mardi 14 janvier 2014

Tous « mabouls » ?

Tract PSA du NPA Saint-Ouen du 14 janvier 2014


Télécharger le tract en PDF : ici

L’année 2014 aurait-elle commencé sous le signe de la folie ? On serait tenté de le croire… La crise, elle, a passé de bonnes fêtes. Pour y répondre, gouvernement et Medef ont une réponse assez simple : continuer à multiplier les cadeaux aux patrons avec pour vœu pieux qu’un jour « la courbe du chômage s’inverse »… On croirait rêver.  
En atteste le « Pacte de responsabilité », proposé par Hollande aux entreprises lors de ses vœux : du « sur mesure » pour le Medef. Avec les baisses annoncées des cotisations et de la fiscalité des entreprises, Pierre Gattaz, le nouveau chef des patrons, a bien raison d’être content. Pour les classes populaires, c’est moins réjouissant : l’augmentation de la TVA va nous coûter en moyenne 100 euros par personne sur 2014 et Hollande n’a pas caché qu’une réforme de la Sécu était dans l’air.

A Goodyear comme ailleurs, les salarié-e-s ont parfaitement raison de se défendre !

Du côté d’Amiens, la Justice vient de valider le plan de licenciements pour les 1170 salariés du site Goodyear, seule une minorité devant être réembauchée par le repreneur, Titan. Dans une entreprise qui lutte depuis sept ans contre la fermeture, ça a fait l’effet d’une douche froide. Du coup, plus de 200 salariés ont retenus pendant une journée deux cadres de la boîte et ont décidé d’occuper le site de façon à contrôler les stocks, une manière de faire pression pour redemander la réouverture des négociations.
Si d’un côté on a tous pu être émus par la détresse des travailleurs, ça n’a pas été le cas du futur repreneur, Maurice Taylor,  qui n’a pas hésité à les traiter de « mabouls » et de « pirates ».


La vraie folie, c’est ce système capitaliste qui marche sur la tête

Mais les salariés de Goodyear ne sont pas fous. Ils ont bien raison de se défendre, contre ce système qui condamne à la misère des milliers de familles chaque fois qu’une boîte ferme pour garantir les profits d’une poignée de capitalistes.
On peut regretter, même si c’est compréhensible, qu’aujourd’hui les salariés se soient résignés à un combat pour améliorer leurs indemnités de départ alors que jusqu’à présent leur ligne c’était « aucun licenciement » et « la non fermeture du site ». C’est ce qui explique d’ailleurs la force et la durée de leur bagarre, depuis 7 ans.
Mais ce qui est sûr, cependant, c’est que face aux attaques du patronat, relayées par le gouvernement et la Justice, nous sommes radicalement du côté des « pirates » d’Amiens-Nord tout comme nous sommes du côté des Tilly-Sabco qui sont passés au tribunal à Brest pour être rentrés un peu brutalement dans la sous-préfecture de Morlaix, en novembre dernier.

Excellent 2014… de luttes et de victoires ?

Le gouvernement veut des boucs-émissaires. Le monde du travail, de son côté, a besoin d’exemples autour desquels rassembler ses forces. L’isolement dans lequel se retrouvent les Goodyear est en grande partie imputable à des directions syndicales confédérales qui n’ont rien fait depuis le début de la crise pour construire un « tous ensemble » national contre les licenciements et l’austérité et qui ont choisi, depuis l’arrivée de Hollande au pouvoir, les petit-four et le « dialogue social ».

C’est pour toutes ces raisons aussi qu’il nous faut réfléchir dès à présent à comment organiser la riposte nécessaire qu’il va nous falloir lancer un jour ou l’autre, comment la coordonner, comment l’imposer aux directions syndicales et comment la généraliser.
C’est les « meilleurs vœux 2014 » que l’on peut se souhaiter à toutes et à tous, car face au rouleau compresseur gouvernemental et patronal, c’est uniquement tous ensemble, par le combat, sans se tromper d’ennemis, que l’on pourra commencer à renverser la pression et stopper les attaques !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire