Hier le 20 mars, la Mairie de
Saint-Ouen a publié un communiqué à propos des irrégularités soulevées par
notre liste lors de la mise sous pli. Les réponses apportées sont un vaste
rideau de fumée car la mairie insiste surtout sur la question des bulletins de
vote en affirmant que notre liste n’en a pas fournis assez. Or, aucun
dispositif légal ne nous oblige à imprimer les bulletins de vote dans une
quantité correspondant au double du nombre d’électeurs (pour envoi aux électeurs
et aux bureaux de vote). Ne disposant
que d’un budget modeste et n’étant pas sûrs de pouvoir être remboursés, nous
avons choisi de n’imprimer que des bulletins de vote pour les bureaux et non
pas pour l’envoi. Le memento du
Ministère est assez clair sur la procédure à réaliser dans ce type de cas.
« Si une liste remet à la
commission de propagande moins de circulaires ou de bulletins de vote que les
quantités prévues […], elle propose la répartition de ses circulaires et
bulletins de vote entre les électeurs inscrits et non en fonction du nombre
d’habitants des communes. […] A défaut
de proposition, […] les bulletins de vote sont distribués dans les bureaux de
vote en proportion du nombre d’électeurs inscrits. »
La Mairie n’aurait donc pas dû
mettre nos bulletins de vote dans les enveloppes et seulement les distribuer
aux bureaux de vote. Mais si nous parlons d’écran de fumée c’est car il s’agit
là du problème le moins important et qui par ailleurs a pu être résolu
facilement par la réimpression à nos frais d’une quantité supplémentaire de
bulletins, apportés jeudi 20 mars à la mairie.
En revanche, le fait grave que
nous soulevons concerne nos circulaires (« professions de foi »). A
ce sujet, le communiqué de la Mairie se limite à dire : « Quant aux professions
de foi de la liste NPA, elles ont été mises sous pli jusqu’à épuisement
total du stock livré ». Le problème étant précisément que cet épuisement
total est survenu bien avant la fin de l’opération de mise sous pli. En ce qui
concerne les bulletins de vote, la Mairie reconnait désormais que nous avons
bien livré la quantité inscrite sur le bon de livraison (25000). Mais va-t-elle
reconnaitre ce même fait en ce qui concerne les professions de foi ? En
effet, ce qui est marqué sur ce même bon est que nous avons livré 24000
circulaires, soit une quantité suffisante pour qu’elles figurent dans toutes
les enveloppes.
La Mairie rétorque que ce bon de
livraison signé par le fonctionnaire responsable de la réception l’était
« sous réserve ». Or, à la différence de l’exemplaire photocopié qui
nous a été montré lors de notre rencontre du 18 mars au matin, le bon original
qui est en notre possession et que nous avons adressé à la Préfecture ne
contient pas cette mention. Quant au courrier que la Mairie dit m’avoir adressé
le 11 mars en me prévenant de la date de la vérification quantitative des
matériels et de la mise sous pli n’a été en faite posté que le 12 mars et n’est
arrivé dans ma boîte aux lettres que le 17. Travaillant toute la journée ce jour-là,
je ne l’ai découvert qu’en arrivant chez moi le 17 au soir alors même que la
mise sous pli était déjà en cours. Bien évidemment, que tout en ayant constaté
mon absence à cette échéance et disposant de mes coordonnées téléphoniques,
personne ne m’a appelé pour me prévenir que ma présence était souhaitée.
N’étant pas, comme nous l’affirmons souvent, des professionnels de la
politique, mes colistiers et moi ignorions tout cela jusqu’au 17 au soir,
d’autant plus que nous avions entre nos mains un bon de livraison signé par un
fonctionnaire, avec les quantités de matériels affichées.
Par contre, ce qui est
inacceptable dans le communiqué de la mairie, c’est l’amalgame qui est fait
entre les reproches que nous faisons à son équipe politique et une supposée
attaque de notre part à l’égard des agents communaux, alors qu’à aucun moment
nous ne les avons remis en cause. Au contraire, lors de l’arrivée de mes
colistiers à la mise sous pli, les agents ont été les premiers à nous signaler que
sur plusieurs tables notre circulaire était absente depuis bien longtemps. Si
quelqu’un veut les mêler à cette histoire c’est l’équipe de la Maire, pas nous.
Nous sommes au contraire profondément solidaires de ces travailleurs de la
ville, y compris lorsqu’ils subissent des attaques sur leurs conditions de
travail de la part de leur employeur, comme avec la mise en place de la
polyvalence dans les écoles, la multiplication des CDD en série, ou encore face
à la répression contre leur droit de grève au service de la voirie. Nous avons
été et serons encore à leur côté comme lors de leur grève pendant le mouvement
contre la réforme des retraites et le blocage de la TIRU.
Nous savons par ailleurs que le
communiqué de la Mairie a été envoyé à l’ensemble des agents communaux en
utilisant pour cela les moyens institutionnels dont elle dispose. Nous nous
interrogeons une fois de plus sur ces méthodes, puisqu’il s’agit d’un
communiqué se situant pleinement dans le débat électoral. Nous demandons en
conséquence et en attendant qu’au moins cette fois-ci le devoir d’égalité entre
les listes soit respecté, que notre réponse leur soit également adressée.
Elodie LECOQ, tête de
liste de Saint-Ouen Anticapitaliste
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