Tract technicentre SNCF Landy du 24
juin 2014
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Avec des taux de grévistes se situant dans
les temps forts entre 60 à 90% chez les cheminots en exécution, la grève
reconductible appelée mercredi 11 juin en est à son dixième jour de grève avec
des reprises partielles dans certaines gares. C’est la mobilisation ouvrière la plus massive depuis l’élection de
François Hollande. Cette lutte contre la « réforme » de la SNCF
portée par le gouvernement et le patronat est avant tout une lutte pour le
maintien d’un service public de qualité et contre la détérioration des
conditions de travail des cheminots, détérioration des conditions et attaques
que subissent aussi intermittents, postiers et travailleurs du public et du privé.
La contre-réforme du ferroviaire, dans le droite
lignée du pacte de responsabilité
Depuis
près de deux ans de gouvernement Hollande en coalition avec le patronat, les
attaques contre les travailleurs se succèdent : avec l’ANI, la contre-réforme
des retraites, celle des rythmes scolaires, celle de l’assurance chômage et du
pacte de responsabilité qui fait cadeau de 35 milliards d’euros aux patrons et
rogne 50 milliards sur les services publics et le budget de l’Etat. Le
gouvernement ne s’arrête pas en si bon chemin et souhaite « réformer »
le système ferroviaire, réforme qu’il négocie depuis près d’un an avec la
complaisance des directions syndicales. Cette réforme représente un coup fatal
pour le service public et pour le statut des cheminots qui subissent déjà des
attaques perlées depuis près de 15 ans avec 27500 suppressions de postes et une
casse du statut à travers précarisation, flexibilisation et annualisation du
temps de travail, les mêmes attaques que subissent l’ensemble des travailleurs.
Eclatement des
statuts et précarité !
La réforme va créer deux nouvelles entités,
SNCF mobilités (95000 cheminots : personnels roulants, de l’entretien des trains,
etc) et SNCF Réseau (55000 cheminots de l’aiguillage et de l’entretien des
voies, plus les 1500 salariés de l’actuel RFF). Un troisième établissement
appelé « SNCF » chapeautera les 2 autres filiales pour créer un soit disant
« pôle ferroviaire français » pour unifier RFF et SNCF. Autant dire
que ce n’est qu’un enfumage, alors qu’il faudrait réintégrer RFF et le Fret
dans l’actuel SNCF puis unifier les cheminots du rail et égaliser par le haut
les statuts et les conditions de travail. Le patronat a choisi d’approfondir
l’éclatement des entreprises, et des statuts avec pour objectif un nivellement
par le bas des salaires, des conditions de travail et des libertés syndicales.
Et pour horizon : l’ouverture à la concurrence du transport
ferré de voyageurs à partir de 2019 !
Les conséquences de cette réforme pour les cheminots
mais aussi les usagers !
Sous
couvert d’assurer la mise en place de « conditions loyales » entre la SNCF et
ses futurs concurrents qui exploiteront le réseau, c’est la casse du statut des
cheminots et du service public qui se joue. Ainsi pour pouvoir assurer la
future rentabilité de la nouvelle entité SNCF mobilité, le patronat tente de
faire passer en force cette réforme qui demandera une productivité accrue, une
pression constante à la performance qui aura bien évidemment pour conséquence une
dégradation importante des conditions de travail des cheminots au nom de la
compétitivité mais aussi pour les usagers qui verront la qualité du service se
dégrader, la fermeture des lignes non rentable et la dégradation du réseau
ferré. Cela aura pour conséquence une multiplication des incidents type
« Brétigny ».
C’est par nos
luttes que nous pourrons défendre nos conditions de travail !
La grève que mènent les cheminots au
niveau national appelée dans chacune des gares depuis près de dix jours est la plus
longue grève depuis 2010, celle-ci est une lutte
contre la dégradation de nos conditions de travail mais aussi contre la
précarisation du travail. C’est cette même précarisation que vivent les
intermittents du spectacle qui luttent aussi pour le maintien de leur droit au
chômage ou celle des postiers du 92 en grève qui se battent pour la CDIsation
des travailleurs précaires. Pour faire barrage à la politique du gouvernement
et au patronat, la seule façon de faire entendre notre voix, ce sera par nos
luttes et nos mobilisations!
è Pour un
monopole public du rail sous le contrôle des cheminot-e-s et des usagers !
è Pour
l’arrêt de toute suppression d’emploi et statut de cheminot-e-s pour
tout-e-s !
è Pour la
baisse des prix et un service de qualité!
Au technicentre du Landy, ça bouge aussi !
