mardi 1 avril 2014

Gifle, claque, raclée et Valls… et nous dans tout ça ?

Gifle, claque, raclée et Valls… et nous dans tout ça ?

Tract PSA du NPA Saint-Ouen, 1er avril 2014

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Les municipales marquent un cinglant revers pour le gouvernement. C’est aussi une avancée de la droite et de l’extrême droite. Elles ont également été marquées par une forte abstention reflétant une certaine défiance vis-à-vis de cette « démocratie » au service des riches, sans pour autant que les listes de gauche, notamment d’extrême gauche, n’en bénéficient.

Hollande et les socialistes : reniements et mauvais coups
La défaite du gouvernement est le résultat de sa politique. Depuis près de deux ans, c’est coups sur coups que l’on prend dans la figure : Hollande a fait l’ANI, la contre-réforme des retraites, celle des rythmes scolaires, ouvre celle de l’assurance chômage et s’apprête à faire valider le pacte de responsabilité qui va faire cadeau de 35 milliards d’euros aux patrons et rogner 50 milliards sur les services publics et le budget de l’Etat. Cerise sur le gâteau : le premier flic de France devient Premier ministre…

Une extrême droite qui exulte
Au soir du second tour, Marine Le Pen jubilait : avec une douzaine de villes et près de 1.200 élus, le F-Haine va pouvoir essayer de démontrer qu’il est un parti de gestion aussi responsable que les autres, juste un peu plus raciste et xénophobe. Ce score indique qu’il sera un obstacle supplémentaire pour construire l’unité de notre camp, car le FN fait son lit de la division du monde du travail entre les « Français » et les « étrangers », « les assistés » et les « vrais travailleurs ».
La droite, de son côté, laisse le Figaro titrer sur le « tsunami bleu », mais évite plutôt de fanfaronner. L’UMP et ses alliés savent que le vote de dimanche est avant tout un vote par défaut plutôt qu’une réelle adhésion à leur projet qui ne diffère guère du social-libéralisme de Hollande.

Mieux que la vague bleue : un gouvernement bleu CRS.
Hollande, lui, fait le choix de « changer » sur la forme, en nous proposant avec Valls un casting gouvernemental plus ou moins renouvelé et « musclé », pour essayer de garder la ligne sur le fond : le pacte de responsabilité qu’il voudrait voir adopter dès avril, qu’il y ajoute ou non en « contrepartie » un « coup de pouce » en direction des salariés qui ne sera de toute façon pas à la hauteur de la dégradation de nos conditions de vie.

Il faut faire entendre notre voix!
Pour le dire haut et fort et faire cesser les mauvais coups qui nous tombent dessus, on ne peut ni attendre les prochaines élections, ni déposer une quelconque confiance en Valls ni se tourner vers les meilleurs amis des patrons (la droite) ou les pires ennemis des travailleurs (le FN). La seule façon de faire entendre la voix de notre camp social, ce sera par la mobilisation.
Alors oui, ce n’est pas avec une seule journée d’action isolée, comme celle du 18 mars, que l’on pourra réellement construire le rapport de force, encore moins lorsque les directions syndicales y appellent du bout des lèvres tout en continuant à participer au « dialogue social » et en se gardant de mettre en avant l’opposition au Pacte de responsabilité qui pourrait unifier tout notre camp.
Ce n’est pas pour cela qu’il faut délaisser les dates de mobilisation. La prochaine en vue, c’est le samedi 12 avril, pour dire aux côtés de la gauche qui n’est pas au gouvernement, des organisations ouvrières et des syndicats, notre rejet de la politique d’Hollande, de la droite et de l’extrême droite. Plus un pôle ouvrier, indépendant et lutte de classe sera fort dans la mobilisation, plus il sera possible à la base d’imposer aux Lepaon, aux Mailly et autres dirigeants tiédards de rompre tout cadre de négociation avec le gouvernement et le patronat et organiser sérieusement un calendrier de mobilisations pour faire remballer à
Hollande et Valls leurs politiques d’austérité et leurs cars de flics! 

