PSA annonce plus de 6000 licenciements en Europe
Tract du 3 novembre 2011
Le mercredi 26 octobre la direction de PSA annonçait la suppression de plus de 6000 postes en Europe dans le cadre de son programme de réduction de coûts. Même si le plan n'est pas encore tout a fait détaillé, cela concernerait 800 postes d'intérimaires en France, d' ici à la fin de l'année 2011, auxquels s'ajoutent 1000 postes en production, le reste des suppressions étant concentrées sur les secteurs hors production.
Ce qui est en jeu c'est un passage à une vitesse supérieure dans les attaques contre les salariés, un premier épisode d'une guerre ouverte par les patrons de PSA contre les salariés, patrons qui veulent arriver à la fermeture pure et simple des sites d'Aulnay, Sevelnord et Madrid après 2012.
Souder nos rangs
Pour faire passer ces attaques, la direction de PSA se sert de vieilles méthodes visant à tromper et diviser les travailleurs: licenciements déguisés en départs « volontaires », en non renouvellement des contrats des intérimaires et des sous-traitants, tentative de division des salariés de différentes catégories, sites, pays, etc. Pour y faire face, il est indispensable de retisser les liens que la direction veut briser.
Dans ce contexte, la question de la défense des intérimaires devient décisive. Lorsqu'un copain intérimaire quitte la boîte en fin de mission, cela n’apparaît pas comme un licenciement. Pour la direction, il s'agit d'une variable d'ajustement, s'il y a de la production rentable on les embauche, sinon on les vire.
Il est inacceptable qu'on annonce qu'on va jeter 800 intérimaires dans la rue pour « réduire les coûts ». Il faut construire la solidarité car si les intérimaires se font virer, c’est les conditions de travail de tous qui se verront aggravées : augmentation de la charge de travail et des cadences, réduction de l'absentéisme, etc. Mais au-delà même de ça, il ne faut surtout pas naturaliser le fait qu’il existe des travailleurs de deuxième zone: nous faisons le même boulot, nous devons avoir le même salaire et les mêmes droits! Par ailleurs, cette solidarité ne fera que nous renforcer dans nos luttes, car dès que les intérimaires verront que les embauchés sont derrière eux, ils auront moins peur de rejoindre les débrayages et les grèves et la direction ne pourra pas les utiliser pour continuer à faire tourner la production et affaiblir le mouvement.
Préparer dès maintenant la bataille contre les licenciements et fermetures
Dire que tout départ d'intérimaire est un licenciement et qu'aucun licenciement ne passera, construire des actions cordonnées sur tous les sites comme nous avons fait pour la question de la mutuelle, voilà ce qui nous permettra de commencer à nous mettre en ordre de bataille pour faire face à la guerre que la direction nous déclare. Construire une résistance capable d'empêcher les attaques et les fermetures programmées par PSA est de plus un enjeu qui dépasse de loin le secteur automobile. Car si le patronat arrive à nous briser, nous qui sommes un des bastions les plus concentrés et organisés de notre classe, ce sera beaucoup plus dur pour nos camarades dans des petites boîtes et avec une faible organisation de se défendre de leur côté.
C'est la question de savoir qui paiera la crise qui est en jeu. Même si ce n'est pas encore tout à fait le cas, les ventes de voitures vont baisser à un moment où à un autre et la direction commence déjà à nous passer la facture... et ce n'est qu'un début! Pour les travailleurs il n'y a qu'une seule solution possible, le maintien de tous les emplois, l'embauche de tous les intérimaires et la réduction du temps de travail à la hauteur des baisses dans la production, sans réduction de salaire.
Les actionnaires seront certainement scandalisés et diront qu'il n'y a pas d'argent pour continuer à payer les mêmes salaires alors que la production baisse. Mais nous savons très bien que de l'argent il y en a, et beaucoup, dans leurs comptes bancaires, maisons de luxe, yachts et placements financiers payés avec la sueur de notre travail au fil de dizaines d'années. Et si on nous dit que ce n'est pas vrai, demandons à regarder et rendre publiques les livres de comptabilité du groupe, les dividendes des actionnaires, les salaires et parachutes dorés des membres de la direction.
