Tract NPA Saint-Ouen du 01/02/2015
Quinze jours après les mobilisations du 11 janvier, le gouvernement
s'organise encore une fois. Ce 26 janvier, Hollande a profité du bond de sa
popularité pour lancer les discussions à l´Assemblée Nationale autour de la loi
Macron, une loi qui s´attaque au Code du travail, à l´Inspection du travail et
aux Prud´hommes pour en finir avec « tout ce qui bloque, freine et nuit à
l´égalité et au progrès ». Pour le gouvernement, l´égalité et le progrès
signifient attaques aux travailleurs et à la jeunesse. Le 26 janvier a aussi
été un jour de mobilisation, appelé par différents syndicats.
Le
gouvernement demande de l´unité...
Le lundi 19 janvier,
Hollande a appelé les « partenaires » sociaux à être à la hauteur des
événements qui ont bouleversé le pays. Selon lui, un échec dans le dialogue
entre gouvernement, entreprises et syndicats aurait de lourdes conséquences qui
iront bien au-delà de la loi Macron. Le gouvernement profite de la vague
d´indignation et d'émotion qui a soulevé le pays pour nous faire avaler encore
plus d´attaques. Avec la montée de la popularité de Valls et Hollande, portée
par leur instrumentalisation des manifestations du 11 janvier, le gouvernement
profite pour faire passer une loi qui permet aux entreprises d´avoir les mains
encore plus libres pour gérer leurs affaires : licenciements et
précarisation, c´est tout ce qui nous attend. C´est cette nouvelle localisation
du gouvernement qui lui permet de passer à l´offensive, d´appeler à
« l´unité » – comme si travailleurs et patronat avaient les mêmes intérêts–
et de lancer une loi très impopulaire.
... pour bien
nous attaquer et nous réprimer !
Concrètement, qu´est-ce
que la loi Macron ? Si le projet passe, le contrat de travail deviendra un
contrat civil ordinaire, sans aucune protection. Cela signifie qu´il sera
encore plus facile de licencier. L´inspection du travail n´aura quasiment plus
de pouvoir contre les patrons ; les médecins du travail ne pourront plus
pousser les employeurs à adapter les postes de travail à la santé des
travailleurs ; le travail clandestin sans protection légale ne sera
quasiment plus condamné et les employeurs ne seront plus obligés d´employer de
personnes handicapées. En plus, les institutions représentatives du personnel
seront affaiblies et il sera interdit d´informer en dehors de l´entreprise des
exactions qui se pratiquent. Toutes ces mesures laissent le champ libre aux
patrons pour faire ce qu´ils veulent. Comme si ce n´était pas suffisant, le
travail du dimanche et de nuit sera banalisé et sans majoration.
Ce lot d'attaques arrive
au moment où le gouvernement annonce un plan de mesures répressives au nom de
la lutte contre le terrorisme. C’est dans ce cadre que différents étudiants,
lycéens et collégiens, ont été interpellés par la police. À Nice, un gamin de 8
ans à été convoqué au commissariat le mercredi 28 janvier : selon les
responsables de son école primaire, l´enfant faisait l´apologie du terrorisme.
Selon le premier ministre, 3000 personnes doivent être surveillées. Pour mener
cette politique répressive, le gouvernement prévoit de dépenser 425 millions
d´euros et de créer 2680 emplois supplémentaires dans les services du ministère
de l´Intérieur.
Pour empêcher les attaques du
gouvernement, l´unité des travailleurs et de la jeunesse !
Pendant ce temps, les
routiers, eux, se mobilisent depuis décembre pour demander la valorisation d´un
des salaires le plus bas de France. Face à cela, le patronat leur propose une
augmentation de… 2% ! Avec la revalorisation annuelle du SMIC, ils vont en
fait toucher un centime de plus que le SMIC horaire ! Une démonstration
supplémentaire des bonnes intentions du gouvernement et du patronat !
Pour faire face à la loi Macron et imposer au gouvernement son retrait pur
et simple, il faut que tous les travailleurs se mettent en route, ensemble. La
mobilisation du 26 janvier a été une première échéance, poursuivons dans cette
voie !
