Tract PSA Saint-Ouen du 27 novembre 2014
Ce jeudi 20 novembre, auditionné par la
commission parlementaire Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, a livré « son
bilan » des 35 heures, 16 ans après sa mise en œuvre par Martine Aubry et le
gouvernement de la Gauche Plurielle. « On peut défendre les 35 heures sans les
mettre sur un piédestal », a résumé Macron. Qu’il se rassure : nous non plus,
nous ne mettons pas « la réforme Aubry » sur un piédestal. Bien
que la réforme des 35h ait permis une réduction du temps de travail (RTT), ils
n’ont été qu’un progrès en demi-teinte pour les salariés, puisque qu’elles ont
été associées à une réorganisation du travail au service du patronat pour plus
de flexibilité et de précarité !
Généralisation
des accords de compétitivité pour détricoter les 35h!
L’accord national interprofessionnel (ANI),
signé en juin 2013 par les confédérations syndicales les plus proches du
gouvernement comme la CFDT, la CFTC et la CGC, a permis au patronat de
légaliser des accords « de maintien de l’emploi » : en échange
d’une baisse des salaires et de l’augmentation du temps de travail, les patrons
s’engageait alors à soi-disant maintenir l’emploi pendant 2 ans. Aussitôt voté,
l’ANI a été aussitôt contourné. Trouvant cet accord bien trop contraignant, les
patrons lui ont préféré les bons vieux accords de « compétitivité »
qui ne demandent aucune contrepartie pour l’employeur mis à part un
« dialogue social » entreprise par entreprise. Pour le patronat, une
fois trouvée la bonne formule pour escroquer les travailleurs et baisser
toujours plus leur salaire, il faut la légaliser pour la
généraliser !
Diviser
les travailleurs pour mieux régner !
Au lieu de prendre de front les travailleurs à
travers une loi abrogeant directement les 35 h, risquant de déclencher un coup
de sang chez les salariés, Hollande et le Medef choisissent de « diviser
pour mieux régner ». C’est ce qui existe déjà en Allemagne depuis les
réformes votées sous le gouvernement du social-démocrate Schröder : une
négociation entreprise par entreprise ou branche par branche. Renault et PSA
ont montré ce chemin avec les accords de compétitivité. Pour le gouvernement et
le patronat, il s’agit de casser les 35h boite par boite pour une baisse
généralisée des salaires des travailleurs, pour toujours plus de profits !
A
bas le dialogue social ! Pour un programme de lutte !
La CGT n’a pas formellement signé l’ANI mais
ne s’y est guère opposée : des manifestations pour dire « non », certes, mais
une participation à toutes les discussions préparatoires. Aujourd’hui, la direction
de la CGT souhaite renouer avec la méthode du « dialogue social ». C’est la
raison pour laquelle elle a proposé, le 21 novembre, de supprimer l’obligation
d'organiser des élections de délégués du personnel lorsque le seuil des 11
salariés est franchi. Face à la méthode du dialogue social prônée par le
gouvernement que les directions syndicales acceptent sans broncher, il faut que
les équipes militantes de chaque branche, de chaque usine opposent leurs
propres revendications : pour un partage du temps de travail entre tous les
travailleurs, sans baisse de salaire et pour la CDisation de tous les
travailleurs précaires et l’interdiction des licenciements !
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
La
grève, ça rapporte combien ?
La lutte pour le maintien des emplois est à
l´ordre du jour pour les travailleurs en France et, en particulier, pour ceux
de PSA. La direction a annoncé ce lundi son plan de « gestion des emplois
»...plus précisément, la suppression de 950 postes de travail en départ
volontaire. Avec le dispositif d´adéquation des emplois et des compétences 2015
(Daec), la direction de PSA prévoit, à nouveau, des attaques contre les
travailleurs pour mieux gérer ses affaires.
En janvier 2013, c´était la fermeture du site
d´Aulnay que la direction envisageait pour garantir son profit. Pendant quatre
mois de grève, les travailleurs de cette usine ont lutté contre les attaques de
la direction. Et il n'y avait pas que Jean-Pierre Mercier, de la CGT, comme
essaie de faire croire le bulletin de FO du 13/11, mais des centaines
d´ouvriers qui se sont battus de manière exemplaire. La grève, comme forme de
lutte pour le maintien des emplois, peut rapporter beaucoup. Beaucoup plus, en
tout cas, que la négociation des accords de compétitivité qui légitiment les
attaques de la direction.
Même si les revendications ont fini par se
centrer sur la négociation de l´indemnité, cette grève a eu le mérite d´être
une première lutte contre cette politique, tant à la mode aujourd’hui, de
suppression d´emploi comme alternative à la crise économique. Pour les prochaines
luttes il va falloir aller plus loin. Si la fermeture d´Aulnay avait été
stoppée, la direction aurait plus de difficulté aujourd´hui pour faire passer,
sous forme de négociation, des nouvelles attaques. La lutte contre la politique
de la direction doit avoir comme revendication centrale le maintien de tous les
postes de travail.
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Communiqué
du NPA suite à la répression des mobilisations contre les violences policières
Avec
les étudiants toulousains et des milliers de manifestants :
A
bas le tournant répressif et liberticide du gouvernement, amnistie et relaxe de
tous les inculpés !
Les révélations du rapport d'enquête sur la
mort de Rémi Fraisse ont démontré que le crime d'Etat s'est doublé d'une
tentative de dissimulation du côté des autorités. Mais le gouvernement ne s'est
pas arrêté là. Depuis un mois, il a fait le choix de la répression tous
azimuts, remettant à de multiples reprises en question un droit aussi
élémentaire que celui de manifester, militarisant l'espace public dans des
villes comme Toulouse, Nantes ou Saint-Denis, faisant des exemples avec les
manifestants arrêtés, jusqu'à de la prison ferme. Le 12 novembre, la présidence
de l'Université de Rennes 2 prenait la décision de fermer tout un site pour...
empêcher la tenue d'une assemblée générale. Aujourd'hui, c'est celle de
l'université Toulouse Jean-Jaurès (ex Mirail) qui cherche à interdire la
journée de mobilisation appelée par 1500 étudiant-e-s réunis en AG jeudi
dernier, à grand renfort de vigiles privés, de chiens, de RGs.
Cette fuite en avant répressive et
liberticide constitue avant tout une démonstration de la perte de légitimité
qui est celle de ce gouvernement. A Sivens, pour un barrage destructeur qui ne
profitera qu'à une poignée d'agriculteurs, il a voulu démontrer qu'il pouvait
tenir bon malgré la mobilisation, malgré même un rapport d'expert accablant
contre le projet. C'est ce qui a conduit à l'assassinat de Rémi Fraisse après
des mois de violences policières, c'est ce qui conduit aux démonstrations de
forces et à la montée de tension répressive savamment et médiatiquement
orchestrée de ces dernières semaines, et c'est ce qui conduira aux futures «
bavures » en marges de manifestations. C'est la même logique qui s'exprimait
cet été quand les manifestations de soutien au peuple palestinien étaient
interdites.
Dans ce contexte, il est nécessaire que
l'ensemble des forces de gauche, ouvrière et démocratiques, fassent front
contre les différents cas de répression, et soutiennent la mobilisation en
cours, notamment à Toulouse, pour la défense des ces libertés fondamentales que
sont celles de s'exprimer et de manifester.
Le jeudi 4 décembre se tiendra le premier
procès des inculpé-e-s de Toulouse, parmi lesquels se trouve notre camarade
Gaétan, étudiant du Mirail. Avec de nombreuses autres organisations, avec l'AG
des étudiant-e-s toulousain-e-s, nous exigeons l'arrêt immédiat des poursuites
contre ces jeunes, ainsi que l'amnistie de celles et ceux qui ont déjà été
condamné-e-s. Un grand meeting suivi d'un concert de soutien aura lieu à
l'université du Mirail le mercredi 3, ainsi qu'un rassemblement de solidarité à
la Fontaine Saint-Michel à Paris, à 18h. Nous y serons et invitons à nous y
rejoindre largement.
Montreuil, le 25/11/2014
Rassemblement
en soutien aux inculpés de Toulouse et Nantes, mercredi 3 décembre à 18h, place
St Michel à Paris (métro St Michel)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire