Tract du 2
mars 2014 (Elections municipales)
« Liberté, Égalité, Fraternité ». C’est ce que l’on
lit tous les jours sur le frontispice des bâtiments publics. Mais de quelle
liberté parle-t-on ? Celle de se faire exploiter contre un salaire de misère,
ou de pouvoir se faire licencier ? Et l’égalité républicaine ? C’est cette
inégalité fondamentale entre ceux qui ont le droit de vote, parce que Français,
et ceux qui peuvent vivre et travailler ici toute leur vie sans jamais l’avoir
? Et que dire de la fraternité ? Celle des contrôles aux faciès ?
Des élu-e-s qui n’ont rien à voir avec les intérêts des classes populaires
On invite ceux qui ont le droit de vote à légitimer, à
chaque élection, ce système institutionnel fondamentalement injuste. Et cette «
démocratie » qu’on nous présente, c’est avant tout un système au service des
riches et de magouilles entre copains. On en a l’exemple avec les affaires qui
éclaboussent toute la classe politique, de droite comme «de gauche». Et
Cahuzac, le ministre socialiste des impôts qui ne les payait pas, illustre à
merveille le système.
A tous les échelons, le travail d’élu… c’est loin
d’être mal payé. Quoi que n’en dise la loi sur le non-cumul des mandats, ce qui
se cumule bien, en revanche, ce sont les compensations, les privilèges à quoi
souvent se rajoutent les indemnités d’élus : dans une ville de moins de 50.000
habitants, le maire peut ainsi en arriver à toucher une enveloppe supplémentaire
de 3.400 euros bruts.
Inutile de dire, également, que ces élus, même quand
ils sont classés « à gauche », sont du 93 et sont issus des classes populaire,
et bien ils ne partagent pas notre vie :
il y a ceux qui sont chefs d’entreprise, d’autres qui y sont associés, ceux qui
habitent dans des lofts, ceux qui ne sont domiciliés en banlieue que pour les
formalités administratives et pouvoir s’y présenter.
Ces élus, par ailleurs, ne rendent de compte à
personne de ce qu’ils ont promis, et de ce qu’ils font. Rien, en dernière
instance, ne peut être réellement décidé par le peuple. Elus en notre nom, ils
gouvernent pour leurs petits intérêts et surtout pour ceux des véritables
donneurs d’ordre: patrons et rois du béton.
Salaire ouvrier pour les élu-e-s, révocabilité, droit de vote pour tou-te-s
et tout de suite !
A cette logique, nous en opposons une autre :
* Tous les élus devraient toucher le salaire d’un ouvrier, histoire de se
rendre compte de ce que l’on vit, nous les travailleurs et nos familles.
* A tout moment la population devrait pouvoir leur demander des comptes de
façon à pouvoir les révoquer s’ils sont incapables de faire leur boulot ou le
font au service d’intérêts qui ne sont pas les nôtres.
* Pour cela, il faut que tout le monde puisse voter, et pas uniquement lors
de référendums locaux destinés à valider des décisions qui ont déjà été prises,
comme dans le cas du référendum sur le rattachement de Saint-Ouen à
Plaine-Commune. Il faut non seulement des papiers pour tou-te-s mais également
que tous les résidents puissent voter, à toutes les élections ; car on
travaille ici, on habite ici et on doit pouvoir voter ici ! Il faut également
abaisser la majorité électorale à 16 ans, âge à partir duquel « on a le droit »
de se faire exploiter, mais qui ne serait pas suffisant pour voter ?
Voilà quelques unes des conditions élémentaires pour
mettre en place ce qui serait une véritable démocratie. C’est déjà ce que
faisaient les Communard-e-s à Paris en 1871. La « gauche », toutes tendances
confondues, s’est empressée d’oublier la leçon. Elle préfère se contenter de
parler de « non-cumul des mandats » tout en continuant à les remplir, ces
mandats, au service des riches. C’est ce que démontre tous les jours Hollande,
son gouvernement et ses alliés.
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