Tract du 2 décembre 2009
La lutte des travailleurs sans papiers est la lutte de tous les travailleurs
Depuis 2 mois, un mouvement de grève de travailleurs sans papiers s’amplifie en France. Ils sont plus de 5000 à être en grève pour le droit de vivre et de travailler en France. Dans le BTP, la restauration, le nettoyage, mais aussi dans l'industrie ils sont toujours les plus exploités, ayant tous les devoirs (et parfois même plus) et aucun des droits d'un travailleur.
Xavier Darcos, ministre du Travail, a dit récemment vouloir « fermer les entreprises qui emploient des travailleurs sans papiers ». C’est un discours complètement démagogique car on voudrait bien voir si le gouvernement fermerait le groupe Bouygues qui embauche des sans-papiers pour la construction de sa nouvelle tour à La Défense ! De plus, cela mettrait au chômage l’ensemble des travailleurs de ces entreprises, avec et sans papiers. Nous ne sommes pas dupes ! Ce discours du gouvernement est un discours électoral qui cherche à plaire à la couche la plus réactionnaire de la population.
Le gouvernement, les patrons et la droite essayent souvent de nous faire croire que les travailleurs sans papiers sont un poids lourd pour le pays, qu'ils « profiteraient » des acquis sociaux. Mais qui profitent réellement ? En 2007 une enquête révélait que la fraude patronale liée au travail au noir s’estime entre 6,2 et 12,4 milliards d’euros, en comptant le préjudice porté à la Sécurité sociale, l’assurance chômage et la retraite complémentaire. Dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants c’est 30% des établissements qui ne font pas de déclaration unique d’embauche, le taux des cotisations de sécurité sociale perdues serait de 10%.
Ce sont les patrons qui profitent des travailleurs sans papiers pour en tirer le plus de profit, et qui les utilisent pour tirer les salaires des autres travailleurs vers le bas. C’est pourquoi la lutte des travailleurs sans papiers est la lutte de tous les travailleurs. Ils sont des travailleurs comme nous. Nous appartenons à la même classe et luttons contre les mêmes patrons.
Régularisation de tous les sans papiers!
Solidarité internationale entre tous les travailleurs !
Solidarité internationale entre tous les travailleurs !
Optimisme chez PSA
Dans son interview vendredi sur RTL le PDG du groupe PSA Philippe Varin étalait son optimisme. Selon lui « La situation est moins mauvaise que prévu, nous allons terminer 2009 en croissance de nos ventes en France ». Selon lui la « production a augmenté de 17 % au quatrième trimestre 2009 par rapport au troisième trimestre 2009 et elle sera supérieure de 30 % par rapport au quatrième trimestre 2008 ». Si les affaires vont si bien nous pouvons bien nous demander pourquoi on a supprimé les primes sur intéressement et on n'augmente pas nos salaires! Nous voudrions voir les livres de comptes pour savoir exactement quelle est la partie de ces améliorations qui revient aux profits des actionnaires et quelle est celle qui revient à nos pauvres salaires!
Elle vient d'où cette fameuse productivité?
M. Varin nous avait déjà expliqué que pour augmenter la productivité du groupe on envisage la suppression de 6000 postes de travail en plus de ceux qui ont déjà été supprimés cette année à travers les plans de « départ volontaire ». La logique est simple: pour augmenter la productivité il faut réduire les coûts tout en maintenant les mêmes niveaux de production. Ils appellent ça « dégraisser » la production. Et pour les patrons la « graisse » c'est toujours nos salaires et nos emplois!
Lean : Le « nouveau » secret de PSA pour nous faire travailler plus
Mais pour maintenir les niveaux de production tout en réduisant le nombre de travailleurs, il faut bien augmenter les cadences de travail. C'est ce que les patrons de PSA veulent faire avec la mise en place du système Lean (la traduction littérale du terme est « management sans gras »), accordé entre la direction et tous les syndicats, sauf la CGT.