Cependant, pour arriver à imposer ce programme, il faudra dépasser tout corporatisme, surmonter les divisions, chercher de la solidarité à l'extérieur du secteur automobile, voir même dans d'autres pays. Une journée d'action nationale pour l'embauche et le paiement des journées de chômage et contre tout licenciement des intérimaires, un meeting international avec les camarades de Madrid et d'autres entreprises du secteur en Italie, Pologne, Allemagne etc. sur les attaques et les moyens d'y faire face de façon coordonnée pourraient être un bon point de départ.
Chômage partiel non payé pour les intérimaires : ce n’est pas normal !
Chômage partiel non payé pour les intérimaires : ce n’est pas normal !
Pendant les mois d'octobre, novembre et décembre, il n’y aura pas mal de journées de chômage partiel sur l’ensemble des sites, comme conséquence des difficultés pour écouler certaines voitures sur le marché. Si les embauchés sont payés à 90% du salaire net pour les journées chômées (en grande partie avec de l'argent public, et non pas des actionnaires), les intérimaires, eux, ne touchent rien du tout! Figurez vous sur un mois comme celui de décembre où il y a déjà les congés (non-payés en ce qui les concerne), si on rajoute 7 journées de chômage, combien ils auront sur leur bulletin de paie ?
C’est en tapant tous en même temps qu’on peut obtenir quelque chose
La pétition commune signée par plus de 13.000 salariés et les débrayages simultanés très réussis sur plusieurs sites ont obligé la direction à revoir sa copie au sujet de sa mutuelle obligatoire et maintenant repousser la date de signature au 15 novembre à l’occasion du CCE extra. C’est avec des actions fortes et coordonnées comme celles-là dès maintenant qu’il faut démarrer la lutte contre la suppression de postes !
Solidarité avec les ouvriers de la papeterie MReal !
Les patrons de la multinationale finlandaise ont décidé de fermer la boîte à papier à Alizay, en Haute-Normandie. Face à des possibles repreneurs, ils refusaient même de la vendre, ce qui permettrait de garder les salariés sur le site. Mais les 630 travailleurs ne vont pas se laisser faire comme ça ! Ils ont décidé de se battre jusqu’au bout pour le maintien de leurs emplois ! C’est ainsi qu’ils ont bloqué le site et organisé une journée « portes ouvertes » samedi 29 octobre où ils ont remis la production en route sous leur propre contrôle et ont ainsi montré que l’usine peut bien fonctionner sans les patrons voyous. Le prochain pas c’est une procédure d’expropriation de l’usine pour des fins d’utilité publique, soutenue par la Mairie d’Alizay.
Solidarité avec les travailleurs et les jeunes grecs !
Les gouvernements et les patrons discutent des plans d’austérité, des « efforts » et même de la possibilité que la Grèce sorte de la zone euro. Mais ce dont ils ne parlent pas, ce sont des souffrances des travailleurs et des jeunes grecs auxquels ils veulent faire payer la crise, avec des baisses de salaires, des hausses d’impôts, des licenciements. Nous, jeunes et travailleurs en France, devons être solidaires de nos frères et soeurs grecs ! C’est aux patrons et aux banquiers, grecs et européens, qui se sont enrichis pendant tout ce temps, de payer !
Guéant dehors de Saint-Ouen !
Claude Guéant, le Ministre de l’Intérieur a annoncé un plan pour « nettoyer » le quartier Emile Zola de Saint-Ouen des « mauvais gens ». Au lieu de donner plus d’argent pour l’éducation, la santé, l’emploi et les besoins sociaux, il a dit qu’il va rajouter des CRS. On en a assez de cette politique qui vise à criminaliser les travailleurs et les jeunes qui habitent dans les quartiers populaires ! Si Claude Guéant a envie de nettoyer quelque chose, qu’il aille regarder du côté du gouvernement dont il fait partie et des hauts responsables de la Police Nationale où les scandales de corruption et proxénetisme ne manquent pas !
Encore un petit rappel...
Philippe Poutou, le candidat du NPA aux présidentielles fera un meeting à la Bourse du travail de Saint-Denis le 24 novembre. Philippe, qui est un ouvrier de l’automobile, a mené une longue bataille contre la fermeture du site de Ford où il travaille à Blanquefort, prés de Bordeaux, où les salariés ont pour l’instant réussi à empêcher la fermeture de l’usine. Si on veut ne pas payer la crise, on ne peut faire confiance qu’à ceux qui ont intérêt à la faire payer aux patrons, c'est-à-dire, aux travailleurs comme nous !
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