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Ceux
qui disent que Hollande ne fait pas preuve de constance ont tort. Le
gouvernement a une ligne, et il l’a suit : faire passer, sans
faire de vagues, ce dont le patronat a toujours rêver et que Sarkozy
aurait aimé conduire tambour battant. On a d’abord eu l’Accord
National Interprofessionnel (« gagner moins, pour travailler
plus…. et sauver son boulot », soit disant, en tout cas). Ont
suivi les réformes des retraites et de la formation, qui sont
passées sans que l’on puisse organiser aucune résistance, puisque
les confédérations syndicales étaient trop occupées à faire des
ronds-de-jambes à Matignon et à « dialoguer ». Lorsque
le texte, au final, tombe, il ne sert à rien, comme l’ont fait FO
et la CGT à l’époque, de protester. Le simple fait d’avoir
participer aux discussions valide la méthode. Maugréer et protester
dans la presse, sans organiser la résistance fait le reste… pour
le gouvernement et le patronat.
Qui
veut des milliards ?
Cette
fois-ci, Hollande a fait encore plus fort avec la confirmation en
conférence de presse de son pacte de Responsabilité qui reprend les
grandes lignes de ce qu’exigeait Pierre Gattaz, le patron du Medef,
en novembre l’an passé : plus de frics pour les patrons, plus
d’économies sur le budget de l’Etat, en l’occurrence les
services publics. D’un côté, donc, Hollande a annoncé 36
milliards pour les patrons et de l’autre 50 milliards qui seront
prélevés sur les hôpitaux, les écoles, tous ces services qui sont
essentiels pour la population. Et du côté des directions
syndicales, aucune réaction nette : il faudrait pourtant dès à
présent rompre tout dialogue et organiser la riposte.
Machine
arrière devant les réacs…
Nouvel
épisode de la série « je mène une politique de droite alors
que je me suis fait élire en faisant croire que j’étais de
gauche », le recul sur le Projet de loi sur la famille. Ce
projet aurait pu permettre de poser la question du rôle des
beaux-parents dans l’éducation des enfants (et l’on sait que les
familles « recomposées », aujourd’hui, sont monnaie
courante), ou encore de l’accès réel et un peu plus égalitaire
que ce qui existe aujourd’hui, pour les couples de lesbiennes ou de
gays, à avoir des enfants, ce qui n’est aujourd’hui possible que
pour ceux/celles qui en ont les moyens. Mais cela fait deux week-ends
que les secteurs les plus réactionnaires qui refusent de voir la
société telle qu’elle existe descendent dans la rue. Communiant
tous dans une foi sexiste, homophobe, raciste, antisémite et
islamophobe, ces gens-là ont fait preuve de constance également :
le gouvernement a donc renvoyer aux calendes grecques un texte pour
ne pas les choquer.
Il
faut une riposte aussi radicale et collective que ne l’exige la
situation !
La
situation sociale est tendue et l’exaspération à son comble. Mais
si rien n’est proposé, en bas, sur la gauche, de façon
démocratique et révolutionnaire, pour contrer le patronat, les
réactionnaires et le gouvernement qui leur sert la soupe, alors il
faut se préparer à une situation encore plus compliquée pour les
classes populaires, la jeunesse et les travailleurs. Le risque, ce
serait de connaître un « Mory-Ducros » généralisé à
nos entreprises, à nos services. Ce qui est, aujourd’hui, la plus
grosse faillite des trente dernières années, laissant la moitié
des salariés du n°2 du transport sur route sur le carreau.
Certains
font des quenelles, en pensant que c’est anti-système, alors que
son principal promoteur, Dieudonné, est un millionnaire, ami de Le
Pen, le pire ennemi des travailleurs. Pour rompre avec ce système,
il faut le faire toutes et tous ensemble, en imposant à nos
organisations de rompre avec ce gouvernement qui mène une politique
au service des puissants, du patronat et des conservateurs, en
réfléchissant aux modalités d’une riposte aussi radicale que la
situation ne l’exige. C’est ainsi que l’on pourra commencer à
sortir la tête hors de l’eau et reprendre confiance.
