NPA Saint-Ouen
Un beau symbole, en Seine-Saint-Denis : des familles expulsées d’un village d’insertion à Saint-Ouen, pour être mises à la rue… Une décision « humanitaire », comme dans le cas de la chasse aux réfugiés dans le Nord de Paris ? Ou bien pour mieux seconder les intérêts des bétonneurs ?
Un rassemblement a eu lieu samedi 25 juillet devant la mairie de Saint-Ouen, à l’initiative, notamment, de l’association Droit au logement (DAL) et du collectif Solidarité avec les Rroms de Saint-Ouen, pour soutenir les familles qui s’apprêtaient à passer une deuxième nuit sous des tentes, face à l’hôtel de ville.
Il s’agit de quatorze familles, soit une cinquantaine de personnes, dont vingt-et-un enfants, qui ont été expulsées, vendredi 24, de l’ancien village d’insertion de la rue de Clichy, où elles résidaient encore, malgré sa fermeture en 2013.
Ces familles avaient en fait intégré le « projet d’insertion » créé en 2008. Elles avaient été triées sur le volet parmi plus de cinq cent personnes, préalablement expulsées d’un bidonville. Le « projet d’insertion » initial n’a jamais été porté à terme et les familles qui n’avaient eu d’autre choix que de rester sur place se sont retrouvées livrées à elles-mêmes, complètement abandonnées par les pouvoirs publics.
En début de semaine, dans la plus grande brutalité (habituelle), elles ont été « prévenues » de l’expulsion, et n’ont pu s’y préparer. Le lendemain, samedi, en fin de matinée, les policiers sont intervenus à nouveau devant la mairie pour faire « ranger » les tentes. Peu de familles avaient pourtant trouvé samedi soir des places d’hébergement d’urgence au 115.
Pour ce qui est des mineurs, la plupart des enfants sont nés en France. Que pense le préfet à l’égalité des chances, Didier Leschi ? « Il y a 90 000 demandes de logement actuellement en Seine-Saint-Denis. Il n’y a pas de raison pour qu’ils soient prioritaires ».
Côté spéculateurs, les choses sont encore plus claires. Le terrain du village d’insertion sur lequel habitaient les familles rroms, rue de Clichy, a été racheté en juillet 2013 par la Société d’économie mixte Séquano. En prévision d’un nouveau projet pour mieux faire de l’argent en logeant des populations aisés, dans cette banlieue en cours de gentrification accélérée ? La préfecture se félicite d’une expulsion qu’elle trouve exemplaire : « toutes les règles de droit ont été respectées »… car l’expulsion n’a pas été effectuée en période scolaire.
On l’aura compris. Dans cette société, que les majorités municipales soient de droite ou de « gauche », car la mairie de Saint-Ouen est une habituée des expulsions de Rroms, il suffit de « respecter les règles » et faire passer les victimes pour des privilégiés pour justifier la barbarie au quotidien.
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