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Le 25
octobre, les forces de répression ont agi avec une grande brutalité contre
plusieurs milliers de manifestants rassemblés au Testet, dans le Tarn, pour
exiger l’arrêt de la construction du barrage de Sivens. Lors de cette escalade
de violence de la part des escadrons de gendarmerie, le jeune Rémi Fraisse, 21
ans, étudiant à Toulouse et opposant au barrage, a été assassiné d’un tir de
grenade, dans la nuit du 25 au 26 octobre. Sa mort ne doit pas rester impunie. Les
violences contre les manifestants du Testet sont des violences contre
l’ensemble des mouvements sociaux et contre le mouvement ouvrier organisé. Suite
à ce crime d’Etat, des mobilisations ont eu lieu dans la France entière, à
l’initiative de la jeunesse, contre les violences policières. Celles-ci ont
également été violemment réprimée : à Toulouse et à Nantes, des
manifestations ont été interdites, et des dizaines de manifestants
innocents ont été arrêtés et condamnés ; en Seine-Saint-Denis, les
quartiers ont été militarisés par le déploiement de cars
de CRS et de la police montée dans le centre-ville de Saint-Denis et aux abords
des lycées. De jeunes lycéens mobilisés ont été violentés et criminalisés dans
les médias, qui ont tout fait pour délégitimer leur mobilisation en les faisant
passer pour des casseurs. Nous ne pouvons pas laisser le gouvernement
poursuivre son tournant répressif et liberticide : c’est tous ensemble que
nous devons nous mobiliser pour défendre notre droit à nous exprimer et à manifester.
Les révélations du rapport
d'enquête sur la mort de Rémi Fraisse ont démontré que le crime d'Etat s'est
doublé d'une tentative de dissimulation du côté des autorités. Mais le
gouvernement ne s'est pas arrêté là. Depuis un mois, il a fait le choix de la
répression tous azimuts, remettant à de multiples reprises en question un droit
aussi élémentaire que celui de manifester, militarisant l'espace public dans
des villes comme Toulouse, Nantes ou Saint-Denis, faisant des exemples avec les
manifestants arrêtés, jusqu'à de la prison ferme. Le 12 novembre, la présidence
de l'Université de Rennes 2 prenait la décision de fermer tout un site pour...
empêcher la tenue d'une assemblée générale. Aujourd'hui, c'est celle de
l'université Toulouse Jean-Jaurès (ex Mirail) qui cherche à interdire la
journée de mobilisation appelée par 1500 étudiants réunis en AG jeudi dernier,
à grand renfort de vigiles privés, de chiens, de RGs.
Suite aux arrestations de
manifestants à Toulouse et Nantes:
Amnistie et relaxe de tous les inculpés !
Amnistie et relaxe de tous les inculpés !
Cette
fuite en avant répressive et liberticide constitue avant tout une démonstration
de la perte de légitimité qui est celle de ce gouvernement. A Sivens, pour un
barrage destructeur qui ne profitera qu'à une poignée d'agriculteurs, il a
voulu démontrer qu'il pouvait tenir bon malgré la mobilisation, malgré même un
rapport d'expert accablant contre le projet. C'est ce qui a conduit à l'assassinat
de Rémi Fraisse après des mois de violences policières, c'est ce qui conduit
aux démonstrations de forces et à la montée de tension répressive savamment et
médiatiquement orchestrée de ces dernières semaines, et c'est ce qui conduira
aux futures « bavures » en marges de manifestations. C'est la même logique qui
s'exprimait cet été quand les manifestations de soutien au peuple palestinien
étaient interdites.
Dans ce
contexte, il est nécessaire que l'ensemble des forces de gauche, ouvrière et
démocratiques, fassent front contre les différents cas de répression, et
soutiennent la mobilisation en cours, notamment à Toulouse, pour la défense des
ces libertés fondamentales que sont celles de s'exprimer et de manifester.
Le jeudi
4 décembre se tiendra le premier procès des inculpé-e-s de Toulouse, parmi
lesquels se trouve notre camarade Gaétan, étudiant du Mirail et militant au NPA.
Avec de nombreuses autres organisations, avec l'AG des étudiant-e-s
toulousain-e-s, nous exigeons l'arrêt immédiat des poursuites contre ces
jeunes, ainsi que l'amnistie de celles et ceux qui ont déjà été condamné-e-s.
Un grand meeting suivi d'un concert de soutien aura lieu à l'université du
Mirail le mercredi 3, ainsi qu'un rassemblement de solidarité à la Fontaine
Saint-Michel à Paris, à 18h. Nous y serons et invitons à nous y rejoindre
largement.
Rassemblement en soutien aux inculpés de Toulouse et Nantes, mercredi 3 décembre à 18h, place St Michel à Paris (métro St Michel)
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USA :
A Ferguson, l’acquittement du flic assassin Darren Wilson, un verdict raciste
hautement explosif
Le
9 août dernier, Darren Wilson, policier blanc de Ferguson assassine impitoyablement
Mike Brown, un jeune noir, non-armé au moment des faits. Ce 24 novembre,
le grand jury décidait de ne pas retenir les charges portées contre le
policier. Si Obama déclare qu’« il faut accepter la décision du grand
jury », la jeunesse et la population noire refusent de se résigner
devant l'impunité de cet acte raciste. Des milliers de personnes descendent
dans les rues pour protester contre ce verdict ouvertement raciste, mais aussi
pour exprimer leur colère contre cette situation de discrimination et
d'oppression systématique. S’en suit une forte répression policière contre
les manifestants, a coups de grenades lacrymogènes et incapacitantes.
Face
à cela, les appels au calme des leaders historiques du
mouvement noir ne trouveront pas d’échos : chacun sait qu’au pays d'Obama,
le racisme est en pleine forme ! En termes de droits civiques, des progrès
ont certes été faits avec la fin de la ségrégation légale et l'instauration des
programmes de « discrimination positive », mais la discrimination raciale
sur les plans économique, social et politique existe bel et bien ! Cette
situation créée une division sociale et représente un frein à l'unité des
secteurs opprimés de la société états-unienne.
Ferguson est devenue un cas emblématique
de discrimination. Bien que les Noirs constituent 70 % de la population de la
ville, le maire, le chef de police et cinq des six représentants du Conseil
municipal sont blancs. On peut voir un lien avec l'attitude raciste de la
police qui, en 2013, a réalisé 521 arrestations, dont 92% étaient des
arrestations de Noirs.
A
travers ces mobilisations, on voit émerger un jeune militantisme noir, en
sommeil depuis deux décennies. Un mécontentement profond perdure au sein de
cette minorité historiquement opprimée et risque d'exploser à tout moment.
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