Communiqué du comité NPA de Paris 8
Saint-Denis, le 2 février 2015
Organisés en « collectif des bas salaires »,
les salarié-es de Paris 8 sont en grève depuis le 19 janvier dernier. Elles
-pour la majorité ce sont des femmes- en ont ras-le-bol. Ras-le-bol de voir
leurs salaires bloqués -qui ne suivent même pas l’inflation- régulièrement
rattrapés par le SMIC. Ras-le-bol de compter 700 euros de retraites après 30
ans de service pour l’université. Ras-le-bol d’enchaîner des contrats précaires
pour une partie toujours plus grande d’entre elles – il y a 30 % de
contractuels à Paris 8 !
Mépris et manœuvres
Depuis son cossu bureau, la présidente de l’université Danielle
Tartakowsky, a immédiatement quitté son habit de militante de
« gauche » pour enfiler celui de petit soldat de l’austérité et
affirmer que la prime des personnels de catégorie C se fait déjà « au
détriment [de celle] des autres catégories du personnel ». Refus en bloc
des revendications. Alors qu’elle pointe à 5000 euros par mois et touche chaque
année une prime de 45 000 euros, on comprend que, pour mettre fin à la grève,
notre historienne spécialiste des mouvements sociaux préfère diviser les personnels
que son salaire.
Menaces et manigances
La présidente, dès le début de la grève, a mis en place un
« groupe de travail » devant plancher sur l’application du décret
« Lebranchu » dont elle affirme encore qu’il est la réponse à leurs
revendications... alors que c’est précisément l’inverse ! Une guignolade à
laquelle le collectif de grévistes a rapidement décidé de ne plus participer.
Vexée sans doute d’avoir un adversaire qui déjoue ses pièges et voyant que la
grève tient bon, la présidence commence maintenant à perdre son sang-froid et
n’hésite plus à brailler « qu’elle va s’en occuper de cette
grève ! ».
A bas salaires, profil bas ?
D’un côté, la compression du nombre de fonctionnaires et ce
coup de pression mis sur leurs salaires sont un des moyens pour l’Etat de
remplir les objectifs du patronat qui vise à utiliser au maximum l’argent
public pour ses intérêts propres. De l’autre, en répétant à l’envie que
l’unique chemin pour sortir de la crise est celui de l’austérité, le
gouvernement et ses gardes chiourmes -dont fait partie la présidence de Paris
8- veulent discréditer toute contestation sociale.
Le pied dans la porte
Ces mains invisibles qui rentrent les notes, rédigent les
diplômes, gèrent les inscriptions, sont indispensables au bon fonctionnement de
l’université. Et si les étudiants ont parfois des galères administratives,
passent des heures à attendre devant les secrétariats, c’est à cause des
sous-effectifs structurels à l’université. Ainsi, leur lutte est un premier pas
pour exiger ensuite une augmentation généralisée des budgets sur les facs afin
d’améliorer les conditions d’études et de travail !
Étudiant-e-s salarié-e-s, étudiant-e-s solidaires
Quand, dans n’importe quel secteur économique, des gens
commencent à se battre pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de
salaire, leur lutte est toujours un exemple et un point d’appui pour les autres
salarié-e-s ou futurs salarié-e-s qui veulent eux aussi changer les choses. Le
soutien aux personnels de la fac n’échappe pas à la règle. Les soutenir dans
leur lutte est la meilleure façon de montrer que l’on n’est pas prêt à subir
sans broncher la politique gouvernementale contre les travailleurs et la
jeunesse, qui consiste à casser aussi bien le code du travail, que l’éducation,
l’enseignement supérieur et la recherche.
Les grévistes ont déjà obtenu le soutien des professeurs du
département de philosophie et d’art.
Soutenons les personnel-le-s de la fac !
>>>>Signez la pétition : http://www.petitions24.net/soutien_aux_personnel-le-s_de_paris_8_en_greve
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