Tract du 25-2-2010
Victoire des travailleurs de Philips Dreux !
Vendredi après midi, lors de l’annonce de la victoire des salariés de Philips contre leur patron, les travailleurs laissent exploser leur joie ! Alors que la direction de Philips annonçait depuis octobre dernier la fermeture définitive du site, le licenciement des 212 salariés, et avait entamé un lock-out de l’usine depuis lundi dernier, empêchant les travailleurs d’y entrer et de travailler, elle se retrouve condamnée à ré-ouvrir ses portes, relancer la production. Lundi les salariés reprenaient leur travail accueillis par des chants et applaudissements d’étudiants parisiens et d’enseignant grévistes de l’académie de Créteil venus les soutenir et les féliciter.
On pouvait lire sur les banderoles “ Gagner contre les patrons c’est possible !” et “ Philips Dreux, un exemple pour tous les travailleurs ! ”. C’est une victoire importante des travailleurs qui se sont battus non pas pour des indemnités, mais pour le maintien de leur emploi, contre les licenciements et la fermeture de leur usine !
Combativité et solidarité
Ce n’est pas uniquement la stratégie judiciaire et le travail des avocats qui ont permis cette victoire, mais une combinaison de méthodes et stratégies de lutte des travailleurs eux-mêmes.
Une des clés de la victoire a été la fermeté du syndicat CGT Philips Dreux sur la ligne du maintien de tous les emplois. Il a refusé toute négociation avec le patronat tant que le lock-out ne serait pas levé et le plan social retiré.
Il a appelé les travailleurs à lutter contre le lock-out en venant tous les jours dès 5H30 devant l’usine et à se réunir en assemblée générale pour décider de la stratégie à adopter. Ils ont massivement répondu à cet appel.
Les militants combatifs de la CGT ont organisé des gardes 24h/24 sur le site au cas où la direction viderait l’usine de ses machines, et ont cherché en permanence la convergence avec d’autres luttes.
Les militants du comité NPA de Saint-Ouen, avec des étudiants de l’université Paris 8 de Saint Denis, sont venus tous les matins devant l’usine apporter leur soutien aux travailleurs. Cette solidarité des étudiants auprès des ouvriers a fortement contribué à sortir cette lutte de l’isolement et remonter le moral des travailleurs qui avaient le sentiment d’être “ jetés comme des kleenex ” et méprisés par leur patron.
Nationalisation sous contrôle ouvrier !
Mais la lutte des travailleurs de Philips n’est certainement pas terminée, car le patron de Philips Dreux, Richard Woods, a annoncé qu’ “ il n’y aurait plus de production à Dreux ”. Le plan de fermeture de l’usine était tellement illégal, que cette fois-ci la justice aurait eu du mal à ne pas donner raison aux travailleurs. On peut donc penser que la direction de Philips prépare un nouveau plan de licenciement qui cette fois sera “ légal ”. C’est pourquoi les travailleurs menacés ne peuvent remettre leur sort entre les mains de la justice. La seule solution définitive face aux licenciements est la nationalisation de l’entreprise sous contrôle des ouvriers.
La nationalisation permet de garantir un plan de production pour les ouvriers, c'est-à-dire l’approvisionnement en matière première et les débouchés ; et le contrôle ouvrier permet aux ouvriers eux-mêmes de garantir leur emploi, leur travail, et de décider collectivement la manière dont ils vont travailler.
L’exemple des travailleurs de Philips
D’ailleurs, les ouvriers de Philips Dreux ont fait l’expérience du contrôle ouvrier en janvier avant que le patron et la trahison du syndicat FO n’y mettent fin. Pendant 10 jours les travailleurs ont commandé et acheminé les pièces et matériaux ; ils ont entreposé ces pièces, ont augmenté la production sous leur propre contrôle et ont stocké les téléviseurs dans un local réquisitionné à cet effet. Ils ont démontré qu’ils étaient capables de gérer eux-mêmes l’approvisionnement, la production et le stockage, sans avoir besoin des ordres patronaux et du contrôle de l’encadrement. Ils ont ainsi montré qu’une usine peut fonctionner sans patron mais pas sans ouvriers !
Raffineries Total
Grève de solidarité totale…
Mardi 16 février, les salariés de la raffinerie Total de Dunkerque, en grève depuis un mois pour le maintien du site, ont forcé un barrage de vigiles et ont investi les locaux administratifs. L’ultimatum lancé par les syndicats ayant expiré, mercredi 17 février, une grève illimitée très suivie a commencé dans les 6 raffineries de Total en solidarité aux ouvriers de Dunkerque.
