lundi 17 février 2014

Bons baisers des Etats-Unis

Tract PSA Saint-Ouen du 17 février 2014

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On n’a jamais vu Hollande sourire autant que pendant son séjour aux USA la semaine dernière. En France, il est le mal-aimé. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, avec la flopée de ministres et de patrons qui le suivaient, il a eu droit au tapis rouge : en hélico avec Obama, la visite de la demeure du très francophile (et très esclavagiste) président Jefferson, l’entrevue dans le Bureau ovale, la conférence de presse sur le perron de la Maison Blanche.  Tous les ingrédients étaient là pour faire les belles images dont on nous a abreuvés matin, midi et soir.



Des présidents « de gauche » ?

Obama et Hollande, le premier du Parti Démocrate (classé « à gauche » sur l’échiquier politique étasunien par rapport aux Républicains) et le second « socialiste », se sont fait élire sur des promesses de discontinuité avec les mandats de leurs prédécesseurs, en l’occurrence Bush et Sarkozy. Dans les faits, ils sont tout autant au service des banques (qu’ils ont remises à flot) et des multinationales (dont ils défendent les intérêts, y compris à l’extérieur, par leur politique agressive et d’occupation militaire).
La visite officielle de Hollande a donc été l’occasion de sortir un texte conjoint publié le même jour aux Etats-Unis et en France. Oubliées les dissensions de l’ère Bush-Chirac sur le dossier iraquien par exemple. Obama et Hollande y vantaient les points d’accord entre la politique impérialiste de Washington et de Paris : au niveau des dossiers syrien et iranien, sur la question de la coopération militaire en Afrique ou encore du libre-échange entre les deux rives de l’Atlantique.
Il y aurait beaucoup à redire sur la façon dont deux puissances impérialistes aux intérêts distincts peuvent se rapprocher, ponctuellement, sur telle ou telle question, et la manière dont la presse a présenté cette « entente cordiale ». « Nos intérêts et nos valeurs sont si proches que nous avons été en mesure de faire franchir un nouveau cap à notre alliance », n’ont cependant pas manqué d’écrire Obama et Hollande.


Leurs valeurs ne sont pas les nôtres !

Leurs valeurs, en effet. Car le monde du travail et la jeunesse, de ce côté-ci de l’Atlantique, n’a pas les mêmes intérêts. Les nôtres, ce sont les mêmes que ceux des travailleurs, des Afro-américains, des Latinos, des femmes qui aux Etats-Unis se battent eux aussi, au quotidien, pour ne pas à avoir à payer la facture de la crise.
Hollande a rendu hommage à Martin Luther King mais n’a pas rendu visite aux prisonniers qui s’entassent dans des prisons où ils sont dans leur grande majorité issus des classes populaires et des communautés Blacks et Latinos, victimes d’une police raciste à la « bavure » facile. Un peu comme en France, dans un sens. 
Le service de presse de Hollande n’a rien dit des 100.000 manifestants de Raleigh, en Caroline du Nord, qui ont répondu le 8 février aux attaques des réactionnaires sur les droits démocratiques ; ni sur la lutte des 31.000 travailleurs de Boeing, dans l’Etat de Washington, cet hiver, contre le chantage à l’emploi et aux retraites pratiqué par la multinationale ;  ni sur les luttes des enseignants de Portland, dans l’Oregon, et des infirmières de New York, autour de l’équivalent de nos Négociations Annuelles Obligatoires ; ni encore sur les 1.500 travailleurs de l’usine Volkswagen de Chattanooga, dans le Tennessee, qui ces jours-ci combattaient pour le droit de constituer un syndicat contre leur direction.


Comme en France, radicalement du côté de l’Amérique d’en bas et des bagarres !

Durement touchés par la crise, les salariés étasuniens recommencent à relever la tête. Voilà la « leçon américaine » que nous voulons retenir. Le « souvenir » que nous ramenons de ce voyage aux Etats-Unis, c’est le message délivré par des militants ouvriers de Boeing qui disaient, il y a quelques semaines, que pour se renforcer, il fallait que les luttes ouvrières imposent partout où cela est possible l’arrêt du dialogue permanent entre les syndicats et les Démocrates, comme ici aussi il faudrait exiger que les confédérations en finissent avec un « dialogue social » qui nous mène droit au mur. Rompre avec « la gauche gestionnaire des affaires de la bourgeoisie » des deux côtés de l’océan, reprendre le chemin des luttes, c’est non seulement nécessaire mais également possible ! 