Les
90 ans de PSA Saint-Ouen
Le
weekend dernier, le site de Saint-Ouen a fêté son 90ème
anniversaire. Avec une programmation qui incluait des visites à
l´usine et des concerts, plusieurs personnes se sont rassemblées
pour participer aux trois jours qui ont remémoré la création usine
acheté par la famille Citroën dans les années 1920. Néanmoins, il
a fallu qu’une bonne poignée d’ouvriers s’y pointe pour
raconter la partie cachée de l’histoire, Après avoir accumulé
une petite fortune avec la fabrication d’obus pendant la Première
Guerre Mondiale, Citroën s´achète une usine à Saint-Ouen. Mais
une histoire qui a commencé avec la « grande boucherie »
dans laquelle sont morts des millions de travailleurs ne peut pas
avoir une jolie suite. C’est par la guerre à nos salaires et à
nos conditions de travail que les patrons de Citroën ont multiplié
leur fortune. Et si aujourd’hui ils ont bien des raisons de faire
la fête, les ouvriers en ont beaucoup moins. La question qui se
posaient les ouvriers présents aux commémorations était : 90
ans, très bien, mais arriverons-nous au centenaire ? La
fermeture de sites et lignes de production engagée actuellement ne
nous permet pas d’en être sûrs. Pour pouvoir déterminer la
suite, c’est bien dans l’histoire des luttes, notamment celle de
la grande grève de 1982 qu’il faudra chercher inspiration.
Renault
Cléon : Encore un des nôtres qui se suicide au boulot
A
Renault Cléon un ouvrier s’est suicidé dans l’enceinte de
l’usine. Il avait 43 ans et trois enfants. Le précédant suicide
dans cette usine datait de seulement neuf mois. Il avait laissé un
mot manuscrit disant «Merci Renault, merci de ces années de
pression, chantage au travail de nuit… Où le droit de grève
n’existe pas, ne pas protester sinon gare…». Une réalité qui
existe bien à PSA aussi. On voit bien que pour les patrons nos vies
ne valent pas grande chose, car avec les accords dits de
compétitivité ce genre de pression qui pousse les salariés à bout
ne va faire que s’aggraver !
1400
postes de travail ont été supprimés en 2013 à l'usine PSA Peugeot
Citroën de Rennes-La Janais. Il n'y a plus que 3 900 salariés sur
le site PSA de Rennes. Mais cela ne suffit pas à PSA : il
est annoncé pour 2014 la suppression de 279 nouveaux postes. Et la
direction se félicite de ce résultat. "C'est un
soulagement pour l'ensemble du site même si c'est toujours difficile
de se féliciter d'un PSE" a assuré le DRH.
Sur
les 1400 postes de travail supprimés, 600 devraient partir vers
d'autres entreprises et d'autres employeurs, mais force est de
constater que rien n'est finalisé pour plusieurs centaines de
postes. « Des discussions sont en cours » annonce PSA,
mais les suppressions de postes sont acquises dès maintenant.
PSA Poissy : une ligne de production arrêtée et 400 intérimaires licenciés !
PSA annonce la
suppression d'une équipe de production au sein de l'usine de Poissy
entraînant la suppression de 684 postes sur le site. Conséquence :
400 intérimaires seront licenciés fin mars.
L'usine fonctionne
actuellement avec deux lignes de production. Une des deux équipes
travaillant sur la première ligne sera arrêtée le 24 mars.
Et
ce n'est pas fini : la suppression d'une autre équipe, et donc
du passage de l'usine de Poissy en une seule ligne, ne serait
tranchée qu'à la mi-février. Mulhouse devrait être fixée sur son
sort au même moment.
C'est
la suite de l'accord de compétitivité anti-social signé en octobre
2013. La leçon de choses ne tarde pas…
Argentine :
Des
ouvriers condamnés à perpétuité
Sans
aucune preuve, et alors que la procédure a été entachée de graves
violations des droits de l’homme, 4 travailleurs du pétrole de la
ville de Las Heras en Argentine sont condamnés pour le décès d’un
policier, en 2006, alors que les travailleurs protestaient pour
exiger l’amélioration de leurs conditions de travail..
Au
cours de ce procès, la seule chose qui a été démontrée, c’est
bien les tortures, les pressions et les vexations de la police à
l’égard des travailleurs au cours des trois années
d’emprisonnement qu’ils ont subies, pendant lesquelles les
autorités ont essayé d’obtenir des “preuves”. Le procureur en
charge du dossier a même osé dire que mettre un sac sur la tête
d’un homme et “lui coller quelques claques” ne peut pas être
assimilé à de la torture.
Des
centaines d’organisations syndicales, sociales et politiques, ont
dénoncé cet état de fait. Le 5 février prochain aura lieu à
Buenos Aires une importante manifestation vers le siège de la
présidence argentine, pour exiger l'acquittement des travailleurs du
pétrole de Las Heras. Un rassemblement de solidarité aura lieu au
même moment à Paris et dans plusieurs villes dans le monde.
Rassemblement
devant l’ambassade argentine à Paris
le mercredi 5 février à 18h
(métro Boissière)
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