lundi 16 février 2015

Grève des personnels précaires de l’université Paris 8

Communiqué du comité NPA de Paris 8

Saint-Denis, le 2 février 2015


Organisés en « collectif des bas salaires », les salarié-es de Paris 8 sont en grève depuis le 19 janvier dernier. Elles -pour la majorité ce sont des femmes- en ont ras-le-bol. Ras-le-bol de voir leurs salaires bloqués -qui ne suivent même pas l’inflation- régulièrement rattrapés par le SMIC. Ras-le-bol de compter 700 euros de retraites après 30 ans de service pour l’université. Ras-le-bol d’enchaîner des contrats précaires pour une partie toujours plus grande d’entre elles – il y a 30 % de contractuels à Paris 8 !

Mépris et manœuvres


Depuis son cossu bureau, la présidente de l’université Danielle Tartakowsky, a immédiatement quitté son habit de militante de « gauche » pour enfiler celui de petit soldat de l’austérité et affirmer que la prime des personnels de catégorie C se fait déjà « au détriment [de celle] des autres catégories du personnel ». Refus en bloc des revendications. Alors qu’elle pointe à 5000 euros par mois et touche chaque année une prime de 45 000 euros, on comprend que, pour mettre fin à la grève, notre historienne spécialiste des mouvements sociaux préfère diviser les personnels que son salaire.

Menaces et manigances

La présidente, dès le début de la grève, a mis en place un « groupe de travail » devant plancher sur l’application du décret « Lebranchu » dont elle affirme encore qu’il est la réponse à leurs revendications... alors que c’est précisément l’inverse ! Une guignolade à laquelle le collectif de grévistes a rapidement décidé de ne plus participer. Vexée sans doute d’avoir un adversaire qui déjoue ses pièges et voyant que la grève tient bon, la présidence commence maintenant à perdre son sang-froid et n’hésite plus à brailler « qu’elle va s’en occuper de cette grève ! ».

A bas salaires, profil bas ?

D’un côté, la compression du nombre de fonctionnaires et ce coup de pression mis sur leurs salaires sont un des moyens pour l’Etat de remplir les objectifs du patronat qui vise à utiliser au maximum l’argent public pour ses intérêts propres. De l’autre, en répétant à l’envie que l’unique chemin pour sortir de la crise est celui de l’austérité, le gouvernement et ses gardes chiourmes -dont fait partie la présidence de Paris 8- veulent discréditer toute contestation sociale.

Le pied dans la porte

Ces mains invisibles qui rentrent les notes, rédigent les diplômes, gèrent les inscriptions, sont indispensables au bon fonctionnement de l’université. Et si les étudiants ont parfois des galères administratives, passent des heures à attendre devant les secrétariats, c’est à cause des sous-effectifs structurels à l’université. Ainsi, leur lutte est un premier pas pour exiger ensuite une augmentation généralisée des budgets sur les facs afin d’améliorer les conditions d’études et de travail !

Étudiant-e-s salarié-e-s, étudiant-e-s solidaires

Quand, dans n’importe quel secteur économique, des gens commencent à se battre pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de salaire, leur lutte est toujours un exemple et un point d’appui pour les autres salarié-e-s ou futurs salarié-e-s qui veulent eux aussi changer les choses. Le soutien aux personnels de la fac n’échappe pas à la règle. Les soutenir dans leur lutte est la meilleure façon de montrer que l’on n’est pas prêt à subir sans broncher la politique gouvernementale contre les travailleurs et la jeunesse, qui consiste à casser aussi bien le code du travail, que l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche.

Les grévistes ont déjà obtenu le soutien des professeurs du département de philosophie et d’art.

Soutenons les personnel-le-s de la fac !

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