semaines qui viennent.
 
Non à la précarité, il faut embaucher tous les intérimaires
Contre l’exploitation des intérimaires, pour l’embauche de tous, pour la fin des samedis gratuits obligatoires, il n’y a que l’organisation et la lutte des ouvriers, embauchés ou précaires, qui peuvent donner gain de cause. 

 

Crise migratoire en Union Européenne : Solidaires des réfugiés

Ces derniers jours, la réalité sanglante des réfugiés et des migrants morts dans des tentatives de rejoindre le continent européen a percé l’écran. Pourtant, ce n’est pas une crise humanitaire à laquelle on assiste aujourd’hui. Si les images du petit Aylan nous révoltent, ne nous y trompons pas, la « crise migratoire » dont il est l’illustration la plus cruelle n’a rien d’une catastrophe humanitaire. Ce n’est pas une fatalité si des dizaines de milliers de migrants meurent dans les conditions les plus abjectes. Il s’agit du résultat direct des politiques impérialistes menées par les pays européens, qui obligent des milliers de familles à fuir leurs pays en guerre, dans les conditions les plus précaires, en toute illégalité. Et ce au même moment où l’Europe durcit sa politique migratoire et renforce ses frontières. Rien à voir donc avec une crise humanitaire.

Des exemples à suivre
Nous avons pu voir comment en Autriche, ce sont 20.000 personnes qui sont descendues dans la rue pour témoigner de leur solidarité avec les réfugiés et qu’en Allemagne les supporters de certaines équipes de foot ont suivi la campagne « Refugees welcome ».

Et en France ?
Il est encore temps de rattraper le retard, via une grande campagne de solidarité et une bataille d’opinion pour dire haut et fort que dans ce pays ce n’est pas qu’il y a trop de migrants, c’est qu’il y a trop de fachos !
 


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