Ce concept, présenté comme quasi magique et qui permettrait de faire rimer quête de la performance et amélioration des conditions de travail, n'est en fait qu'un retour à ce qu'on a appelé le « toyotisme », c'est à dire, l'idée de supprimer toutes les activités qui « n'ajoutent pas de valeur aux produits ».
Concrètement cela veut dire par exemple que les ouvriers n’ont plus besoin de faire les quelques pas qui séparent la chaîne de montage des bacs où se trouvent les pièces détachées. Avec ce système, ils n’auraient plus qu’à se tourner pour prendre les pièces. A priori, cela représenterait un effort en moins à effectuer. En réalité, ces quelques pas étaient un micro-temps de pause pour nos articulations et nos muscles. Le Lean cherche donc à obtenir de nouveaux gains de productivité par le biais d’une intensification du travail. C’est-à-dire par l’accroissement de la présence au poste et par la hausse des cadences. Et tout cela bien sûr sans que les ouvriers touchent un sous de plus!
Les coûts réels de cette productivité
Les rythmes de production sont une des causes principales du stress au travail qui en France et en particulier chez PSA trouvent cette manifestation aberrante et extrême que sont les suicides au travail.
Il y a quelques semaines il y a encore eu un ouvrier du groupe PSA, cette fois-ci à Faurecia Mulhouse, qui s'est suicidé. Il avait eu un accident lors du trajet vers la boîte et il ne pouvait plus supporter de soulever beaucoup de poids. Or son poste était un poste difficile qui nécessitait de soulever et manipuler les sièges. La direction de son côté a refusé de le changer de poste de façon à aménager son travail à son handicap.
La solution qu'il a trouvée a été de prendre plus de congés maladie, arrivant jusqu'à ne toucher que 400 Euros pendant tout le mois. Du coup il n'avait même plus d'argent pour se nourrir. Après son suicide on a constaté qu'il ne mangeait plus depuis deux jours.
Voilà le vrai visage de la « productivité » dans le groupe PSA!
Saint Ouen : désorganisation et état d’urgence permanent
Les causes de l’accumulation du retard dans les livraisons se trouvent dans les choix contradictoires de la direction.
Le manque de personnels en général, et le manque de personnels formés sont les principales causes de ce retard. Or pour la direction, pas question d’embaucher ni de garder massivement les intérimaires formés. Pour elle, il suffirait que les ouvriers travaillent plus vite encore et sans arrêt (d’où la reconduction de l’équipe VSD du ferrage jusqu’à fin décembre) pour rattraper le retard.
Plutôt que de pousser à des rythmes plus élevés, ce serait mieux de partager les heures de travail pour embaucher tous les intérimaires et des chômeurs en CDI et réduire la journée de travail !
De plus, en priorisant la rapidité de la production, les ouvriers formés ont moins de temps pour former les intérimaires. Conséquence : le retard s’accumule encore car la formation des nouveaux prend plus de temps, alors qu’on aurait besoin qu’ils soient rapidement efficaces.
Par ailleurs, avec les plans de licenciements déguisés en départ volontaire depuis 2007, beaucoup d’anciens sont partis sans avoir pu transmettre leur savoir aux nouveaux.
Même si la direction le rappelle dans son double langage « Respectez les règles de sécurité mais travailler vite ! », on sait très bien dans les faits, que sous la pression des chefs pour travailler plus vite, les règles de sécurité passent au second plan. Or on sait à quel point les risques d’accidents dans l’usine augmentent considérablement lorsque les règles de sécurités ne sont pas respectées. Rappelons encore à la direction qu’un ouvrier est mort dans l’usine au mois d’avril dernier.
D’ailleurs comment se fait-il que rien n’a encore été fait pour réorganiser la circulation dans l’usine ? Même si la direction « travaille » à un nouveau plan de circulation, suite à l‘accident mortel cela aurait dû devenir une urgence qui aurait déjà dû être réglée !
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