dimanche 27 février 2011

Ben Ali et Moubarak sont partis… et ce n’est qu’un début !

 Tract du 27/2/2011


Les mouvements qui secouent le monde arabo-musulman ont une portée historique. Des régimes que l’ont voulait indéboulonnables ont commencé à tomber sous les coups des manifestations et des grèves. C’est ce qui s’est passé en Tunisie d’abord puis en Egypte ensuite, mais partout les manifestations se poursuivent : au Maroc contre la monarchie réactionnaire de Mohamed VI, en Algérie où le gouvernement vient de lever l’Etat d’urgence, en Tunisie pour exiger la démission du gouvernement fantoche de Ghannouchi, en Egypte encore contre le gouvernement de transition actuel, mais aussi en Jordanie, à Djibouti, au Bahreïn, au Yémen, en Irak… En Lybie, Kadhafi continue à s’accrocher au pouvoir, en faisant bombarder les manifestants alors qu’une bonne partie du pays est tombée aux mains des insurgés.

Mais ce ne sont pas seulement l’ensemble des régimes corrompus et dictatoriaux de la région qui tremblent. Ce sont avant tout leurs alliés impérialistes qui ne savent plus où donner de la tête. Car tout coup porté contre les Ben Ali, Moubarak ou Bouteflika du monde arabe, c’est une grosse claque contre l’impérialisme, ses intérêts économiques et ses investissements qui se font sur la peau des peuples, un coup dur pour ses intérêts géostratégiques, car tous ces tyrans étaient les meilleurs garants de l’ordre établi, les meilleurs alliés de l’Etat sioniste d’Israël, les ennemis du peuple palestinien.

Alors OUI tous ces processus révolutionnaires qui ont commencé sont une excellente nouvelle pour les travailleurs et les travailleuses en France, pour la jeunesse et les classes populaires, peu importe nos origines. Aujourd’hui c’est Sarkozy qui commence à craindre pour les intérêts de la France dans le monde arabe. Il sacrifie Alliot-Marie, sa ministre des Affaires étrangères, pour faire bonne figure. Mais leur patrie et leurs intérêts ne sont pas les nôtres ! Nous sommes tous frères et sœurs de ceux qui se révoltent ! Tous les coups portés au Sud de la Méditerranée contre les intérêts économiques et politiques de la bourgeoisie française, c’est autant de gagné ici pour la riposte généralisée qu’il faudra qu’on livre tous ensemble contre le patronat et son gouvernement !

En Egypte, c’est la classe ouvrière qui a fait tomber Moubarak !

Déjà en Tunisie, c’est avec l’entrée dans le mouvement des travailleurs que Ben Ali a sérieusement commencé à vaciller. En Egypte, c’est à partir de début février et avec l’entrée dans la lutte des travailleurs de différents secteurs, notamment des ouvrières et ouvriers du textile, que les manifestants de la Place Tahrir ont gagné en force. Face à la possibilité que la grève s’étende et fasse tomber non seulement Moubarak mais tout le régime bourgeois égyptien, l’armée a préféré déplacer le dictateur, assurer le contrôle du pays afin de faire cesser le mouvement social (au prix de concessions salariales importantes, avec par exemple 25% d’augmentations salariales dans le textile !).

Les processus tunisien et égyptien montrent que ceux qui voulaient enterrée à jamais la classe ouvrière, parce que « les ouvriers ça n’existent plus » ou que « quand il y a une grève, ça ne se voit plus », et bien tous ces gens mentaient consciemment. Le mouvement contre la réforme des retraites cet automne en France et le printemps arabe démontrent précisément le contraire.

La seconde leçon à tirer c’est que les travailleurs et le peuple n’ont aucune confiance à avoir dans l’armée et dans « l’opposition démocratique » ou les frères musulmans qui entendent assurer une « transition ordonnée ». Ils sont là pour maintenir un régime au service de la bourgeoisie arabe et occidentale en échange des quelques réformes. Les manifestants du vendredi 25 à Tunis (où il y a eu 3 morts) et au Caire, réclamant la démission des gouvernements de transition, ne s’y sont pas trompés. Tout ce que les démocraties bourgeoises, d'Occident ou d'Orient, offrent à leurs peuples, ce sont des fausses démocraties. Sarkozy l'a bien montré en France à l'Automne : vous avez le droit de faire grève tant que cela ne bloque pas vraiment l'économie, sinon vous aurez droit aux CRS et aux gendarmes mobiles. Voilà la démocratie bourgeoise qu'ils proposent au monde arabe ! En Egypte, en Tunisie comme ailleurs, le pouvoir aux travailleurs ! 

Vive le peuple libyen !
A bas l’ingérence impérialiste et onusienne !

La Lybie du colonel Kadhafi a explosé. Les insurgés ont brisé l’unité des forces armées, un des piliers du régime dictatorial. Ils se sont emparés des deux tiers Est du pays. Kadhafi, replié dans son bunker de Tripoli, ordonne de faire bombarder les insurgés, les traitant d’islamistes et drogués.

Pendant longtemps les impérialistes ont diabolisé le colonel libyen quand celui-ci ne leur obéissait pas au doigt et à l’œil comme les autres dictateurs arabes. Depuis un certain temps déjà, comme il était disposé à ouvrir son pays aux multinationales étrangères (pétrole bien entendu, mais aussi BTP, nucléaire civil, etc.), c’était devenu le grand ami de Sarkozy et Berlusconi. La situation en Lybie n’est pas encore définie, mais nous sommes bien entendu du côté des courageux insurgés qui luttent les armes à la main contre la dictature sanguinaire de Kadhafi, tout en étant persuadés qu’à Benghazi comme ailleurs dans le monde arabe, c’est aux travailleurs de prendre en main leur destinée sans faire confiance dans les opposants de la dernière heure, les notables locaux ou les officiers soi-disant épris de liberté. Nous proclamons en même temps que les impérialistes et le Conseil de sécurité de l’ONU, ceux-là même qui continuent à bombarder l’Afghanistan et à martyriser le peuple iraquien, soudainement très inquiets de la situation libyenne dès qu’il s’agit des puits de pétrole, sont les pires ennemis des peuples arabes qui luttent pour leur liberté.

Vive la révolution !

1 commentaire:

  1. Si vous croyez que la bourgeoisie va lachez le pouvoir dans le monde arabe vous trompez. Et vous pouvez toujours rêver si vous pensez que les arabes veulent du socialisme. En Egypte l'armée est toujours au pouvoir.

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