Naïma Amiri, candidate sur la 1ère circonscription de Seine-Saint-Denis
« Comment faire pour s’organiser efficacement
dans le 93 ? Parce qu’ici, ce n’est ni la détermination, ni la colère
ou le ras-le-bol qui manquent ! »
Tu es sans doute la plus à même pour te présenter aux lecteurs…
Je m’appelle Naïma, j’ai 29 ans. Je travaille dans le
journalisme. En fait, je suis pigiste. Précaire, on pourrait dire. Ce
n’est pas plus différent que dans d’autres secteurs d’activité,
notamment quand on est jeune. J’habite et je milite à Saint-Ouen depuis…
pas mal de temps.
Mes premières mobilisations remontent à l’époque du
lycée. Je devais avoir quatorze ou quinze ans. On se mobilisait sous
Allègre contre la mise en place d’un « bac 93 », un bac au rabais en
fait, stigmatisant encore plus les jeunes du département. On avait beau
être jeunes, on n’était pas bêtes pour autant. La politique de la chaise
vide, on l’avait comprise. Et les jeunes aujourd’hui, dans le 93 et
plus largement dans les banlieues ou les quartiers abandonnés, ce sont
des situations identiques, quoi qu’en disent les médias, le
gouvernement ou l’idéologie dominante. Puis, il y a eu les mobilisations
contre les expulsions de sans-papiers, dont certains que je
connaissais, avec qui j’avais été à l’école, ou qui habitaient dans mon
quartier. Puis les mobilisations contre le mal-logement, les actions
pour la Palestine, contre la politique brutale et raciste de l’Etat
sioniste, ou plus exactement la complicité de l’impérialisme français.
Et enfin, bien entendu, plus généralement, les luttes des travailleurs
et de la jeunesse du département, et notamment à Saint-Ouen.
Je ne vais pas faire la liste mais je soutiens les
luttes depuis longtemps. Disons que je suis, comme beaucoup de
personnes que je connais à Saint Ouen, une militante au quotidien ; une
militante associative, en direction de la jeunesse notamment, à travers
tout ce qui est soutien scolaire et activités culturelles, culturelles
et populaires, une militante de la cause palestinienne, et une militante
révolutionnaire. C’est pour ça que je me suis engagée dans le NPA,
depuis sa fondation, il y a trois ans maintenant. C’est pour me faire
l’écho de ces luttes.
Tu te présentes sur une des circonscriptions historiques de la « banlieue rouge » de Seine-Saint-Denis. Comment vois-tu ta candidature, par rapport au reste de « la gauche » ?
D’abord ce n’est pas ma candidature, mais une
candidature révolutionnaire que je porte avec mes camarades qui sont
comme moi engagés. Je le vois comme un prolongement de mon engagement
militant au quotidien, sur différentes luttes.
Et puis tu sais, la banlieue rouge, justement, elle
n’est plus si rouge que ça. Je ne te parle pas des habitants qui vivent
ici. Ici, on est rouge à la naissance ! Il n’y a qu’à voir comment on
vit, comment les immeubles nous étouffent un peu plus chaque jour. Je te
parle des gens qui sont à la tête des mairies ou des institutions
depuis des années, qui sont à la tête de véritables systèmes
clientélistes, qui ont été mis en place, et qui sont enkystés et qui ne
pensent plus la ville pour ses habitants, même du point de vue de
l’urbanisme.
Sur les quatre communes de la circonscription, il y
en a deux qui sont passées au centre. Tu sais pourquoi ? Parce que
justement, la gauche locale, plus ou moins communiste, plus ou moins
socialiste, est surtout là pour assurer la bonne marche et la bonne
gestion des affaires de la ville, non pas tant en fonction des intérêts
de la population, des travailleurs et de la jeunesse, mais du patronat
local, des grands groupes qui viennent s’installer en banlieue, dans la
petite couronne. Ce fameux « Grand Paris »… Et, ça, les gens le savent.
C’est pourquoi dans des villes où la « gauche » (entre guillemets comme
tu dis) était au pouvoir depuis des décennies, elle a même réussi à
perdre.
Je ne vais te donner qu’un exemple. Le candidat PS de
la circonscription, c’est Bruno Le Roux. C’est l’ancien porte-parole de
campagne de Hollande. Il est pressenti, d’ailleurs, pour être président
du groupe socialiste à l’Assemblée, c’est-à-dire président du groupe
majoritaire, a priori, qui va voter le budget d’austérité que va vouloir
nous imposer Hollande, avec la continuité des politiques de rigueur. Il
se fait passer pour le « Monsieur sécurité » du PS, avec Manuel Valls.
J’imagine que ça va de pair, il est aussi membre du groupe parlementaire
d’amitié avec Israël, à savoir un Etat qui est basé et vit, depuis plus
de soixante ans, sur une politique systématique d’épuration ethnique si
l’on suit ce que disent des journalistes ou des universitaires
israéliens antisionistes comme Michel Warschawski, Ilan Pappé ou Amira
Hass. Tu crois que quelqu’un comme Le Roux, on peut vraiment dire qu’il
est de gauche ?
Et que veux-tu dire des autres, ceux qui se
présentent sur les listes Front de Gauche, qui gèrent les mairies, ici,
depuis des dizaines d’années, comme si c’était leur fief, en étant dans
les petits papiers des grandes boites qui viennent s’installer ici, mais
qui ne recrutent pas un seul jeune, pas un seul travailleur ? Les
habitants des quartiers, les travailleurs, les jeunes, tous sont
fatigués de cette situation. C’est pour ça aussi que, dans le cadre de
la campagne, sans se faire d’illusion quant à ce système parfaitement
anti-démocratique appelé « scrutin uninominal à deux tours », on est
pour qu’une proportionnelle intégrale soit appliquée et, plus largement,
pour qu’aucun élu, à tous les échelons, ne gagne plus qu’un ouvrier
qualifié. Ça leur ferait passer l’envie, c’est moi qui te le dis, tous
autant qu’ils sont, de faire de la politique leur gagne-pain. Car ils
deviennent des professionnels pour gérer nos vies alors qu’ils ne
s’occupent de que la leur…
Et bien c’est pour ça qu’on se présente aussi, pour
décloisonner les idées, pour montrer qu’il n’y a pas que deux options,
entre la gauche de gestion et la droite locale : il existe une
alternative à construire toutes et tous ensembles, anticapitaliste et
révolutionnaire. Parce que ce système qu’il soit local, quotidien,
professionnel, institutionnel, de tout point de vue : et bien, il ne
nous convient pas.
Et puis surtout, il faut que cette candidature
apparaisse comme un relais des luttes qui existent sur ce territoire,
qu’elle s’en fasse l’écho, qu’elle puisse parler de convergences des
combats et d’auto-organisation des travailleurs. Parce que des luttes,
il en existe déjà, et il faudra qu’on les renforce dans un avenir très
proche.
Quand tu parles de luttes sur le 93, tu penses à une lutte en particulier ?
On ne va pas faire une échelle des luttes, avec des
bagarres qui seraient plus importantes que d’autres. Ce qui est en jeu,
souvent, c’est l’existence même, la survie des familles, à partir du
moment où les gens se battent. C’est particulièrement vrai ici, en
banlieue, où le chômage est particulièrement élevé, où les conditions de
vie sont particulièrement difficiles, ou plutôt, il faudrait dire que
c’est l’Etat qui nous rend la vie difficile, voire impossible. C’est
pour ça qu’on parle, dans notre programme, qu’aucun salaire, qu’aucune
pension ne doit être en dessous de 1.700 euros nets. C’est pour cela
qu’on dit qu’il faut imposer l’indexation des salaires et de pensions
sur le coût de la vie. C’est de plus en plus difficile de se nourrir, de
nourrir sa famille correctement, de se loger, en banlieue, avec un
salaire. Et ça, il faut que ça cesse, parce qu’on a le droit de vivre
dignement. Je pense à tous les jeunes, mais également à nos anciens, qui
sont venus de loin pour bosser dans la construction, pour bosser dans
l’automobile, et qui aujourd’hui se retrouvent avec des pensions de
misère, certains à vivre encore dans des foyers ou dans des logements
exigus, insalubre et hors de prix. C’est intolérable. Mais pour que ça
cesse, il faut qu’on prenne le chemin des luttes.
Et pour revenir aux luttes, il y en a, il faut bien
le dire, qui sont exemplaires. C’est le cas notamment de celle de
Citroën Aulnay, dans le Nord du département, que les dirigeants de PSA
veulent fermer en 2014. Ils n’en ont rien à faire des milliers de
familles, dix mille au moins, qui vivent, sur tout le département, grâce
au boulot à Aulnay. Ces travailleurs ont droit à tout notre soutien, et
il faut qu’on construire la résistance à leurs côtés, car un coup porté
à Aulnay, c’est un coup porté à PSA Saint-Ouen, et un coup porté, plus
largement, à tous les travailleurs. Car s’ils ferment Aulnay, les
patrons se sentiront encore plus forts pour faire la loi. Et nous, on
veut propager l’idée que c’est par les mobilisations, par la grève et la
solidarité qu’on empêchera cette fermeture. Il faut exiger
l’interdiction des licenciements, et la réquisition sous contrôle des
travailleurs et de la population, de toutes les boites qui ferment, le
partage des heures de travail quand une boite veut dégraisser. Et même
mettre à terre l’actionnariat !
Pendant tout le quinquennat de Sarkozy, et même avant, la jeunesse de banlieue a été stigmatisée à longueur de temps. Dernièrement, les affaires de trafic de stupéfiant sur certains quartiers de Saint-Ouen ou d’Epinay ont fait la une des journaux. Tu en penses quoi ?
Je crois que quand on parle du trafic de stups, c’est
surtout pour ne pas parler des vrais problèmes. Il y a plusieurs
facteurs qui expliquent le fait qu’il existe, pour partie, ce qu’on
appelle « l’économie souterraine » dans les quartiers. Un de ces
facteurs, c’est qu’on a une frange de la jeunesse qui a été délaissée,
qui est livrée à elle-même, et qui est en proie à un grand mal-être
social. Pour un décrocheur scolaire, dans les quartiers, en raison de
l’absence de formations alternatives proposées, ou même juste d’une
orientation à l’écoute du jeune, c’est extrêmement difficile de trouver
un boulot. Ici le chômage des jeunes est le double de la moyenne
nationale. Il faut bien trouver quelque chose à faire si tu veux
contribuer aux besoins de ta famille. Surtout quand l’emploi ne t’est
pas très accessible car justement tu viens de ce département. Mais les
principales filières, qui dépendent et vivent à l’ombre des gros
trafiquants, et qui bénéficient de complicité à tous les niveaux de la
police et de la justice en fait, ceux qui détournent de l’argent
publique ou encore qui s’amusent au Fouquets alors que le nombre de SDF
explose … On en parle peu et c’est une manifestation du développement
aberrant du capitalisme, dans les quartiers, qui n’est pas dissociable
du reste.
Pour ce qui est des jeunes en général maintenant,
parce que les jeunes, dans leur écrasante majorité, ils vont à l’école
ou au lycée, ou à la fac, bossent ou ils essaient tant bien que mal de
trouver un taf et sont prêts à n’importe quoi pour en décrocher un, et
bien les jeunes de nos quartiers, ils n’ont pas beaucoup de
perspectives. La jeunesse des quartiers, elle voit que son avenir est
plutôt sombre, et ce d’autant plus qu’elle se fait marteler à longueur
de journée par des contrôles d’identité, au faciès, qui paraît-il,
devraient disparaitre avec Manuel Valls à l’Intérieur. J’en doute, quand
tu sais que le nouveau ministre de l’Intérieur s’est prononcé, de par
le passé, pour l’armement de la police municipale. Mais tous ces
contrôles à répétition, c’est vouloir faire passer les jeunes, dans leur
globalité, pour des délinquants. Même certains habitants des quartiers,
du coup, tombent dans le panneau et les voient comme des délinquants.
Et avec tout le fric investi, au niveau national, pour la répression,
pour la BAC, au niveau local, pour les flics municipaux, c’est toujours
autant de moins d’investi dans l’éducation, dans la prévention, pour
maintenir un niveau correct d’offres culturelles et de loisirs pour la
jeunesse des quartiers qui elle aussi, a droit à une vie aussi digne,
avec tout autant d’activités le mercredi et le samedi, que tous les
gosses et tous les ados des beaux quartiers. Si les salaires des polices
municipales allaient à la jeunesse, à la culture ou à la création
d’emploi … On aurait encore moins besoin de la police nationale.
Pourtant, dans certaines municipalités de banlieue parisienne, il y a même des élus d‘extrême gauche, élus sur les listes d’union avec le PS, le PG ou le PCF, qui votent les budgets qui sont provisionnés pour la police municipale, ou qui pensent qu’au bout du compte, il faudrait rétablir la police de proximité. Tu en penses quoi ?
Je crois que s’il y avait de la justice sociale,
partout et pour tout le monde, on n’aurait pas besoin de molosses pour
« assurer notre sécurité ». Je dis sécurité entre guillemets, parce
qu’on sait ce qu’ils font, quand ils interviennent. Ils insultent, ils
crient, ils tapent, ils tirent au flashball, ou pire encore. C’est pour
ça qu’avec mes camarades du NPA, je suis pour qu’on commence par
supprimer les plus inutiles, à commencer par la BAC, les polices
municipales. C’est pour ça que je suis persuadée qu’il faut désarmer la
police nationale. A aucun moment, les flics, qu’ils soient ilotiers, de
quartier, de proximité, en bas de chez toi ou dans leur commissariat, à
aucun moment ils ne sont une solution. En général, ils aggravent plutôt
les problèmes.
Parler de la police, c’est aussi parler des contrôles au faciès, comme tu disais, et puis des contrôles d’identité, de la chasse aux sans-papiers à laquelle se livre la préfecture de Seine-Saint-Denis, sur ordre de la Place Beauvau.
Permets-moi de rendre un hommage. Je crois qu’une des
grèves les plus longues et les plus dures qu’il y a eu ces derniers
temps, ça a été la grève des travailleurs sans-papiers en Ile-de-France,
une des fractions les plus exploitées et les plus opprimées de notre
classe. Qu’est-ce qu’ils disaient ? Ils disaient « on bosse ici, on vit
ici, on reste ici ! ». Je pense que c’est un combat central qu’il faut
relayer, et demander la régularisation de tous les sans-papiers, des
travailleurs et de leurs familles, sans exception, ainsi que
l’abrogation de toutes les lois racistes, Pasqua, Debré, Chevènement et
compagnie. Parce que même quand elle était au pouvoir, la gauche n’a pas
oublié d’être aussi raciste que la droite, et d’expulser son quota
d’étrangers soi-disant en situation irrégulière. S’il y a bien quelque
chose qui est en situation irrégulière, dans les quartiers, c’est
l’absence de solidarité. C’est quelque chose qui fait notre force, qui a
fait la force historique du mouvement ouvrier. C’est aussi le message
qu’on veut porter, dans cette campagne et après, concrètement, sur le
terrain, avec tous les camarades avec lesquels on se bat sur ces
questions.
Tu parlais de conditions de logement. Ici en banlieue, le logement, notamment le logement social, qui dépend pour partie du local, est une question centrale. Et pourtant, un peu partout, de La Courneuve en passant par Saint-Denis et ailleurs, on a vu se multiplier des bagarres contre les expulsions et le mal logement. Comment expliques-tu ça ?
S’il y a un réel problème de logement en France, et
bien ce problème, comme pas mal d’autres, il est multiplié par deux ou
par trois sur le département. Sur le 93, il y a plus de 30.000 logements
vides ou inoccupés. Et pendant ce temps, on continue à laisser des gens
qui n’ont pas d’autre choix, parfois des familles entières, s’entasser
dans des foyers, ou des logements loués par des marchands de sommeil. Ça
conduit après à des situations dramatiques comme celles qu’on a pu voir
ici, à Saint-Ouen, au 4 rue Jules Verne ou encore au 17 rue Jules
Vallès où une femme et son bébé ont péri dans un incendie il y a deux
ans de cela.
Et puis ce qu’il y a de réellement inacceptable, ce
n’est pas seulement que les municipalités de gauche ne font rien, ou
qu’elles laissent les mal-logés dormir à même le sol, sous des tentes
avec femmes et enfants. Le pire, c’est qu’elles n’hésitent pas à envoyer
les flics et les CRS quand les mal-logés protestent et manifestent.
Elles payent même une société de gardiennage pour que les familles ne
reviennent pas sur la place de la Mairie. C’est du vécu… Elles sont,
dans les faits, du côté des marchands de sommeil, du côté de ceux qui
spéculent sur le dos de travailleurs, souvent en situation très
difficile, qui sont contraints d’habiter dans des logements insalubres
ou dangereux, parce qu’ils ne peuvent pas passer par le réseau
« normal », parce que les HLM leur sont refusés, etc. Ne parlons pas de
loi SRU, qui grâce à ses amendes permet à des villes de ne pas accomplir
la solidarité territoriale et continue de ne pas vouloir construire du
logement social.
Dans un département où les bétonneurs font plein de
fric en rénovant, en aménageant, et ce au plus grand profit des grosses
boites qui viennent s’installer, c’est scandaleux. Là aussi, le
programme qu’on met en avant, c’est la réquisition immédiate de tous les
logements vides et inoccupés et un programme ambitieux, contrôlé
directement par les premiers intéressés, et pas les mairies, leurs
clients et leurs appels d’offre bidon, pour construire des logements
sociaux de qualité.
Pourtant, au niveau urbain, les municipalités de la petite couronne sont partie prenante de la mise en place du Grand Paris. Il paraît que c’est fait pour améliorer les conditions de vie des franciliens, non ?
La mise en forme du Grand Paris, c’est un peu comme
le projet du baron Haussmann sous Napoléon III, mais appliqué à la
banlieue, cent-cinquante ans plus tard, au XXI siècle. Ça correspond à
un projet de remodeler la banlieue en fonction des nécessités exclusives
de l’accumulation du capital, en opérant un changement conscient de la
population, en chassant les travailleurs et les pauvres de la petite
couronne vers des quartiers encore plus lointains de la périphérie.
Les berges de la Seine, pour ce qui est de la
circonscription, l’existence d’anciens espaces industriels en friche,
constructibles et reconvertibles en bureaux, la présence du métro et
surtout la mise en place de cadeaux fiscaux, d’aménagement ad hoc par
les municipalités pour attirer des entreprises et des multinationales
qui n’en ont rien à faire des quartiers mais sont juste là pour faire
plus de fric, c’est ça le Grand Paris. On rend les terrains accessibles
d’un point de vue foncier, on construit les infrastructures nécessaires.
Tu imagines qu’on envisage même de faire arriver le TGV à Saint-Ouen !
Il est même question de pôle de création européen. Grand bien leur
fasse.
Ça montre bien que de l’argent il y en a, mais pas
pour la population, pas pour les logements sociaux, pas pour garantir
les emplois. Au contraire. Les habitants des quartiers, qui sont tous
des enfants des immigrés bretons, maghrébins, de l’Afrique ou de l’Est,
qui sont venus construire la capitale, on veut juste les vider. Y faire
le ménage pour faire place propre pour que l’Oréal, Danone ou Nokia
installent leurs bureaux.
Puisqu’on parle de Haussmann, l’autre revers de la
médaille, c’est au bout du compte la Commune de paris. Et je pense qu’à
un moment ou à un autre, c’est bien ce qui risque d’arriver à nouveau.
De toute façon, il y aura des mobilisations qu’on ne pourra pas éviter,
dont on ne pourra pas faire l’économie, si on ne veut pas continuer à se
faire bouffer. Et cette Commune du XXI° siècle, elle sera construite
par les travailleurs, la jeunesse et les habitants des quartiers,
côté-à-côté, comme en 1871, mais à une échelle beaucoup plus vaste. Et
j’espère bien que cette fois-ci, on gagnera. Comment se préparer pour
les luttes à venir, comment faire pour ne pas louper le coche, comment
faire pour s’organiser efficacement et ce, à taille humaine, parce
qu’ici, ce n’est pas le courage, la détermination, la colère et le
ras-le-bol qui manquent, c’est ça aussi les questions qu’on veut porter
tout au long de la campagne. C’est à nous de prendre les rennes de nos
vies.
17/05/12
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