mercredi 27 novembre 2013

Expulsion des Rroms à Saint-Ouen : Valls et la mairie Front de Gauche unis derrière une politique raciste

Communiqué du NPA Saint-Ouen – 27/11/2013

Ce mercredi matin, vers 8 heures, la police est intervenue pour évacuer le camp de Rroms de Saint-Ouen, mettant à la rue près de 800 personnes dont 400 enfants, et ce à l'entrée de l'hiver. Ce camp était apparu cet été, suite aux expulsions de terrains qui ont eu lieu dans tout le département (Bobigny, Saint-Denis, La Courneuve, Aulnay sous Bois). Ces municipalités FDG ou PS se sont en effet appuyées sur l'offensive anti-Rroms de Valls pour libérer des terrains autour desquels  ils développent de fructueux projets immobiliers.


A Saint-Ouen, l’évacuation fait suite à un arrêté municipal en date du 21 novembre signé par Jacqueline Rouillon, maire Front de Gauche (FASE) de Saint-Ouen, ordonnant aux familles de quitter les lieux dans un délai de 48 heures, sous menace d'intervention des forces de l'ordre. Le sort des habitants du campement aurait dû être vite réglé après les plaintes déposées par la SNCF et RFF, propriétaires des terrains, et les nombreux appels au préfet par la Mairie depuis l’été. Mais c’était sans compter sur leur capacité à organiser leur défense, avec l’aide d’un avocat de La Voix des Rroms. Celle-ci avait permis d’obtenir au tribunal de Bobigny le report de leur expulsion au 12 décembre, mais la mairie a estimé cette date trop lointaine et a accéléré la procédure. Les raisons évoquées sont une liste de mensonges, dont des soi-disant difficultés d’approvisionnement par voie ferrée de la centrale thermique du chauffage urbain (CPCU), qui risquerait de laisser sans chauffage des hôpitaux et des crèches en plein hiver. En réalité la seule voie traversant le campement est hors d'usage depuis longtemps, et la centrale peut parfaitement être approvisionnée par camions. La mairie mettait également en avant les risques encourus par les habitants du campement, mais ce discours soi-disant préoccupé pour les familles tombe à l’eau quand on sait qu’aucune solution de relogement, même provisoire, n’est proposée.

Car ce qui préoccupe véritablement la maire dans cette histoire, à l'approche des municipales, ce sont les plaintes des riverains qui viennent d'emménager dans les immeubles flambant neufs alentours, ainsi que les dégâts pour l’image que la ville souhaite renvoyer pour son éco-quartier des Docks en construction à quelques pas de là...

A côté de cela, quel devenir pour les familles expulsées ? Quelles solutions vont être proposées ? Personne n’en dit mot ! C’est autant de familles qui vont être condamnées à l’errance, sans accompagnement, sans suivi social, sans scolarisation des enfants. La seule vraie solution passerait par un plan d’urgence d’envergure nationale qui garantisse aux Rroms des droits élémentaires : régularisation, scolarisation des enfants, gratuité des soins, logement décent, démarche effective d’insertion, au travers de structures à dimension raisonnable et réparties sur tout le territoire.

Le démantèlement du camp de Saint-Ouen  répond strictement à la politique de Manuel Valls d’expulser les Rroms. Le même qui ce soir ira parler haut contre le racisme lors du meeting du PS. Cynisme, racisme, et démagogie ! La lutte contre le racisme ne se divise pas ! C’est ce que dira le NPA lors de la manifestation antiraciste du 7 décembre à Paris.



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