Tract du 30 avril 2009
« La force des travailleurs, c’est la … »
Une vieille méthode, mais toujours efficace : la grève. Jeudi 23 avril, les ouvriers de PSA Saint Ouen ont montré qu’il est possible de repousser les attaques des patrons. Il suffit de s’attaquer à leur profit en arrêtant la production. Moins de 14 heures ont été nécessaires pour faire reculer la direction.
Coup dur pour la direction de PSA
Cette victoire partielle a une importance qui transcende les murs du site audonien, car elle ouvre pour tous les ouvriers de PSA la possibilité de se battre contre la nouvelle convention que la direction veut imposer et qui implique l’augmentation du nombre de journées de récupération (H+). Cette convention est, à son tour, une attaque contre celle acquise lors d’une autre grève, celle des camarades d’Aulnay en 2005. C’est pour cela que la victoire de Saint Ouen est un frein aux plans de PSA de revenir sur l’accord précédent qui ne lui suffit plus pour faire face à la crise qu’elle veut nous faire payer. Les ouvriers des autres sites peuvent et doivent exiger ce qui a été obtenu à Saint Ouen, la non application de la nouvelle convention !
Ce n’est pas fini
Pourtant, il ne s’agit là que d’une première bataille dans une guerre de longue haleine. Les patrons continueront à essayer de nous faire payer la crise de son système par la voie des licenciements, de la précarisation, des fermetures d’usine, comme on voit déjà dans d’autres secteurs, notamment chez les équipementiers.
Cette grève a été pour plusieurs une première. Elle a éclaté en réaction à l’annonce de la direction sur les journées de récupération du mois de mai et n’a pas pu être bien préparée. Cela explique aussi pourquoi il a été difficile de maintenir la grève jusqu’à la satisfaction de l’ensemble des revendications : remise à zéro des compteurs, augmentation des salaires, embauches.
Il s’agit donc d’utiliser cette première victoire partielle, pour mieux se préparer et s’organiser pour l’avenir. Mettre en place un comité permanent de mobilisation, ouvert aux travailleurs syndiqués et non syndiqués, réunissant des délégués de tous les secteurs de l’usine et travaillant aux côtés des syndicats combatifs serait un grand pas en avant !
Et si nous nous battions tous ensemble ?
Si les travailleurs de chaque boîte arrivent à gagner sur des points partiels comme l’ont montré les ouvriers de Toyota et de PSA Saint Ouen, alors il serait possible de faire payer aux patrons leur crise en se battant tous ensemble. Cette mobilisation d’ensemble a un nom : grève générale.
Les ouvriers de l’automobile, qui sont aujourd’hui en première ligne de la lutte contre les attaques du patronat, peuvent jouer un rôle moteur et entraîner les travailleurs de tous les secteurs vers une grève générale qui paralyse le pays et oblige les patrons à céder sur l’ensemble de nos revendications.
Comment construire l’unité ?
La réalité des derniers mois montre que la stratégie des directions confédérales des centrales syndicales d’appeler à des journées de mobilisation isolées condamne les travailleurs à se battre chacun de leur coté, permettant la continuité des attaques du patronat et du gouvernement Sarkozy qui se maintient stable malgré la chute de sa popularité.
Il nous faut donc construire nous-mêmes l’unité. Pour cela, organisons, à partir de chaque comité de mobilisation, une Coordination Nationale des Délégués des travailleurs en lutte. Discutons avec nos camarades de Continental, Caterpillar, Toyota d’une plateforme commune de revendications et de nos méthodes de lutte. C’est la seule façon d’imposer aux directions syndicales une autre stratégie, capable de nous amener à la victoire.
Une issue des travailleurs à la crise : Le partage des heures de travail
Face au chantage patronal de la chute de la production qui obligerait les licenciements et le chômage partiel, répondons : Il suffit que nous travaillons moins pour travailler tous ! C’est la seule solution pour réunir travailleurs et intérimaires, mais aussi les chômeurs, dans une lutte commune pour ne plus les voir être « licenciés » (comme cela a été le cas, depuis quelques mois, pour plus d’une centaine de CDD chez PSA Saint Ouen). Si nous acceptons les divisions que nous impose le patronat, notre lutte sera perdue d’avance.
Dans le cadre du partage des heures de travail, nous n’accepterons aucune réduction de salaire ni aucune forme de précarisation. Il y a suffisamment d’argent accumulé ces dernières années dans les caisses du patronat pour que nous puissions travailler tous en CDI, avec un salaire correct. Et si, les capitalistes ne sont pas capables d’assurer ce minimum, c’est parce que leur système doit mourir pour donner place à un nouveau, dirigé par les travailleurs eux-mêmes, où l’exploitation, le chômage et la misère, n’auront plus leur place.
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