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On n’a jamais vu Hollande sourire autant que pendant son séjour aux
USA la semaine dernière. En France, il est le mal-aimé. Mais de l’autre côté de
l’Atlantique, avec la flopée de ministres et de patrons qui le suivaient, il a
eu droit au tapis rouge : en hélico avec Obama, la visite de la demeure du
très francophile (et très esclavagiste) président Jefferson, l’entrevue dans le
Bureau ovale, la conférence de presse sur le perron de la Maison Blanche. Tous les ingrédients étaient là pour faire
les belles images dont on nous a abreuvés matin, midi et soir.
Des présidents « de gauche » ?
Obama et Hollande, le
premier du Parti Démocrate (classé « à gauche » sur l’échiquier
politique étasunien par rapport aux Républicains) et le second
« socialiste », se sont fait élire sur des promesses de discontinuité
avec les mandats de leurs prédécesseurs, en l’occurrence Bush et Sarkozy. Dans
les faits, ils sont tout autant au service des banques (qu’ils ont remises à
flot) et des multinationales (dont ils défendent les intérêts, y compris à
l’extérieur, par leur politique agressive et d’occupation militaire).
La visite officielle de
Hollande a donc été l’occasion de sortir un texte conjoint publié le même jour
aux Etats-Unis et en France. Oubliées les dissensions de l’ère Bush-Chirac sur
le dossier iraquien par exemple. Obama et Hollande y vantaient les points
d’accord entre la politique impérialiste de Washington et de Paris : au
niveau des dossiers syrien et iranien, sur la question de la coopération
militaire en Afrique ou encore du libre-échange entre les deux rives de
l’Atlantique.
Il y aurait beaucoup à
redire sur la façon dont deux puissances impérialistes aux intérêts distincts
peuvent se rapprocher, ponctuellement, sur telle ou telle question, et la
manière dont la presse a présenté cette « entente cordiale ». « Nos intérêts et nos valeurs sont si proches que nous
avons été en mesure de faire franchir un nouveau cap à notre
alliance », n’ont cependant pas
manqué d’écrire Obama et Hollande.
Leurs valeurs ne sont pas
les nôtres !
Leurs
valeurs, en effet. Car le monde du travail et la jeunesse, de ce côté-ci de
l’Atlantique, n’a pas les mêmes intérêts. Les nôtres, ce sont les mêmes que
ceux des travailleurs, des Afro-américains, des Latinos, des femmes qui aux
Etats-Unis se battent eux aussi, au quotidien, pour ne pas à avoir à payer la
facture de la crise.
Hollande
a rendu hommage à Martin Luther King mais n’a pas rendu visite aux prisonniers
qui s’entassent dans des prisons où ils sont dans leur grande majorité issus
des classes populaires et des communautés Blacks et Latinos, victimes d’une
police raciste à la « bavure » facile. Un peu comme en France, dans
un sens.
Le
service de presse de Hollande n’a rien dit des 100.000 manifestants de Raleigh,
en Caroline du Nord, qui ont répondu le 8 février aux attaques des
réactionnaires sur les droits démocratiques ; ni sur la lutte des 31.000
travailleurs de Boeing, dans l’Etat de Washington, cet hiver, contre le
chantage à l’emploi et aux retraites pratiqué par la multinationale ; ni sur les luttes des enseignants de
Portland, dans l’Oregon, et des infirmières de New York, autour de l’équivalent
de nos Négociations Annuelles Obligatoires ; ni encore sur les 1.500
travailleurs de l’usine Volkswagen de Chattanooga, dans le Tennessee, qui ces jours-ci combattaient pour le droit de constituer un syndicat contre leur direction.
Comme en France,
radicalement du côté de l’Amérique d’en bas et des bagarres !