Au
technicentre SNCF du Landy, situé à la limite entre Saint-Ouen et Saint-Denis,
les petits salaires, la précarisation, la flexibilisation, l’enchainement de
dizaines de CDDs, les baisses d’effectifs, les travailleurs le vivent depuis un
bon moment. C’est pour cela qu’ils se sont mis en grève contre la
« réforme » qui ne fera qu’achever ces attaques sur leurs conditions
de travail. Cette grève est la mobilisation la plus forte au Landy depuis 1995
avec des taux de gréviste atteignant les 67% !
Les grévistes,
en organisant un piquet de grève tous les matins dès six heures depuis mercredi
11 juin, ont voulu mobiliser l’ensemble des collègues du Landy mais aussi les
étudiants et autres travailleurs solidaires de leur lutte qui est aussi notre
lutte. C’est pour cela que le NPA a été présent tous les matins pour soutenir
les cheminots !
Nous battre
auprès de nos camarades cheminots, c’est non seulement défendre des services
publics de qualité pour tous, mais c’est aussi unir nos forces pour faire
reculer le gouvernement et le patronat !
Se préparer aux
prochaines batailles
Malheureusement,
les confédérations et fédérations syndicales avaient pour objectif le report de
la réforme avec une orientation générale d’amendement parlementaire, ce qui ne
permet pas de mener la bataille jusqu’au bout pour le retrait de la réforme. La
meilleure façon pour que les cheminots s’emparent de leur grève passe par
l’organisation d’assemblées générales et de coordination d’AG dans lesquelles
syndicats, syndiqués et non-syndiqués puissent participer, s’exprimer et
décider collectivement des stratégies et des actions. Les AGs qui se sont
tenues dans les gares et l’AG des AGs parisienne vont dans ce sens.
Par
ailleurs, l’organisation de caisses de grève est une tradition du mouvement
ouvrier qui permet aux grévistes de tenir dans la durée face aux pertes de
salaires. C’est ce qu’il a manqué durant ces 9 jours de grève, mais tirons-en
la leçon pour qu’à l’avenir les AG, les syndicats, les fédérations et
confédérations syndicales organisent la solidarité nationale. Cette lutte n’a été que la première bataille car
suivront ensuite l’application concrète de la loi mais aussi la question
de la convention collective qui sera
débattue dans 6 mois. Préparons-nous pour la suite !
Appel de l’AG des AG Cheminots
Nous, cheminots en grève réunis ce jeudi 19
juin à Saint Lazare dans une AG des AG de la région parisienne appelons à
continuer et amplifier notre mouvement de grève.
Les amendements votés par l’Assemblée
nationale, avec le soutien du gouvernement, ne modifient en rien ce projet de
réforme ferroviaire. Cette loi n’est ni amendable, ni négociable. Elle sépare
la SNCF en trois et abroge la réglementation du travail de 98% du secteur
ferroviaire. Nous continuons d’exiger son retrait pur et simple. Même si elle
est votée, nous pouvons la faire abroger.
Les cheminots ont toutes les raisons de
continuer sur la base du rapport de forces déjà établi : continuons la grève !
Utilisons l’arme de la grève. Nous pouvons obtenir le retrait de cette réforme,
l’arrêt des suppressions de postes, l’embauche des précaires, CDD, cheminots du
privé, sous-traitants, avec le même statut et la même réglementation du travail
améliorée.
Notre appel s’adresse en même temps aux
autres secteurs qui sont confrontés aux mêmes attaques que nous :
intermittents, postiers, hospitaliers, salariés du public et du privé. Nous
appelons à une journée nationale de mobilisation mardi 24 juin, et pour la
région parisienne à une manifestation à 14h, de la Gare St Lazare jusqu’à
l’Assemblée Nationale. Nous appelons aussi à prendre des initiatives semblables
dans le reste du pays.
Nous appelons les AG de toutes les gares, de
région parisienne et de tout le pays, à envoyer des délégations les plus
nombreuses possibles à la prochaine AG des AG le mardi 24 juin à 17h à Paris St
Lazare.
Des grévistes des Assemblées Générales
suivantes :
Paris Montparnasse, Paris Austerlitz, Paris
Saint-Lazare, Paris Nord, Paris Est, Paris Sud Est / Gare de Lyon, Juvisy,
Melun, Gretz, Versailles, Trappes, Armainvilliers, Longueville, Rueil, Achères,
Triage de Villeneuve.
PROCHAINS RDVS :
-
Manifestation
des cheminots mardi à 10h30 à Invalides !
-
AG des
AGs 17h à St Lazare !
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