Tract PSA du NPA Saint-Ouen, 26 novembre 2013
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Il n'y a pas un seul jour sans que ne se manifeste la colère sociale contre le gouvernement. Dans la dernière semaine : grèves massives dans les écoles contre les nouveaux rythmes scolaires, blocages de camionneurs, actions d'agriculteurs... et même défilés d’employés et de propriétaires de centres équestres ! Pour les enseignants et les parents d'élèves, il s'agit de faire plier Peillon, Ministre de l’éducation, d'obtenir le retrait de cette réforme dont les élèves des communes les plus pauvres sont les premières victimes. Pour les autres catégories sociales, il s'agit de prendre la tête de la colère contre la politique et les projets de réforme fiscale du gouvernement.
Encore une hausse de la TVA, l'impôt le plus injuste
Après l'écotaxe, faite pour toucher les plus petits et épargner les plus gros transporteurs, c'est l'augmentation de la TVA, qui est programmée alors que déjà 800 000 ménages modestes, jusqu'alors non imposables, se sont vus pour la première fois imposés sur leurs revenus !
Au 1er janvier, la TVA doit passer de 19,6 % à 20 % pour le taux maximum et de 7 à 10 % pour le taux intermédiaire (restauration, transports, travaux du bâtiment, bois de chauffage). Les 7 milliards d'euros que devraient dégager ces hausses vont contribuer... à financer une partie des 20 milliards du « crédit d'impôt compétitivité » destinés aux entreprises ! Cette hausse de l'impôt le plus injuste, puisqu'il taxe tout le monde au même taux, qu’on soit millionnaire, smicard ou chômeur, va donc servir à remplir un peu plus les poches des plus gros patrons.
Ras-le-bol d'engraisser les licencieurs !
Ce sont pourtant ces mêmes capitalistes qui ne cessent de détruire nos emplois. En Bretagne, les travailleurs de Gad, de Tilly-Sabco, de Marine Harvest, de PSA Rennes, font face aux suppressions d'emplois. Mais c'est dans toutes les régions que s’accélèrent les plans de licenciements : + 12 % sur les neuf premiers mois de l'année par rapport à 2012.
Sans parler des accords dits de compétitivité, qui sont imposés un peu partout aux salariés, pour aggraver leurs conditions de travail et baisser leurs salaires sous prétexte de préserver l'emploi.
Qui récoltera les fruits de la colère ?
En Bretagne, nombreux sont ceux qui aimeraient récupérer dans leur propre intérêt le mécontentement: des patrons, en particulier de l’agroalimentaire, à la FNSEA, le syndicat des gros agriculteurs, en passant par des politiciens de tous bords, et d’abord de l'extrême droite. Mais à Quimper, le 2 novembre, les manifestants les plus nombreux étaient les salariés, en particulier ceux de l'agro-alimentaire les plus exploités.
Pour les travailleurs, il est urgent de prendre la tête de ce ras-le-bol social. Pour cela, nous devons nous organiser par nous mêmes, en toute indépendance, pour mettre en avant nos revendications : l'interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous, l'augmentation des salaires et la fin du matraquage fiscal contre les plus modestes.
Dès cette semaine de nouvelles manifestations sont prévues : à Paris, jeudi, les salariés de La Redoute et samedi ceux de Continental et ceux de toute la région en Bretagne. Et d’autres encore les semaines suivantes.
Alors, il est temps que le mouvement parti de Bretagne s'étende et converge vers une grande manifestation nationale de tous les travailleurs menacés, c’est-à-dire nous tous ! Ce serait une première étape pour permettre aux travailleurs de reprendre confiance en eux, pour construire un véritable mouvement d'ensemble pour faire reculer le patronat et le gouvernement à son service.
Ça roule la mobilité chez les patrons !
Tavarès, l'ex numéro 2 de Renault va devenir numéro 1 chez PSA. Il y a quelques mois, Tavarès avait été vidé par Ghosn qui n'avait pas aimé sa déclaration à la presse du mois d'août 2013 : « J'ai l'énergie et l'appétit pour devenir numéro un. Pourquoi pas GM? Je serais très honoré de diriger une telle compagnie.» Finalement, Tavarès-Iznogoud a vite trouvé une place de calife. Il se retrouve chez PSA avec l'accord de la famille Peugeot, sans qui à ce niveau rien ne se décide encore, et du potentiel repreneur chinois Dongfeng.
Quand on expliquait que les plans de compétitivité anti sociaux Renault et PSA étaient jumeaux, on ne savait pas encore que le père de l’un allait changer de domicile pour faire la même politique chez l’autre. Le "losange au cœur" qu'ils n'arrêtent pas de rabâcher aux salariés de Renault, c'est vraiment du pipeau. C'est en fait une raison de plus pour dénoncer la soi-disant concurrence entre Renault et PSA. Si les salariés de Renault et PSA mettaient un peu d'ordre en expropriant tous ces dirigeants auto-mobiles ?
Menaces d'arrêt de deux lignes de production à Mulhouse et à Poissy
C’est par voie de presse que les salariés ont appris que la direction du groupe PSA aurait l’intention de fermer une des deux lignes de production des usines de Mulhouse et, peut-être, de Poissy. Plusieurs scénarios sont possibles. L'un d'eux envisagerait l'arrêt - pour un temps indéterminé - de la ligne du système 1 (C4/DS4) en vue de travaux (d'investissements) avant le lancement prévu à Mulhouse d'un nouveau modèle de la plateforme EMP2 (plateforme DS4).
Lors des discussions dans le cadre du "nouveau contrat social", M. Varin n'avait pas caché qu'en-deçà de 250.000 véhicules/an, le maintien de 2 lignes de montage serait remis en question. Mais qui fixe ce seuil de 250.000 v/an ? Qui décide de la production annuelle d'un site, si ce n'est la direction ? Il y a 13 ans, la production annuelle du site de Mulhouse était de 450.000 v/an, et l'usine employait 14 700 salariés. Les moyens industriels existent toujours pour une telle production. Les emplois, eux, ont été massacrés.
Moins d'un mois après la signature de l’accord par quatre syndicats, on constate qu'en échange des sacrifices bien réels demandés aux salariés, les prétendus engagements de la direction ne sont que du vent. Si cela devait se confirmer, cela aurait des conséquences sur l'emploi de milliers de salariés à Mulhouse, qui a déjà vu ses effectifs diminuer d'un millier en 1 an, mais également chez les sous-traitants. L'annonce par la direction PSA du "maintien des sites" est une coquille vide : elle continue de plus belle à vider les usines de ses effectifs.
Campement rrom de Saint-Ouen
Des familles et des gosses jetés à la rue, et par le temps qu’il fait ?!
À la suite des violentes expulsions de Roms qui ont eu lieu tout l’été, notamment en Seine-Saint-Denis, environ 800 Roms, dont de nombreux enfants, se sont repliés sur la zone industrielle des Docks de Saint-Ouen...
Selon les médias, leur campement situé à proximité d’une voie ferrée gênerait l’approvisionnement en charbon d’une centrale de la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) et menacerait l’alimentation en chauffage d’hôpitaux, crèches et logements. Sauf qu’en creusant on apprend que la chaufferie s’approvisionne depuis belle lurette par camions, et non plus par transport ferroviaire. Et l’on voudrait nous faire croire qu’on peut maintenant mourir de froid dans un hôpital à cause d’un campement Rom !
Alors que le tribunal de grande instance de Bobigny a ordonné le 2 octobre l’évacuation du campement d’ici un délai de deux mois, la maire Front de gauche de Saint-Ouen, Jacqueline Rouillon, a rajouté une couche, en appelant à Manuel Valls afin de s’assurer que le démantèlement soit effectif, et cela avant le 12 décembre. Un arrêté municipal daté du 21 novembre prévoie une évacuation par la force à tout moment.
À l’approche des municipales, dans la droite ligne de la politique du gouvernement PS, la maire de Saint-Ouen cherche un nouveau bouc émissaire pour éviter de parler des vrais problèmes de la ville (logement, emploi, etc.) et canaliser l’opinion publique en criminalisant les Roms, cette population sur laquelle s’acharnent depuis des mois les pouvoirs publics et un large éventail de partis politiques.
Une politique tellement de droite que même la préfecture de Bobigny a été obligée d’expliquer que la perspective d’une évacuation en plein mois de décembre de quelque 800 personnes avec leurs matelas et leurs enfants sous le bras ferait scandale et que « les camions de charbon, c’est moins emmerdant ». Au NPA, nous dénonçons toute tentative d’expulsion et exigeons un relogement de tous les habitants dans des conditions dignes, ainsi que la possibilité pour les familles d’obtenir des titres de séjour, de scolariser leurs enfants, et de disposer d’un accès à l’emploi et à la santé.
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