Tract PSA Saint-Ouen du 25 juin 2014
Avec des taux de grévistes se situant dans
les temps forts entre 60 à 90% chez les cheminots en exécution, la grève
reconductible appelée mercredi 11 juin touche à sa fin. C’est la mobilisation ouvrière la plus massive depuis l’élection de
François Hollande. Cette lutte contre la « réforme » de la SNCF
portée par le gouvernement et le patronat est avant tout une lutte pour le
maintien d’un service public de qualité et contre la détérioration des
conditions de travail des cheminots, détérioration des conditions et attaques que
nous connaissons toutes et tous.
La contre-réforme du ferroviaire, dans le droite
lignée du pacte de responsabilité
Depuis
près de deux ans de gouvernement Hollande en coalition avec le patronat, les
attaques contre les travailleurs se succèdent : avec l’ANI, la contre-réforme
des retraites, celle des rythmes scolaires, celle de l’assurance chômage et du
pacte de responsabilité qui fait cadeau de 35 milliards d’euros aux patrons et
rogne 50 milliards sur les services publics et le budget de l’Etat. Le
gouvernement ne s’arrête pas en si bon chemin et souhaite « réformer »
le système ferroviaire, réforme qu’il négocie depuis près d’un an avec la
complaisance des directions syndicales. Cette réforme représente un coup fatal
pour le service public et pour le statut des cheminots qui subissent déjà des
attaques perlées depuis près de 15 ans avec 27500 suppressions de postes et une
casse du statut à travers précarisation, flexibilisation et annualisation du
temps de travail, les mêmes attaques que subissent l’ensemble des travailleurs.
Eclatement des
statuts et précarité !
La réforme va créer deux nouvelles entités,
SNCF mobilités (95000 cheminots : personnels roulants, de l’entretien des trains,
etc) et SNCF Réseau (55000 cheminots de l’aiguillage et de l’entretien des
voies, plus les 1500 salariés de l’actuel RFF). Un troisième établissement
appelé « SNCF » chapeautera les 2 autres filiales pour créer un soit disant
« pôle ferroviaire français » pour unifier RFF et SNCF. Autant dire
que ce n’est qu’un enfumage, alors qu’il faudrait réintégrer RFF et le Fret
dans l’actuel SNCF puis unifier les cheminots du rail et égaliser par le haut
les statuts et les conditions de travail. Le patronat a choisi d’approfondir
l’éclatement des entreprises, et des statuts avec pour objectif un nivellement
par le bas des salaires, des conditions de travail et des libertés syndicales.
Et pour horizon : l’ouverture
à la concurrence du transport ferré de voyageurs à partir de 2019 !
Les conséquences de cette réforme pour les cheminots
mais aussi les usagers !
Sous
couvert d’assurer la mise en place de « conditions loyales » entre la SNCF et
ses futurs concurrents qui exploiteront le réseau, c’est la casse du statut des
cheminots et du service public qui se joue. Ainsi pour pouvoir assurer la
future rentabilité de la nouvelle entité SNCF mobilité, le patronat tente de
faire passer en force cette réforme qui demandera une productivité accrue, une
pression constante à la performance qui aura bien évidemment pour conséquence une
dégradation importante des conditions de travail des cheminots au nom de la
compétitivité mais aussi pour les usagers qui verront la qualité du service se
dégrader, la fermeture des lignes non rentable et la dégradation du réseau
ferré. Cela aura pour conséquence une multiplication des incidents type
« Brétigny ».
C’est par nos
luttes que nous pourrons défendre nos conditions de travail !
La grève que mènent les cheminots au
niveau national appelée dans chacune des gares depuis près de dix jours est la plus
longue grève depuis 2010, celle-ci est une lutte
contre la dégradation de nos conditions de travail mais aussi contre la
précarisation du travail. C’est cette même précarisation que vivent les
intermittents du spectacle qui luttent aussi pour le maintien de leur droit au
chômage ou celle des postiers du 92 en grève qui se battent pour la CDIsation
des travailleurs précaires. Pour faire barrage à la politique du gouvernement
et au patronat, la seule façon de faire entendre notre voix, ce sera par nos
luttes et nos mobilisations!
è Pour un
monopole public du rail sous le contrôle des cheminot-e-s et des usagers !
è Pour
l’arrêt de toute suppression d’emploi et statut de cheminot-e-s pour
tout-e-s !
è Pour la
baisse des prix et un service de qualité!
Pas très loin d’ici…
Au
technicentre SNCF du Landy, situé à la limite entre Saint-Ouen et Saint-Denis,
les petits salaires, la précarisation, la flexibilisation, l’enchainement de
dizaines de CDDs, les baisses d’effectifs, les travailleurs le vivent depuis un
bon moment. C’est pour cela qu’ils se sont mis en grève contre la
« réforme » qui ne fera qu’achever ces attaques sur leurs conditions
de travail. Cette grève est la mobilisation la plus forte au Landy depuis 1995
avec des taux de grévistes atteignant les 67% ! Les grévistes ont organisé
un piquet de grève tous les matins dès six heures. Le NPA Saint-Ouen a été
présent tous les matins pour les soutenir, car nous battre auprès de nos camarades
cheminots, c’est non seulement défendre des services publics de qualité pour
tous, mais c’est aussi unir nos forces pour faire reculer le gouvernement et le
patronat !