Contre la loi Macron
qui casse le code du travail
Contre les lois sécuritaires et
la répression du gouvernement
RÉUNION PUBLIQUE
DU NPA SAINT-OUEN
LE JEUDI 5 FÉVRIER 2015 À 19H00
Au café LE JAURES, 7 rue du
docteur Bauer
(métro Mairie de Saint Ouen)
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APRES LA VICTOIRE DE SYRIZA
AUX ELECTIONS DU 25 JANVIER
Dimanche 25
janvier, le parti d’Alexis Tsipras, Syriza, a remporté les élections
législatives grecques. Il obtient 36% des voix, soit 149 des 300 députés du Parlement
grec, frôlant la majorité absolue. Ce résultat est historique pour deux
raisons : pour la première fois depuis quarante ans, le pays ne sera pas
gouverné ni par les sociaux-démocrates du PASOK, ni par la droite de Nouvelle
Démocratie (ND) ; par ailleurs, il s’agit de la première victoire, à
l’échelle européenne, d’une formation située à gauche de la social-démocratie
traditionnelle depuis le début de la crise économique internationale. Voilà
pourquoi le score de Tsipras suscite auprès de larges couches du monde du
travail et de la jeunesse autant d’attentes et d’interrogation : un
gouvernement conduit par Syriza sera-t-il suffisant pour renverser la vapeur en
Grèce et, plus largement, en Europe ?
Le vote de dimanche est l’expression
d’un rejet profond par les couches populaires grecques des politiques
d’austérité imposées sous la pression de l'Union Européenne. Sur fond de crise
politique profonde, les choix austéritaires des gouvernements successifs ont imposé
aux classes populaires un recul brutal de leurs conditions de travail et de
vie, jetant au chômage près de la moitié de la jeunesse du pays et condamnant à
la pauvreté près d’un quart de la population.
La
défaite d’Antonis Samaras (ND) qui obtient 28% des voix, exprime un rejet de
cette politique austéritaire et à ses conséquences. Le PASOK, de son côté, ne
recueille même pas 5% des voix. Papandréou, qui avait quitté le PASOK pour
former un nouveau parti en décembre dernier, ne dépasse pas la barre des 3%,
nécessaire pour entrer au Parlement. Cette crise des sociaux-démocrates en
Grèce est suivie avec préoccupation par leurs homologues européens, le PSOE
espagnol en tête. Face à la montée en puissance de Podemos, dont le leader,
Pablo Iglesias, a partagé avec Tsipras la tribune du meeting de fin de campagne
de Syriza, les sociaux-démocrates espagnols craignent d’être les prochaines
victimes du basculement à gauche de l’échiquier électoral en Europe du Sud.
Avec 6,3% les néonazis d’Aube Dorée,
dont les leaders politiques sont pourtant sous les verrous, confirment leur
position en tant que troisième force politique du pays. Ils sont suivis de près
par les centristes de To Potami et par les communistes grecs du KKE. Enfin, les
Grecs Indépendants (ANEL), souverainistes de droite, obtiennent près de 5% des
voix.
Sans majorité absolue, Syriza s’est
tourné du côté d’ANEL, un parti connu pour sa xénophobie et ses positions
anti-immigrés, pour former une coalition de gouvernement. Ce choix politique
est la confirmation d’un futur tournant à droite de la direction de Syriza. Quelques
heures seulement après la victoire de la gauche en Grèce, un tel choix
politique est l’expression du décalage entre les aspirations des travailleurs,
de la jeunesse et des classes populaires qui ont voté Syriza et la direction du
parti. Celle-ci affiche en effet de plus en plus son orientation conciliatrice
à l’égard de Bruxelles et des dirigeants impérialistes européens, que Tsipras
appelle au « dialogue » pour renégocier et rééchelonner le paiement
de la dette extérieure.
Dans ce cadre, seule la mobilisation
de la classe ouvrière et de la jeunesse - en toute indépendance des différentes
fractions de la bourgeoisie grecque - sera en capacité d’imposer la réponse de
fond réclamée par les classes populaires. La lutte contre les Mémorandums et contre
l’oligarchie, évoquée par Tsipras le 25 au soir, c’est le combat contre le
capitalisme grec et contre l’impérialisme. Il ne peut passer que par la
mobilisation de l’ensemble du monde du travail, de la jeunesse et des classes
populaires, pour la constitution d’un véritable gouvernement de l’ensemble des
exploités et des opprimés.
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