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Augmentation de capital, entrée de l'État, partenariats avec le chinois Dongfeng et l'espagnol Santander dans la banque, changement de patron… La presse parle d’un tournant historique. PSA va donc, sauf coup de théâtre, déclencher une augmentation de capital (potentiellement jusqu'à près de 4 milliards), soit presque autant que sa valeur en Bourse aujourd'hui (4,3 milliards d'euros). Le schéma prévoit une opération réservée à l'État français et au chinois Dongfeng. PSA va également lancer des études pour construire une usine à la périphérie de l'Europe, à l'image de Renault qui s'est créé une base de production à Tanger. Sujet sensible s'il en est! Surtout pour un groupe qui va faire entrer l'État à son capital et qui n’arrête pas de supprimer des postes en France. Mais pas question de vendre purement et simplement ce «cœur du réacteur» de PSA, la filiale PSA Banque gagne de l'argent. PSA devrait donc annoncer une entrée en négociations exclusives avec l'espagnol Santander… une fois de plus sur le dos des travailleurs !


Saint-Ouen : Pas touche à nos vacances !


Devant notre mécontentement, la direction du site se voit obligée de maintenir cette année les 4 semaines de vacances en août! Malgré le message passé, les congés après une année d'exploitation seront à la carte! Soit de la semaine 30 à 33 ou alors 31 à 34! Les chefs distribuent pour ça des feuilles de choix... Au cas où nous serions trop nombreux à vouloir les mêmes dates: Il y aurait arbitrage! Et puis quoi encore ? Ils nous font chômer à tout va quand ça les arrange!... Ils voudraient encore que nos vacances soient à leurs bons vouloirs! Idem pour ceux qui veulent poser la 4ème semaine en décalé!...  Notre choix est tout clair : les vacances c'est un acquis des luttes de nos grands parents! Faudra t'il remettre ça en plus gros... pour qu'ils arrêtent les prochaines fois de toucher à nos quatre semaines ?!


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Poissy : petite victoire sur les vendredis RTT à l’emboutissage !

Vendredi matin la direction annonçait lors des briefings que le vendredi 21 février en repos pour l'emboutissage était en horaire affiché. Les ouvriers ont décidé de ne pas démarrer le travail et toutes les lignes de presse ont été à l'arrêt une partie de la matinée. Les ouvriers demandaient que ce vendredi soit travaillé au volontariat comme cela se fait habituellement. Sur un cycle de 6 semaines ils ont 1 vendredi de RTT car les journées de travail sont de 7h30 à l'Emboutissage. Au bout de 4h30 de grève la direction s'est engagée à réunir un CE exceptionnel le lundi 17 pour annuler la séance obligatoire. Comme quoi lorsqu’on s’y met il est possible de faire reculer la direction !


Luttes (et victoires!) dans l’Etat Espagnol

Depuis plusieurs mois une vague de grèves traverse nos voisins de l’autre côté des Pyrénées. A Panrico, les salariés du site de Santa Perpetua, à côté de Barcelone, se battent depuis quatre mois contre l’application d’une sorte d’accord de compétitivité qui prévoit des centaines de licenciements. Et ce alors même que les syndicats ont déjà signé cet accord au niveau national. Mais ils ne sont pas seuls : depuis quelques semaines les travailleurs de Coca-Cola sont eux aussi entrés en grève contre un plan de licenciements et des actions de solidarité ont été menées entre les grévistes des deux boîtes. Mais c’est d’Asturies dans le Nord du pays qu’arrivent les bonnes nouvelles : après plusieurs mois de grève avec occupation dans le site du sous-traitant automobile Tenneco (ex-Monroe) et la mise en place d’une coordination avec les autres entreprises en lutte, la Justice vient d’annuler le PSE et d’exiger au patron qu’il reprenne l’ensemble des salariés licenciés. C’est une victoire qui peut en appeler d’autres et qui montre que là-bas comme ici, les licenciements ne sont pas une fatalité !

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