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Augmentation
de capital, entrée de l'État, partenariats avec le chinois Dongfeng et l'espagnol
Santander dans la banque, changement de patron… La presse parle d’un tournant
historique. PSA va donc, sauf coup de théâtre, déclencher une augmentation de
capital (potentiellement jusqu'à près de 4 milliards), soit presque autant
que sa valeur en Bourse aujourd'hui (4,3 milliards d'euros). Le schéma
prévoit une opération réservée à l'État français et au chinois Dongfeng. PSA va
également lancer des études pour construire une usine à la périphérie de
l'Europe, à l'image de Renault qui s'est créé une base de production à Tanger.
Sujet sensible s'il en est! Surtout pour un groupe qui va faire entrer l'État à
son capital et qui n’arrête pas de supprimer des postes en France. Mais pas
question de vendre purement et simplement ce «cœur du réacteur» de PSA, la
filiale PSA Banque gagne de l'argent. PSA devrait donc annoncer une entrée en
négociations exclusives avec l'espagnol Santander… une fois de plus sur le dos
des travailleurs !
Saint-Ouen :
Pas touche à nos vacances !
Devant notre
mécontentement, la direction du site se voit obligée de maintenir cette année les
4 semaines de vacances en août! Malgré le
message passé, les congés après une année d'exploitation seront
à la carte! Soit de la semaine 30 à 33 ou alors 31 à
34! Les chefs distribuent pour ça des feuilles de choix... Au cas
où nous serions trop nombreux à vouloir les mêmes dates: Il y
aurait arbitrage! Et puis quoi
encore ? Ils nous font chômer à tout va quand ça les
arrange!... Ils voudraient encore que nos vacances
soient à leurs bons vouloirs! Idem pour ceux
qui veulent poser la 4ème semaine en décalé!... Notre choix est
tout clair : les vacances c'est un acquis des luttes de nos grands parents! Faudra
t'il remettre ça en plus gros... pour qu'ils arrêtent les prochaines
fois de toucher à nos quatre semaines ?!
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Poissy : petite victoire sur les vendredis RTT à
l’emboutissage !
Vendredi matin la direction annonçait lors des briefings que le vendredi 21 février en repos pour l'emboutissage était en horaire affiché. Les ouvriers ont décidé de ne pas démarrer le travail et toutes les lignes de presse ont été à l'arrêt une partie de la matinée. Les ouvriers demandaient que ce vendredi soit travaillé au volontariat comme cela se fait habituellement. Sur un cycle de 6 semaines ils ont 1 vendredi de RTT car les journées de travail sont de 7h30 à l'Emboutissage. Au bout de 4h30 de grève la direction s'est engagée à réunir un CE exceptionnel le lundi 17 pour annuler la séance obligatoire. Comme quoi lorsqu’on s’y met il est possible de faire reculer la direction !
Luttes (et
victoires!) dans l’Etat Espagnol
Depuis plusieurs mois une vague de grèves
traverse nos voisins de l’autre côté des Pyrénées. A Panrico, les salariés du
site de Santa Perpetua, à côté de Barcelone, se battent depuis quatre mois
contre l’application d’une sorte d’accord de compétitivité qui prévoit des
centaines de licenciements. Et ce alors même que les syndicats ont déjà signé
cet accord au niveau national. Mais ils ne sont pas seuls : depuis
quelques semaines les travailleurs de Coca-Cola sont eux aussi entrés en grève
contre un plan de licenciements et des actions de solidarité ont été menées
entre les grévistes des deux boîtes. Mais c’est d’Asturies dans le Nord du pays
qu’arrivent les bonnes nouvelles : après plusieurs mois de grève avec
occupation dans le site du sous-traitant automobile Tenneco (ex-Monroe) et la
mise en place d’une coordination avec les autres entreprises en lutte, la
Justice vient d’annuler le PSE et d’exiger au patron qu’il reprenne l’ensemble
des salariés licenciés. C’est une victoire qui peut en appeler d’autres et qui
montre que là-bas comme ici, les licenciements ne sont pas une fatalité !
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