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Quand 9 ouvriers licenciés arrêtent la production de tout un pays !
Il y a moins d’un
mois Gestamp annonçait à Briey la fermeture de l'usine d'Edscha. Au même moment
ce même équipementier automobile s'en prenait aux ouvriers de l'usine d'Escobar
en Argentine. Le 27 mai était organisée une journée de mobilisation contre les
67 licenciements que Gestamp a prononcés dans cette usine. Très tôt, neuf des
67 licenciés de Gestamp sont rentrés dans le site. Ils ont couru jusqu’au pont
roulant. La police n’a pas réussi à les attraper. Des centaines de policiers
étaient présents sur la zone et dans l’usine, la Gendarmerie s’était déployée,
menaçante, sur l’autoroute d’à côté, avec ses chevaux, ses chiens, ses camions,
et les canons à eau.
Mais tout cet arsenal
de répression ne put rien face aux neuf ouvriers qui ont pu grimper au point le
plus haut pour se réfugier et admirer les responsables enragés, les gardes de
sécurité et les policiers. Dehors, des dizaines de camarades se sont placés au
niveau des endroits stratégiques pour couper le passage à tous les camions qui
voudraient rentrer ou sortir de cette énorme usine.
Pendant trois jours
ils sont restés là-haut. La direction a dû vider l’usine et l’arrêt de la
production à Gestamp a entraîné celui des usines terminales de Volkswagen,
Ford, General Motors, FIAT, en manque des composants produits par Gestamp. La
Justice n’a donc pas eu d’autre choix que de décréter une médiation obligatoire
avec réintégration de tous les licenciés.
La sous-traitance est
une arme des patrons pour nous diviser. Il n’empêche que lorsqu’une
mobilisation éclate chez un sous-traitant cela peut mettre à mal les
constructeurs. Comme quoi on a intérêt à se coordonner et à se battre ensemble…
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Côté PSA...
Encore un des nôtres…
Un
maintenancier de mécanique s'est pendu le vendredi 13 vers 13h30 dans un
sous-sol du site de Mulhouse. C'est deux de ses collègues de l’équipe de
l’après-midi qui l'ont trouvé. Sa compagne travaille elle aussi dans l’usine.
La direction et les syndicats jaunes n’ont pas perdu de temps pour déclarer qu'il
est toujours « difficile de faire la part entre le privé et le personnel
dans ce type de cas ». Comme si le fait de se suicider sur son lieu de
travail n’était pas assez parlant !
D’autant
plus que nous savons bien que ce n’est ni le premier ni le dernier. Le mardi
d’après (17 juin) au matin, une salariée a fait une tentative de suicide à
l'usine de Poissy en se jetant du toit d'un bâtiment. Elle a eu
une jambe brisée.
Les conditions
de travail, la pression des chefs, les mutations forcées, le harcèlement. Voilà
les causes de la multiplication des suicides dans le secteur automobile et
ailleurs. En plus de nous voler une grosse partie de notre vie à la chaîne, les
patrons nous poussent à bout, au point de ne plus vouloir vivre. A-t-on encore
besoin d’expliquer pourquoi nous voulons renverser ce système ?
La sourde oreille…
Nous
avons été plus de 240 à signer la pétition lancée à l’initiative des collègues
de l’équipe de nuit Elle réclamait notamment
·
Que
tous les CI LDD de nuit soient maintenus à leur poste en équipe de nuit
·
Que
la direction rapatrie des Outils pour assurer une production complète en S1D03
en équipe A et B, avec les effectifs correspondants.
·
La
suppression des avenants faits aux salariés qui sont restés en équipe de nuit
lors de l’arrêt de l’équipe de nuit du Ferrage et le maintien dans leur nouveau
poste.
·
L’arrêt
des menaces et des pressions sur les salariés
·
L’engagement
de la direction sur le maintien des productions et des effectifs actuels dans
l’ensemble des secteurs et des équipes jusqu’en 2018.
Comme
la direction n’a pas l’air de vouloir nous entendre, il va falloir peut-être
crier plus fort…
Poésie dans la tôle…
Tais-toi
quand tu parles !
Ce coup-ci, c'est du haut d'un perchoir
qu'Ubu a tenu son discours pour la photo des 90 ans de l'usine
Ses litanies changent à peine...
Une nouveauté... Voilà ti pas qu'il se prend pour le père Bugatti qui
disait :
Une voiture, c'est fait pour avancer, pas
pour reculer !
Avec le directeur, la pensée va
moins loin :
Il ne faut pas regarder en arrière, mais
devant !
L'équipe de nuit, venue lui apporter
la pétition des ouvriers... contre les suppressions de postes dans l'usine
N’a rien changé à son autisme hautain
A trop parler en altitude, le vertige
des imbéciles est arrivé…
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