Le trio Hollande, Xi Jinping et famille Peugeot propriétaires de PSA 
Hollande et le président chinois Xi Jinping signent le 26 mars 2014 l'accord qui va consacrer l'arrivée de l'Etat français et de Dongfeng dans le capital de PSA. Alors que la mondialisation de l'économie et le pouvoir des multinationales s'amplifient, les États constituent encore l'assurance tout risque des plus grandes firmes comme des banques. Ce n'est pas nouveau : le sauvetage de General Motors aux États-Unis avait aussi mobilisé Obama et nécessité des milliards de dollars. 

Socialiser les pertes 
Du côté de la droite et du MEDEF, c'est silence radio, ils sont trop contents aujourd'hui que le gouvernement sauve la mise de la famille Peugeot. Pour eux, la propriété privée est à défendre lorsqu'elle rapporte des profits aux actionnaires, les pouvoirs publics étant là pour socialiser les pertes, c'est à dire les faire rembourser par les impôts de la population. La référence General Motors, vantée entre autres par Montebourg, c'est la « nationalisation temporaire ». Aux pouvoirs publics de restructurer à coup de suppressions d'emplois et de fermetures d'usines pour transmettre une entreprise rentable à des actionnaires privés. Cette tâche est confiée à Louis Gallois. Il a été, en 2012, l’auteur du rapport commandé par Hollande sur le choc de compétitivité. Baisser le coût du travail en exonérant le patronat de 30 milliards d'euros de cotisations, ce fut une première contribution à l'actuel pacte de responsabilité. Le parcours de Louis Gallois est différent de celui des rentiers de la famille Peugeot, mais la politique qu'il défend et qu'il a déjà mis en oeuvre est celle de la soumission aux impératifs de la compétitivité capitaliste. Dans l'univers automobile européen en crise, cela implique encore d'avantage de restructurations. 

Le gouvernement en première ligne
Le gouvernement se retrouve aujourd'hui actionnaire de PSA et de Renault, à hauteur dans les deux cas d'environ 15 %. Il soutient et vote pour Ghosn, Gallois ou Tavares. Le gouvernement est maintenant en première ligne : pas d'intermédiaire, les salariés de l'automobile savent maintenant qui sont les responsables et contre qui se mobiliser tous ensemble ! 

Molex : la victoire avec les larmes
Près de cinq ans après la fermeture de leur usine en octobre 2009, le tribunal prud’hommes de Toulouse vient de déclarer dénué de fondement le licenciement des 283 salariés de l'usine Molex. Comme l'avait dit Xavier Mathieu, après un jugement favorable aux Conti dans les mêmes conditions, c'est une "victoire avec les larmes aux yeux", car le site est déjà fermé et les travailleurs ont perdu leur emploi. Ce jugement impose le versement d’indemnités s'élevant en moyenne à 90 000 euros par salarié. Ce n'est pas fini car le patron voyou de Molex peut encore faire appel. Une nouvelle fois, il est prouvé que l'interdiction des licenciements est l'exigence qu'il faudrait tous ensemble imposer.

Saint-Ouen bascule à droite
Le candidat de la droite a fini par emporter les élections municipales. Ce n’est pas un fait mineur dans une ville marquée à gauche depuis le 19ème siècle ! La responsabilité porte entièrement sur la mairie sortante qui à force de mener une fausse politique de gauche (expulsions de rroms, offensive sécuritaire, pratiques clientélistes…) a fini par laisser un boulevard à la vraie droite ! Le NPA a été présent à ces élections pour incarner une politique de classe, vraiment à gauche. Notre liste a fait un score plutôt modeste (2,5%), mais nous sommes fiers de notre campagne et tenons à remercier tous ceux qui ont voté pour nous !

Débrayage presse
Vendredi dernier les 22 ouvriers d’un des ateliers de presse ont débrayé pendant plus de deux heures pour exiger que la direction remette un arrêt à un ouvrier qu'elle refusait de considérer en accident de travail. Les RG, RH, Ingénieur Sécurité et jusqu'au directeur sont venus s'expliquer longuement dans l'UEP. Les ouvriers ont décidé de reposer le problème lundi, puis tous les jours jusqu'à ce que notre camarade soit définitivement reconnu en arrêt de travail…

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