Tract du 23 avril 2009
L’industrie automobile subit de plein fouet les conséquences de la crise capitaliste mondiale. La baisse des ventes d’en moyenne 10% pour les constructeurs français est utilisée comme argument par le patronat pour licencier, fermer des usines, précariser, imposer le chômage partiel. Pourtant nous ne sommes pas responsables de cette crise. Pendant toutes les dernières années nous avons produit une énorme quantité de richesses, dont la plus grande part est allée dans les poches du patronat. Et maintenant ce même patronat veut nous faire payer la crise de son système.
Un début de riposte ouvrière
Mais les ouvriers ont déjà commencé à montrer qu’ils ne se laisseront pas faire, notamment dans les secteurs où la crise frappe le plus directement, c’est-à-dire, dans les maillons faibles de la chaîne de production, les équipementiers sous-traitants. Faurecia, Lear, Sodimatex, Trèves, Valeo : les luttes contre les licenciements et le chômage partiel font tâche d’huile.
Même si aujourd’hui les travailleurs des grands constructeurs sont moins touchés par les licenciements, il faut s’attendre à ce qu’une vague de licenciements y arrive bientôt. C’est pour cela que la solidarité à l’égard des ouvriers des équipementiers est fondamentale et indique le chemin de l’unité pour faire face tous ensemble à l’offensive du patronat. Le rassemblement devant Citroën Aulnay le jeudi 16 avril entre les travailleurs de l’usine et les équipementiers en lutte de Lear, Sodimatex et Trèves doit se reproduire et se transformer en solidarité active par exemple par l’organisation d’une caisse de grève.
Mais chez PSA et Renault aussi le chômage partiel devient une habitude. Et même chez PSA où la courageuse grève des camarades d’Aulnay a arraché le paiement à 100% des jours chômés, la direction a imposé des compensations le samedi et veut encore rajouter l’obligation de suivre une formation de 70 h et l’augmentation considérable des heures de compensation.
Dans les autres secteurs aussi les travailleurs commencent à riposter : à Caterpillar contre les licenciements, à EDF et GDF-Suez contre la poursuite de la privatisation et pour 200 euros, au Technicentre SNCF Paris Rive Gauche sur les salaires et conditions de travail, etc.
Face à cela, plus que de la solidarité, il nous faut l’unité entre tous les travailleurs, pour frapper ensemble et imposer que la crise soit payée par ceux qui l’ont produite : les capitalistes !
VIVE LA LUTTE DES OUVRIERS DE TOYOTA !
Les ouvriers de Toyota, à Onnaing, près de Valenciennes, ont montré qu’il est possible de faire reculer le patronat. Le chômage partiel devait faire perdre 200 à 300 euros sur les payes d’avril. Quand le PDG a dit à propos du chômage partiel « préférer crever que de les payer à 100 % », c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase le 6 avril.
Au début ils n’étaient que 60, dans une usine de 3000 ouvriers. Mais peu à peu ils ont entraîné leurs camarades : le 10 avril ils étaient déjà 400 en grève pour le paiement à 100%. Ils ont constitué un comité de grève qui le 16 au soir a décidé de bloquer avec des piquets de grève les quatre accès à l’usine, en arrêtant toute la production.
Finalement, les grévistes ont obtenu le paiement des jours chômés à 75% du salaire brut, primes comprises, soit à 95% du salaire net, avec effet rétroactif au 1er février et sans aucune compensation ! Mais les grévistes n’ont pas été assez nombreux cette fois-ci pour pouvoir imposer le paiement d’au moins une partie des jours de grève.
Le résultat de ces luttes, c’est que le gouvernement et le patronat, inquiets de l’agitation ouvrière, ont décidé d’augmenter l’indemnisation du chômage partiel pour enrayer l’extension des grèves. À partir de mai, tous les travailleurs en chômage partiel devraient toucher 75% du salaire brut. Mais c’est surtout l’État et l’Unedic qui financeront, donc nous les travailleurs !
Cette victoire partielle dans un conflit assez isolé montre la force de la classe ouvrière : si nous nous mettons à lutter tous ensemble, nous pouvons obtenir beaucoup plus.
VERS LA GREVE GENERALE DE L’AUTOMOBILE
La crise nous unit. La grève chez Toyota a commencé à cause des nombreuses journées chômées payées à 60%, suite à la grève avec séquestration du patron de l’équipementier Faurecia. Et elle a eu un effet de contagion sur les ouvriers d’un autre équipementier, Simoldès, qui se sont mis en grève pour les mêmes revendications que ceux de chez Toyota. Il faut développer cette tendance jusqu’au bout !
Seule une grève générale de l’automobile peut imposer le paiement du chômage partiel à 100% pour tous et arrêter les licenciements par la réduction de la journée de travail sans baisse de salaires ni précarisation. C’est une telle grève que les directions des fédérations syndicales de l’automobile devraient préparer, appeler et construire dans le secteur, comme les confédérations devraient le faire pour tous les travailleurs. Le LKP de Guadeloupe a montré c’était possible et que c’était une arme gagnante.
Le Collectif national automobile de la FTM-CGT appelle à une journée d’action le 23 avril, mais sans perspective. Or, on l’a encore vu le 19 mars, un jour ne suffira pas pour gagner.
Alors, organisons-nous nous-mêmes dans chaque usine, prenons en main nos luttes et notre avenir ! Mettons en place des comités de mobilisation pour préparer la grève générale. Combattons pour que les syndicats en soient partie prenante. Cordonnons-nous au niveau national car notre lutte doit être centralisée! C’est la grève générale et totale qu’il faut préparer pour chasser Sarkozy et son gouvernement.
Pour une Rencontre Nationale de Délégués de Base, mandatés par les comités de mobilisation, pour voter une plateforme de revendications, établir un plan de lutte pour gagner et l’imposer aux directions des fédérations syndicales.
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