mardi 4 février 2014

A plat ventre devant le patronat et la réaction… Le nouveau sport de Hollande et son gouvernement

Tract PSA du comité NPA Saint Ouen du 4 février 2014

Télécharger en PDF ici

Ceux qui disent que Hollande ne fait pas preuve de constance ont tort. Le gouvernement a une ligne, et il l’a suit : faire passer, sans faire de vagues, ce dont le patronat a toujours rêver et que Sarkozy aurait aimé conduire tambour battant. On a d’abord eu l’Accord National Interprofessionnel (« gagner moins, pour travailler plus…. et sauver son boulot », soit disant, en tout cas). Ont suivi les réformes des retraites et de la formation, qui sont passées sans que l’on puisse organiser aucune résistance, puisque les confédérations syndicales étaient trop occupées à faire des ronds-de-jambes à Matignon et à « dialoguer ». Lorsque le texte, au final, tombe, il ne sert à rien, comme l’ont fait FO et la CGT à l’époque, de protester. Le simple fait d’avoir participer aux discussions valide la méthode. Maugréer et protester dans la presse, sans organiser la résistance fait le reste… pour le gouvernement et le patronat.


Qui veut des milliards ?


Cette fois-ci, Hollande a fait encore plus fort avec la confirmation en conférence de presse de son pacte de Responsabilité qui reprend les grandes lignes de ce qu’exigeait Pierre Gattaz, le patron du Medef, en novembre l’an passé : plus de frics pour les patrons, plus d’économies sur le budget de l’Etat, en l’occurrence les services publics. D’un côté, donc, Hollande a annoncé 36 milliards pour les patrons et de l’autre 50 milliards qui seront prélevés sur les hôpitaux, les écoles, tous ces services qui sont essentiels pour la population. Et du côté des directions syndicales, aucune réaction nette : il faudrait pourtant dès à présent rompre tout dialogue et organiser la riposte.


Machine arrière devant les réacs…

Nouvel épisode de la série « je mène une politique de droite alors que je me suis fait élire en faisant croire que j’étais de gauche », le recul sur le Projet de loi sur la famille. Ce projet aurait pu permettre de poser la question du rôle des beaux-parents dans l’éducation des enfants (et l’on sait que les familles « recomposées », aujourd’hui, sont monnaie courante), ou encore de l’accès réel et un peu plus égalitaire que ce qui existe aujourd’hui, pour les couples de lesbiennes ou de gays, à avoir des enfants, ce qui n’est aujourd’hui possible que pour ceux/celles qui en ont les moyens. Mais cela fait deux week-ends que les secteurs les plus réactionnaires qui refusent de voir la société telle qu’elle existe descendent dans la rue. Communiant tous dans une foi sexiste, homophobe, raciste, antisémite et islamophobe, ces gens-là ont fait preuve de constance également : le gouvernement a donc renvoyer aux calendes grecques un texte pour ne pas les choquer.


Il faut une riposte aussi radicale et collective que ne l’exige la situation !

La situation sociale est tendue et l’exaspération à son comble. Mais si rien n’est proposé, en bas, sur la gauche, de façon démocratique et révolutionnaire, pour contrer le patronat, les réactionnaires et le gouvernement qui leur sert la soupe, alors il faut se préparer à une situation encore plus compliquée pour les classes populaires, la jeunesse et les travailleurs. Le risque, ce serait de connaître un « Mory-Ducros » généralisé à nos entreprises, à nos services. Ce qui est, aujourd’hui, la plus grosse faillite des trente dernières années, laissant la moitié des salariés du n°2 du transport sur route sur le carreau.

Certains font des quenelles, en pensant que c’est anti-système, alors que son principal promoteur, Dieudonné, est un millionnaire, ami de Le Pen, le pire ennemi des travailleurs. Pour rompre avec ce système, il faut le faire toutes et tous ensemble, en imposant à nos organisations de rompre avec ce gouvernement qui mène une politique au service des puissants, du patronat et des conservateurs, en réfléchissant aux modalités d’une riposte aussi radicale que la situation ne l’exige. C’est ainsi que l’on pourra commencer à sortir la tête hors de l’eau et reprendre confiance.


Les 90 ans de PSA Saint-Ouen


Le weekend dernier, le site de Saint-Ouen a fêté son 90ème anniversaire. Avec une programmation qui incluait des visites à l´usine et des concerts, plusieurs personnes se sont rassemblées pour participer aux trois jours qui ont remémoré la création usine acheté par la famille Citroën dans les années 1920. Néanmoins, il a fallu qu’une bonne poignée d’ouvriers s’y pointe pour raconter la partie cachée de l’histoire, Après avoir accumulé une petite fortune avec la fabrication d’obus pendant la Première Guerre Mondiale, Citroën s´achète une usine à Saint-Ouen. Mais une histoire qui a commencé avec la « grande boucherie » dans laquelle sont morts des millions de travailleurs ne peut pas avoir une jolie suite. C’est par la guerre à nos salaires et à nos conditions de travail que les patrons de Citroën ont multiplié leur fortune. Et si aujourd’hui ils ont bien des raisons de faire la fête, les ouvriers en ont beaucoup moins. La question qui se posaient les ouvriers présents aux commémorations était : 90 ans, très bien, mais arriverons-nous au centenaire ? La fermeture de sites et lignes de production engagée actuellement ne nous permet pas d’en être sûrs. Pour pouvoir déterminer la suite, c’est bien dans l’histoire des luttes, notamment celle de la grande grève de 1982 qu’il faudra chercher inspiration.


Renault Cléon : Encore un des nôtres qui se suicide au boulot

A Renault Cléon un ouvrier s’est suicidé dans l’enceinte de l’usine. Il avait 43 ans et trois enfants. Le précédant suicide dans cette usine datait de seulement neuf mois. Il avait laissé un mot manuscrit disant «Merci Renault, merci de ces années de pression, chantage au travail de nuit… Où le droit de grève n’existe pas, ne pas protester sinon gare…». Une réalité qui existe bien à PSA aussi. On voit bien que pour les patrons nos vies ne valent pas grande chose, car avec les accords dits de compétitivité ce genre de pression qui pousse les salariés à bout ne va faire que s’aggraver !




1400 postes de travail ont été supprimés en 2013 à l'usine PSA Peugeot Citroën de Rennes-La Janais. Il n'y a plus que 3 900 salariés sur le site PSA de Rennes. Mais  cela ne suffit pas à PSA : il est annoncé pour 2014 la suppression de 279 nouveaux postes. Et la direction se félicite de ce résultat.  "C'est un soulagement pour l'ensemble du site même si c'est toujours difficile de se féliciter d'un PSE"  a assuré le DRH.

Sur les 1400 postes de travail supprimés, 600 devraient partir vers d'autres entreprises et d'autres employeurs, mais force est de constater que rien n'est finalisé pour plusieurs centaines de postes. « Des discussions sont en cours » annonce PSA, mais les suppressions de postes sont acquises dès maintenant.


PSA Poissy : une ligne de production arrêtée et 400 intérimaires licenciés !

PSA annonce la suppression d'une équipe de production au sein de l'usine de Poissy entraînant la suppression de 684 postes sur le site. Conséquence : 400 intérimaires seront licenciés fin mars.
L'usine fonctionne actuellement avec deux lignes de production. Une des deux équipes travaillant sur la première ligne sera arrêtée le 24 mars.
Et ce n'est pas fini : la suppression d'une autre équipe, et donc du passage de l'usine de Poissy en une seule ligne, ne serait tranchée qu'à la mi-février. Mulhouse devrait être fixée sur son sort au même moment.
C'est la suite de l'accord de compétitivité anti-social signé en octobre 2013. La leçon de choses ne tarde pas…



Argentine :
Des ouvriers condamnés à perpétuité

Sans aucune preuve, et alors que la procédure a été entachée de graves violations des droits de l’homme, 4 travailleurs du pétrole de la ville de Las Heras en Argentine sont condamnés pour le décès d’un policier, en 2006, alors que les travailleurs protestaient pour exiger l’amélioration de leurs conditions de travail..
Au cours de ce procès, la seule chose qui a été démontrée, c’est bien les tortures, les pressions et les vexations de la police à l’égard des travailleurs au cours des trois années d’emprisonnement qu’ils ont subies, pendant lesquelles les autorités ont essayé d’obtenir des “preuves”. Le procureur en charge du dossier a même osé dire que mettre un sac sur la tête d’un homme et “lui coller quelques claques” ne peut pas être assimilé à de la torture.
Des centaines d’organisations syndicales, sociales et politiques, ont dénoncé cet état de fait. Le 5 février prochain aura lieu à Buenos Aires une importante manifestation vers le siège de la présidence argentine, pour exiger l'acquittement des travailleurs du pétrole de Las Heras. Un rassemblement de solidarité aura lieu au même moment à Paris et dans plusieurs villes dans le monde.

    

Rassemblement devant l’ambassade argentine à Paris
le mercredi 5 février à 18h
(métro Boissière)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire