Tract NPA Saint-Ouen - 03/10/2013
1,2,3 attaques...
Le gouvernement et le
patronat sont en train de nous attaquer par tous les côtés. Alors que les
patrons appliquent les accords dits « de compétitivité » un peu
partout, le gouvernement s’apprête à faire passer sa contre-réforme des
retraites et annonce l’austérité budgétaire ainsi qu’une hausse des impôts pour 2014 qui vont
lourdement peser sur les classes populaires.
1. Un accord gagnant – perdant
Il n’aura pas fallu bien longtemps aux
patrons pour commencer à mettre en pratique l’Accord National
Interprofessionnel (ANI), signé en juin dernier entre le patronat, le
gouvernement et certaines centrales syndicales (CFDT, CFTC, CFE-CGC). Il a ouvert
la voie à une multitude d’accords entreprise par entreprise qui facilitent les
licenciements et donnent la possibilité aux patrons de baisser les salaires tout
en augmentant le temps de travail ! Le patronat en rêvait, Hollande l’a
fait ! Un accord gagnant-gagnant disaient-ils ? Ainsi des milliers de
salariés sont en train d’en faire les frais.
2 Au revoir la retraite...
Dans la continuité de Chirac et Sarkozy, la
réforme des retraites va allonger encore plus la durée de travail (43 ans), tout
en augmentant la part des salariés dans le financement de la sécurité sociale
alors que les patrons continuent de bénéficier d’exonérations. Résultat : alors que le premier emploi
stable n’arrive pas avant l’âge de 27 ans aujourd’hui, les futures générations devront
choisir entre crever au boulot ou partir avec des pensions de misère !
3. Une fiscalité en faveur du patronat
Jamais deux sans trois. Le gouvernement vient
d’annoncer son budget 2014 qui prévoit à la fois des coupes budgétaires ainsi
qu’une hausse des impôts. Ce sont donc des milliers d’emplois et la qualité des
services publics comme la santé qui sont sacrifiés. Et pendant que 1,3 millions
de familles vont payer en moyenne 64 euros de plus par mois avec la baisse du
plafond du quotient familial, la TVA, l’impôt le plus inégalitaire, va
augmenter à partir du 1er janvier prochain. Ces recettes vont
notamment permettre à l’Etat de financer le fameux crédit d’impôt compétitivité
de l’ordre de 20 milliards d’euros en faveur des entreprises. Au final, ce sont
donc les travailleurs et les classes populaires qui devront payer une fois de
plus les cadeaux fiscaux aux patrons !
Ce sont
3 attaques d’ampleur sur nos salaires et notre pouvoir d’achat qui ne peuvent
que dégrader nos conditions de vie. Pendant ce temps-là, Valls joue la carte de
la diversion raciste en faisant croire que le problème serait les campements de
Roms. Il est donc plus que temps de réagir et d’affronter ce gouvernement au
service des patrons !
Se mobiliser pour gagner !
Les manifestations du 10 septembre contre la
réforme des retraites ont montré que des dizaines de milliers de salariés ne
veulent pas laisser passer cette attaque. Mais la confédération de la CGT
n’appelle qu’à une semaine de mobilisation un mois plus tard le 7 et 11 octobre
prochains, et sans appeler encore à la grève. Ce n’est pas comme cela qu’on va
pouvoir faire reculer le gouvernement.
Pourtant, ce n’est pas la colère qui manque.
A PSA, face à l’application des accords de compétitivité, les salariés sont
nombreux à débrayer depuis des semaines dans la plupart des sites, y compris à
Saint-Ouen ! Et il y a plein d’autres entreprises sur la ville qui
appliquent ou préparent des accords du même type. Il y en a même qui se voient
pousser de créer des sections syndicales combatives pour réagir à ces attaques,
comme dans le secteur des taxis à Saint-Ouen.
La santé est une autre cible d’attaques et
les salariés ne se laissent pas faire : depuis trois semaines, les
travailleurs de l’Hôtel-Dieu occupent leur hôpital pour empêcher la fermeture
du service des urgences, et reçoivent de nombreux soutiens. Enfin, les femmes
de chambre de l’hôtel de luxe Hyatt à Paris ont montré que même les
travailleurs les plus précaires peuvent obtenir des victoires quand ils se
battent sérieusement.
Faire converger ces colères, construire un
mouvement d’ensemble capable d’affronter avec confiance le gouvernement et le
patronat, voilà l’objectif qu’il faut se donner. Les collectifs, Intersyndicales,
assemblées de ville et interprofessionnelles, à l‘image de ce qui s’est fait à
Saint-Denis à la rentrée et en 2010 pendant le mouvement des retraites peuvent
être un bon point d’appui en ce sens.
Petite
chronique d’une lutte locale
Grève
victorieuse au lycée Marcel Cachin
Ce jeudi 19/09, il n’y avait pas cours au
lycée, les élèves le savaient. Leurs enseignants étaient
majoritairement en grève en soutien à 3 surveillantes, étudiantes étrangères,
qui risquaient d’être licenciées pour une histoire de délai du renouvellement
de leurs papiers. Les élèves avaient fait tourner leur propre pétition, signée
par centaines.
Ils sont pourtant venus nombreux dès le
matin, pour manifester leur soutien. Par contre, impossible de bloquer l’entrée
du lycée. Le proviseur s’était déplacé en personne, accompagné de
vigiles, pour assurer l’ouverture du portail et avertir que le
lycée allait fonctionner normalement.
Mais manque de bol,
la solidarité construite les jours précédents a été plus forte. Les quelques
enseignants non-grévistes se sont retrouvés seuls car les élèves ont refusé
d’aller en cours. Puis les agents d’entretien se sont à leur tour
joints aux grévistes, sortant du lycée bras dessus bras dessous sous les yeux
de la direction !
La police a fini par s'inviter, pour
faire en sorte que la situation dégénère. Mais après de brèves
altercations, les élèves comprennent qu’il ne faut pas tomber dans le piège et
rejoignent l’AG improvisée devant le lycée.
Le succès de la grève est total. Les élèves
commencent à mettre en avant leurs propres revendications, notamment sur
l’emploi du temps qui leur a été imposé. Le mot d’ordre scandé est « on
veut sauver nos surveillants on veut changer l’emploi du
temps ! » Il est décidé de rejoindre la manifestation des
lycées du 93. Une nouvelle AG suivie d’une éventuelle nouvelle journée de
grève est appelée pour le début de la semaine suivante.
Mais la mobilisation ne tarde pas à porter
ses fruits : alors que le cortège venait de quitter le lycée, nous
apprenons que les 3 surveillantes auront des récépissés et leurs
contrats reconduits.
En à peine 3h, la direction a trouvé une
solution à ce qu’elle disait être impossible. Une belle démonstration de la
force de la mobilisation. Un bel exemple de solidarité aussi, surtout en ces
temps de montée des idées xénophobes...
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