…brisée par les directions de la CGT et de FO
Cependant mardi soir la direction de la CGT (majoritaire dans toutes les raffineries sauf celle de Dunkerque) et de FO ont appelé à la suspension de la grève, en cédant à la pression du gouvernement. Celui-ci en était conscient qu’une extension de la grève pourrait presque immédiatement paralyser l’économie, affaiblir le gouvernement et donner confiance à l’ensemble des travailleurs. Pourtant, le patron de Total avait confirmé la fermeture de la raffinerie de Dunkerque, tout en « promettant » de ne fermer aucune autre raffinerie dans les cinq ans à venir. La fermeture de raffinerie de Flandres sera un coup dur pour l’économie de toute la région en plus de laisser la plupart du personnel qui est embauché par des sous-traitants au chômage car pour eux il n’y aura pas de reclassement, même forcé !
Alors qu’il y avait une grève forte et solidaire des raffineries en France qui créait un rapport de force important face au patronat et à Sarkozy, la FO, mais aussi la CGT, se sont contentés de “ promesses ” et laisse les ouvriers de Dunkerque dans l’isolement, en cassant la solidarité ouvrière.
Ce ne sera pas au travers de la « table ronde sur l’avenir du secteur énergétique en France » que le problème du raffinage en France trouvera une solution favorable aux travailleurs. A terme, la seule façon de garantir le maintien de l'emploi est d'imposer la nationalisation sans indemnités ni rachat de Total et des entreprises pétrolières, sous contrôle des travailleurs.
Pour gagner, c’est tous ensemble !
Dans l’immédiat, la CGT Philips Dreux a raison quand elle dit : « C’est la lutte d’ensemble qui permettra de garantir nos emplois et d’interdire les licenciements. Pour gagner, il nous faudra trouver le lien avec les salariés des autres entreprises menacés de licenciements ou de suppressions d’emplois. […] Cette convergence des luttes, c’est la tâche qui nous attend dans les jours et les semaines qui viennent » (communiqué du 22/02/10).
Suite à l’isolement des travailleurs de Dunkerque, la première tâche dans ce sens est le soutien actif et la solidarité de tous les travailleurs pour empêcher la fermeture de la raffinerie de Flandres !
Automobile
54 mille postes supprimés en 2009… et 80 mille sont prévus pour 2010 !
Près de 10 000 emplois ont été supprimés en 2009 chez les constructeurs automobiles en France, environ 35 000 chez les fournisseurs et 9 000 chez les concessionnaires et dans les garages, soit un total de près de 54 000 postes. Ces réductions d’effectifs s’expliquent par des plans de départ, essentiellement volontaires, décidés fin 2008 au plus fort de la crise et concrétisés en grande partie l’an dernier.
En raison de l’arrêt des primes à la casse, les professionnels prévoient une baisse des marchés européens d’environ 10 % cette année. Euler Hermes estime que les usines d’automobiles, «qui ne tournaient qu’à 65 % de leurs capacités en janvier dans l’Hexagone, devraient réduire leur activité à partir du printemps », lorsque les derniers véhicules commandés fin 2009 auront été assemblés. Le cabinet prévoit en conséquence 10 000 à 15 000 suppressions de postes chez les constructeurs et 40 000 à 50 000 chez les équipementiers. Si l'on ajoute les concessionnaires et les garages, on pourrait atteindre 62 000 à 78 000 suppressions de postes pour 2010/2011. Il faut y rajouter les fournisseurs d'acier, d'aluminium, de plastique, de caoutchouc, de pneus, de verre, l'électronique, la construction mécanique, l'informatique, la plasturgie, le textile, le pétrole, la recherche... Comme pour un emploi direct dans l'automobile on en compte 5 générés chez les fournisseurs, la crise est loin d'être finie.
PSA Mulhouse
Feu vert à l’exploitation
Dans le classement gouvernemental du stress dans les entreprises, Peugeot a été classé dans la catégorie "verte", c'est-à-dire dans les 20% qui font "tout bien". On voit aussi dans cette catégorie, Renault. C'est dire le peu de sérieux de l'opération antistress au travail lancée par le gouvernement.
Après 7 tentatives de suicides à PSA Mulhouse, c'est aujourd'hui plus de 7 débrayages consécutifs de ses salariés sur les trois dernières semaines qui dénoncent tous l'aggravation de la dégradation des conditions de travail dans l'entreprise.
Vendredi après midi, lors de l’annonce de la victoire des salariés de Philips contre leur patron, les travailleurs laissent exploser leur joie ! Alors que la direction de Philips annonçait depuis octobre dernier la fermeture définitive du site, le licenciement des 212 salariés, et avait entamé un lock-out de l’usine depuis lundi dernier, empêchant les travailleurs d’y entrer et de travailler, elle se retrouve condamnée à ré-ouvrir ses portes, relancer la production. Lundi les salariés reprenaient leur travail accueillis par des chants et applaudissements d’étudiants parisiens et d’enseignant grévistes de l’académie de Créteil venus les soutenir et les féliciter.
On pouvait lire sur les banderoles “ Gagner contre les patrons c’est possible !” et “ Philips Dreux, un exemple pour tous les travailleurs ! ”. C’est une victoire importante des travailleurs qui se sont battus non pas pour des indemnités, mais pour le maintien de leur emploi, contre les licenciements et la fermeture de leur usine !
Combativité et solidarité
Ce n’est pas uniquement la stratégie judiciaire et le travail des avocats qui ont permis cette victoire, mais une combinaison de méthodes et stratégies de lutte des travailleurs eux-mêmes.
Une des clés de la victoire a été la fermeté du syndicat CGT Philips Dreux sur la ligne du maintien de tous les emplois. Il a refusé toute négociation avec le patronat tant que le lock-out ne serait pas levé et le plan social retiré.
Il a appelé les travailleurs à lutter contre le lock-out en venant tous les jours dès 5H30 devant l’usine et à se réunir en assemblée générale pour décider de la stratégie à adopter. Ils ont massivement répondu à cet appel.
Les militants combatifs de la CGT ont organisé des gardes 24h/24 sur le site au cas où la direction viderait l’usine de ses machines, et ont cherché en permanence la convergence avec d’autres luttes.
Les militants du comité NPA de Saint-Ouen, avec des étudiants de l’université Paris 8 de Saint Denis, sont venus tous les matins devant l’usine apporter leur soutien aux travailleurs. Cette solidarité des étudiants auprès des ouvriers a fortement contribué à sortir cette lutte de l’isolement et remonter le moral des travailleurs qui avaient le sentiment d’être “ jetés comme des kleenex ” et méprisés par leur patron.
Nationalisation sous contrôle ouvrier !
Mais la lutte des travailleurs de Philips n’est certainement pas terminée, car le patron de Philips Dreux, Richard Woods, a annoncé qu’ “ il n’y aurait plus de production à Dreux ”. Le plan de fermeture de l’usine était tellement illégal, que cette fois-ci la justice aurait eu du mal à ne pas donner raison aux travailleurs. On peut donc penser que la direction de Philips prépare un nouveau plan de licenciement qui cette fois sera “ légal ”. C’est pourquoi les travailleurs menacés ne peuvent remettre leur sort entre les mains de la justice. La seule solution définitive face aux licenciements est la nationalisation de l’entreprise sous contrôle des ouvriers.
La nationalisation permet de garantir un plan de production pour les ouvriers, c'est-à-dire l’approvisionnement en matière première et les débouchés ; et le contrôle ouvrier permet aux ouvriers eux-mêmes de garantir leur emploi, leur travail, et de décider collectivement la manière dont ils vont travailler.
L’exemple des travailleurs de Philips
D’ailleurs, les ouvriers de Philips Dreux ont fait l’expérience du contrôle ouvrier en janvier avant que le patron et la trahison du syndicat FO n’y mettent fin. Pendant 10 jours les travailleurs ont commandé et acheminé les pièces et matériaux ; ils ont entreposé ces pièces, ont augmenté la production sous leur propre contrôle et ont stocké les téléviseurs dans un local réquisitionné à cet effet. Ils ont démontré qu’ils étaient capables de gérer eux-mêmes l’approvisionnement, la production et le stockage, sans avoir besoin des ordres patronaux et du contrôle de l’encadrement. Ils ont ainsi montré qu’une usine peut fonctionner sans patron mais pas sans ouvriers !
Raffineries Total
Grève de solidarité totale…
Mardi 16 février, les salariés de la raffinerie Total de Dunkerque, en grève depuis un mois pour le maintien du site, ont forcé un barrage de vigiles et ont investi les locaux administratifs. L’ultimatum lancé par les syndicats ayant expiré, mercredi 17 février, une grève illimitée très suivie a commencé dans les 6 raffineries de Total en solidarité aux ouvriers de Dunkerque.
…brisée par les directions de la CGT et de FO
Cependant mardi soir la direction de la CGT (majoritaire dans toutes les raffineries sauf celle de Dunkerque) et de FO ont appelé à la suspension de la grève, en cédant à la pression du gouvernement. Celui-ci en était conscient qu’une extension de la grève pourrait presque immédiatement paralyser l’économie, affaiblir le gouvernement et donner confiance à l’ensemble des travailleurs. Pourtant, le patron de Total avait confirmé la fermeture de la raffinerie de Dunkerque, tout en « promettant » de ne fermer aucune autre raffinerie dans les cinq ans à venir. La fermeture de raffinerie de Flandres sera un coup dur pour l’économie de toute la région en plus de laisser la plupart du personnel qui est embauché par des sous-traitants au chômage car pour eux il n’y aura pas de reclassement, même forcé !
Alors qu’il y avait une grève forte et solidaire des raffineries en France qui créait un rapport de force important face au patronat et à Sarkozy, la FO, mais aussi la CGT, se sont contentés de “ promesses ” et laisse les ouvriers de Dunkerque dans l’isolement, en cassant la solidarité ouvrière.
Ce ne sera pas au travers de la « table ronde sur l’avenir du secteur énergétique en France » que le problème du raffinage en France trouvera une solution favorable aux travailleurs. A terme, la seule façon de garantir le maintien de l'emploi est d'imposer la nationalisation sans indemnités ni rachat de Total et des entreprises pétrolières, sous contrôle des travailleurs.
Pour gagner, c’est tous ensemble !
Dans l’immédiat, la CGT Philips Dreux a raison quand elle dit : « C’est la lutte d’ensemble qui permettra de garantir nos emplois et d’interdire les licenciements. Pour gagner, il nous faudra trouver le lien avec les salariés des autres entreprises menacés de licenciements ou de suppressions d’emplois. […] Cette convergence des luttes, c’est la tâche qui nous attend dans les jours et les semaines qui viennent » (communiqué du 22/02/10).
Suite à l’isolement des travailleurs de Dunkerque, la première tâche dans ce sens est le soutien actif et la solidarité de tous les travailleurs pour empêcher la fermeture de la raffinerie de Flandres !
Automobile
54 mille postes supprimés en 2009… et 80 mille sont prévus pour 2010 !
Près de 10 000 emplois ont été supprimés en 2009 chez les constructeurs automobiles en France, environ 35 000 chez les fournisseurs et 9 000 chez les concessionnaires et dans les garages, soit un total de près de 54 000 postes. Ces réductions d’effectifs s’expliquent par des plans de départ, essentiellement volontaires, décidés fin 2008 au plus fort de la crise et concrétisés en grande partie l’an dernier.
En raison de l’arrêt des primes à la casse, les professionnels prévoient une baisse des marchés européens d’environ 10 % cette année. Euler Hermes estime que les usines d’automobiles, «qui ne tournaient qu’à 65 % de leurs capacités en janvier dans l’Hexagone, devraient réduire leur activité à partir du printemps », lorsque les derniers véhicules commandés fin 2009 auront été assemblés. Le cabinet prévoit en conséquence 10 000 à 15 000 suppressions de postes chez les constructeurs et 40 000 à 50 000 chez les équipementiers. Si l'on ajoute les concessionnaires et les garages, on pourrait atteindre 62 000 à 78 000 suppressions de postes pour 2010/2011. Il faut y rajouter les fournisseurs d'acier, d'aluminium, de plastique, de caoutchouc, de pneus, de verre, l'électronique, la construction mécanique, l'informatique, la plasturgie, le textile, le pétrole, la recherche... Comme pour un emploi direct dans l'automobile on en compte 5 générés chez les fournisseurs, la crise est loin d'être finie.
PSA Mulhouse
Feu vert à l’exploitation
Dans le classement gouvernemental du stress dans les entreprises, Peugeot a été classé dans la catégorie "verte", c'est-à-dire dans les 20% qui font "tout bien". On voit aussi dans cette catégorie, Renault. C'est dire le peu de sérieux de l'opération antistress au travail lancée par le gouvernement.
Après 7 tentatives de suicides à PSA Mulhouse, c'est aujourd'hui plus de 7 débrayages consécutifs de ses salariés sur les trois dernières semaines qui dénoncent tous l'aggravation de la dégradation des conditions de travail dans l'entreprise.
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